Claire Denis est une réalisatrice française à la
renommé nationale, fondée notamment sur une filmographie solide et linéaire au
fil du temps : « Nénette et Boni », « Vendredi soir »,
« L’intrus », « White Material » …
« Les Salauds », son nouveau long métrage,
débarque en salles le 7 août prochain, après avoir été présenté au printemps au
Festival de Cannes, dans le cadre de la section « Un Certain Regard ».
Ce projet, produit et distribué par Vincent Maraval
– producteur et patron de la société Wild Bunch », marque un tournant dans
la carrière de Claire Denis, puisqu’il fut mis en œuvre en à peine six mois,
tranchant avec ses méthodes de travail et son habituelle lenteur.
Synopsis
Allociné :
Commandant, à bord d’un supertanker, Marco Silvestri doit rentrer d’urgence à
Paris, abandonner le navire. Sa sœur Sandra est aux abois … son mari suicidé,
une entreprise en faillite et sa fille unique à la dérive. Sandra désigne le
coupable : l’homme d’affaires Edouard Laporte. Marco loue un appartement
dans l’immeuble où Laporte a installé sa maîtresse et leur fils. Mais Marco
n’avait pas prévu les secrets de Sandra, qui brouillent la donne …
La cinéaste ne s’en cache pas, elle s’est
directement inspirée des « Salauds dorment en paix » du japonais
Akira Kurosawa pour écrire et réaliser son film. C’est pour cette raison
certainement que le docker Marco Silvestri, incarné par Vincent Lindon, fait
autant écho au personnage qu’interprète Toshiro Mifune dans le film de Kurosawa,
protagoniste à la fois héros et victime, jouet de forces qu’il ne maîtrise pas,
qu’il ne comprend pas.
« Les Salauds » puise également ses influences
dans la littérature avec le roman « Sanctuaire » de l’auteur William Faulkner, notamment lorsqu’il est question de viol et de proxénétisme.
Dans « Les Salauds », Vincent Lindon, le
héros de « Vendredi soir », précédent long métrage de la
réalisatrice, porte le costume d’un capitaine de porte-conteneurs embarqué dans
une spirale de vengeance et de manipulation. Banal polar ou prouesse cinématographique ?
Un peu les deux en fait. « Les Salauds » est
un film âpre, rude, dérangeant, shooté sans concession, soulevant des
interrogations flamboyantes sur l’inacceptable, et porté un couple de comédiens
au sommet de leur art. Les scènes entre Vincent Lindon & Chiara Mastroianni
font en effet le sel du film, cadrées au plus près, en gros-plans, pour saisir
l’émotion, ainsi que les sensations partagées de désir, de suavité et de
brutalité. L’écriture assez approximative, le climat austère, le découpage des
plans et la complexité narrative (les allers-retours dans le temps délétères) sont
en revanche moins recevables.
Inclinons nous par ailleurs devant la prestation
bouleversante de la jeune Lola Creton, repérée par Claire Denis herself dans « Après Mai » d’Olivier Assayas, qui campe ici une jeune prostituée aux
comportements mystérieux, en proie aux angoisses d’abandon.
Enfin, notons une bande-originale électrique,
dissonante et envoûtante, composée par Stuart Staples, leader du groupe musical
les « Tindersticks » qui travaille régulièrement avec Claire Denis
(déjà 6 collaborations !).
Bilan : Des
thèmes forts (pardonner l’impardonnable), un Vincent Lindon impérial et une
musique captivante permettent de passer outre les nombreux défauts des « Salauds »,
nouveau film de la réalisatrice française Claire Denis.
Secret
de tournage : « Les Salauds » a été tourné
en numérique à l’aide d’une caméra EPIC, nouveau modèle de la haut de gamme de
la marque RED. Equipée du capteur MYSTERIUM-X, la RED EPIC permet de délivrer
une image d’une résolution maximale de 5K, et cela jusqu’en 120 fps. Modulable
à souhait et adaptée aux utilisations mobiles, cette caméra numérique peut se
tenir à l’aide d’une seule main et peut être contrôlée à distance via Wi-fi.
Inutile de préciser qu’elle a déjà conquis le cœur d’illustres réalisateurs
tels que Peter Jackson et Steven Spielberg.
NOTE: 6/10
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