« No Pain No Gain » (titre
définitif après de multiples changements de nom) est le nouveau
film du pyrotechnicien Michael Bay (la trilogie « Transformers »,
les deux volets « Bad Boys », « Rock », « The Island », ou encore « Pearl Harbor »).
Pourvu d'un
budget de 26 millions de dollars – une paille pour un réalisateur
habitué aux productions pharaoniques – cette comédie d'action,
basée sur une histoire vraie et inspirée d'articles de presse parus
dans le Miami New Times, revient sur les aventures criminelles du
« Sun Gym Gang », qui s'est rendu célèbre entre
décembre 1999 et janvier 2000. Les trois kidnappeurs amateurs,
Daniel Lugo, Paul Doyle – celui-là est en réalité un mix de
plusieurs membres du gang, un bon nombre d'esprits réunis dans un
seul corps – et Adrian Doorbal sont incarnés à l'écran
respectivement par Mark Wahlberg, Dwayne Johnson et Anthony Mackie,
trois comédiens plutôt en vogue en ce moment.
Synopsis Allociné :
À Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n'importe quoi pour
vivre le « rêve américain » et s'offrir maisons de
luxe, voitures de course et filles de rêve … Avec deux complices,
il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de
ses plus riches clients et … lui voler sa vie. No Pain No Gain
s'inspire de l'histoire incroyable mais vraie de ces trois
kidnappeurs amateurs embarqués dans une série d'actes criminels qui
dégénèrent rapidement … Rien ne se déroule jamais comme prévu.
Sacré farceur le Michael Bay. Nous
connaissions son étonnant sens de l'auto-dérision depuis ses
shooting commerciaux pour les marques Verizon,
Victoria's Secret et
Budweiser, mais nous étions loin d'imaginer le bougre en train
de s'amuser comme un petit fou à désidéaliser le rêve américain
à l'aide de tous ses artifices d'ancien clippeur (transitions
brutales, rythme effréné, message simple et limpide).
Saluons tout d'abord l'excellent
travail d'écriture de la paire de scénaristes Christopher Markus et
Stephen McFeely, qui, en s'immisçant dans le monde du bodybuilding –
la culture du corps très pointilleuse – tirent une leçon
prodigieuse, très actuelle, sur le consumérisme et l'absence de
limites des idéaux (difficile de savoir quantifier le moment où
l'on en a assez !). On pense alors par moments à la plume très
noire des frères Coen et leur amour inconditionnel pour les losers
attendrissants, mais aussi aux ambiances folle-dingues de Quentin Tarantino. Bay qualifie d'ailleurs « No Pain No Gain » de
mélange entre « Pulp Fiction » et « Fargo ».
Pour filmer les aventures des apprentis
kidnappeurs, Michael Bay n'y va évidemment pas avec le dos de la
cuillère et sort les gros sabots : humour noir ravageur (les
croyances religieuses de Dwayne Johnson, les blagues racistes ou
misogynes du duo Mackie / Wahlberg, le comique de situations
improbables...), montage à deux milles à l'heure façon longs
métrages épileptiques de feu Tony Scott, look rock'n'roll
incroyable (photographie léchée ultra colorée, signée Ben Seresin), choix musicaux audacieux (Coolio « Gangsta's Paradise » + score palpitant de Steve Jablonsky), voix off
omniprésente, bannières étoilées balancées tous les trois plans,
recyclage de vieilles formules – le plan-séquence circulaire
passant d'une pièce à l'autre de « Bad Boys II » est
ici repris quasiment à l'identique – mais reste pourtant très
cohérent dans sa démarche et le déroulement du récit. Jamais la
mise en scène et l'esthétique de Bay n'auront autant collé à
l'essence et au sujet du film.
« Le problème de ces types,
c'est qu'ils font de mauvais choix qui les embarquent dans une espèce
de spirale où ils perdent rapidement le contrôle de quoi que ce
soit. Ensuite, c'est foutu, ils ne peuvent plus revenir en arrière. »
déclare Mark Wahlberg, s'agissant de la bande de malfaiteurs.
Wahlberg résume bien là l'esprit déjanté du film : un
divertissement totalement jouissif, chargé de personnages à la
stupidité foisonnante, représentations symboliques d'une Amérique
sur la pente glissante descendante, où réussite rime tristement
avec argent.
Pour interpréter les trois héros
crétins, Mark Wahlberg, Dwayne Johnson et Anthony Mackie s'en
sortent avec les honneurs. Wahlberg, impressionnant par sa stature,
est impérial en leader de la troupe. L'acteur s'expose en
effet à une palette de jeu très variée, laissant transparaître au
grand jour son ressort comique (la séquence d'intro « i'm hot,
i'm big »), tout en nuances avec son côté
touchant (la volonté de winner de son personnage).
Dwayne Johnson affiche son corps musclé surréaliste, fait exactement ce
qu'on lui dit de faire, recèle un apport cocasse insoupçonnable et
apporte une vraie plus-value à l'ensemble. Anthony Mackie trouve
quant à lui enfin un rôle à hauteur de son talent, après des
passages remarqués dans « 8 Mile », « Half Nelson » et « Démineurs ».
Le reste de la galerie (Tony Shalhoub,
Ken Jeong, Bar Paly, Ed Harris, Rebel Wilson) n'est pas en reste et
impressionne également, avec une mention spéciale pour Rebel Wilson, hilarante en infirmière spécialisée dans les dysfonctions
érectiles et petite amie d'Adrian Doorbal.
Bilan : Michael Bay. Des
budgets toujours plus colossaux, d'énormes succès au box office,
des polémiques parfois (le patriotisme exacerbé, la production
houleuse de « Pearl Harbor », le renvoi de Megan Fox peu
de temps avant la mise en chantier de « Transformers 3 »),
mais un cinéma toujours plus fou, toujours plus grandiose, toujours
plus impressionnant. Michael Bay revient aujourd'hui à Miami (après
les deux opus « Bad Boys ») et au cinéma low budget
avec « No Pain No Gain », déconstruction tordante, fun et
ironique de l'American Way of Life servie par un casting
irréprochable. La grosse surprise burlesque de cette rentrée 2013 !
Secret de tournage : Afin
de réunir la somme nécessaire pour produire le film, Mark Wahlberg,
Dwayne Johnson et Michael Bay ont accepté de ne percevoir aucun
salaire. En conséquence, ils toucheront un certain pourcentages sur
les recettes du film en salles.
Bonus #1 : la pub Verizon par Michael
Bay
Bonus #2 : une application Facebook marrante, en lien avec le film:
La Bande Annonce de No Pain No Gain:
NOTE: 8/10
Très bonne critique! Je suis bien content que tu l'ai aimé, c'est un des films que j'attends le plus cette année! J'ai hâte!
RépondreSupprimerJ'ai même adoré !!!!
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