dimanche 31 mars 2013

Stories we tell


Sarah Polley, l'actrice de « Go », « L'Armée des morts », « Mr. Nobody » et du drame « Ma vie sans moi », est aussi réalisatrice, le saviez-vous ? Après avoir affolé la critique avec le désarmant « Loin d'elle » autour du sujet difficile de la maladie d'Alzheimer, elle récidive en 2011 avec le désopilant « TakeThis Waltz », hélas jamais parvenu jusqu'à l'hexagone, la faute à l'embouteillage des nombreuses sorties ciné chaque semaine.
Thierry Chèze de Studio Ciné Live déclare, s'agissant du film : « Sarah Polley sait filmer, comme peu, le trouble des visages, l'embarras des corps, les fous rires et les larmes ». 
Aujourd'hui, l'actrice – réalisatrice présente sa nouvelle prouesse, le docu-fiction « Stories we tell », sacré meilleur documentaire au Festival de Toronto.
Synopsis Allociné : Sarah Polley a une famille (presque) normale … Et presque comme toutes les familles, la sienne cache un secret. Quand Sarah le découvre, alors qu'elle est déjà une actrice nominée aux Oscars et une réalisatrice reconnue, elle décide de se lancer à la recherche de la vérité. Mais quelle vérité ? Celle de ses parents, acteurs comme elle, celle de ses frères et sœurs, celle de des amis d'antan ? Jouant les détectives avec une ironie et un naturel désarmants, elle va démêler sous nos yeux la pelote de toutes ces histoires qu'on raconte, et auxquelles on finit par croire. La légende familiale se construit alors sous nos yeux, entre faux-semblants et sincérité, humour et tendresse. À la frontière de plusieurs genres cinématographiques, tordant le cou aux clichés du documentaire et du cinéma vérité, cette œuvre inclassable et si personnelle mêle souvenirs et fiction, mystères et fausses pistes, mensonges et révélations. Bref, l'histoire d'une famille comme les autres !
Avec « Stories we tell », Sarah Polley la cinéaste se met à nu et déverse, de manière bouleversante et sincère, l'histoire rocambolesque de sa propre famille, notamment de sa mère, décédée avant même de la connaître.
Début tonitruant sur fond sonore pop « Skinny Love » by Bon Iver, le reste de l'aventure ne faiblira jamais, au rythme de quête de vérité de la jeune Polley.
Sarah Polley réalise une œuvre intimiste, miniature mais extravertie, au carrefour de plusieurs genres, recoupant des interviews de comédiens incarnant les membres de sa famille, des (fausses) images Super 8 en forme de souvenirs et des moments purement fictionnels.
Bonne idée également que cette mise en abîme, avec la perspective de rendre l'affaire « publique ».

Lorsqu'elle finit son docu-ficion avec une pointe d'ironie – un homme interrogé face caméra confesse avoir lui aussi couché avec la mère de PolleySarah Polley marque ainsi au fer rouge une industrie en proie aux secrets et aux mensonges.
Bilan : « Stories we tell » est le « pamphlet vérité » d'une réalisatrice iconique. Sincère et charnelle, Sarah Polley dresse un portrait tumultueux de sa famille, en forme de confession cinématographique. Réalisé avec habileté et humour, son documentaire est à la fois dramatiquement authentique et jubilatoire dans sa construction narrative.

La Bande Annonce de Stories we tell:

 
NOTE: 7,5/10
 

samedi 30 mars 2013

GI Joe : Conspiration

Mars 2012, l’échec cuisant de Disney au box office avec « John Carter » (perte estimée d’environ 200 millions de $) fait couler beaucoup d’encre à Hollywood.
Quelques mois plus tard, c'est par le biais d’un autre film, « GI Joe : Conspiration », suite du précédent opus signé Stephen Sommers et sorti en 2009, que l'affaire John Carter refait parler d’elle. 
 
Le blockbuster réalisé par Jon M. Chu, annoncé au départ pour juin dernier, sortira finalement sur les écrans américains au printemps 2013, soit près de neuf mois après la date initialement prévue. De quoi se poser des questions.
Officiellement annoncé par le studio Paramount avec la garantie de pouvoir convertir à temps le film en format 3D, et d’offrir de ce fait un spectacle plus divertissant (et certainement plus rentable!), ne nous y trompons pas, les réels motifs de ce soudain changement de calendrier sont ailleurs, Jon M. Chu lui-même semblait abasourdi par la nouvelle.
Officieusement, mettons surtout en avant le mécontentement de certains spectateurs lors des projection-tests, en lien avec la mort rapide, dans les premières scènes, d'un personnage clé du premier film, Conrad « Duke » Hauser, interprété par Channing Tatum, ce même Tatum qui s'est offert le luxe d'aller chatouiller l'année passée, à 3 reprises, les cimes du box office via les 3 cartons « surprises » en salles qu'ont été « Je te promets – The Vow », « 21 Jump Street » et « Magic Mike ».
La Paramount, très frileuse de reproduire « l'effet John Carter », aurait dès lors investi un rab de billets verts pour des scènes supplémentaires, incluant le personnage incarné par l'acteur devenu populaire (comprenez bankable!), afin d'assurer un profit maximal au box office, et de surcroît planétaire, via l'argent amassé par la vente des tickets des séances 3D, notamment sur les marchés chinois, brésiliens et russes, gros consommateurs de cette technique. Véritable intérêt artistique ou stratagème machiavélique de marketing ?  
 
Ce qui est sûr, c'est que rarement les majors hollywoodiennes n'auront été autant dans l'expectative et dans l'incertitude face à l'avenir commercial de leurs produits.
Après le « Réveil du Cobra » involontairement grand guignolesque, propice à la marade générale, voilà donc en salles la suite pas forcément désirée des « GI Joe », format cinématographique des jouets de la marque Hasbro, récemment rachetée par le géant Disney.
Exit le yes man Stephen Sommers, exit les trois quarts du casting originel (Dennis Quaid, Joseph Gordon-Levitt, Rachel Nichols, Marlon Wayans, Sienna MillerSaïd Taghmaoui), et Welcome Dwayne « The Rock » Johnson, décidément très en poupe en ce moment pour venir à la rescousse des franchises perdues (surnommé le "Viagra des franchises"), après le « sauvetage » des gros bras de « Fast and Furious » et du Voyage au centre de la Terre.
Synopsis Allociné : Après avoir été trahie et décimée par une organisation terroriste, l'équipe des GI Joe réalise que le gouvernement a été infiltré et que notre monde est au bord de la destruction. Sans alliés, sans renforts et sans personne à qui se fier, Roadblock et ses GI doivent identifier l'ennemi pour tenter de sauver notre civilisation. Ils font alors appel à celui qui donnait son nom à leur corps d'élite : Joe Colton.
OUTRAGEUSEMENT SCANDALEUX ! 
Nous n'avions jamais vu autant d'incohérences, de faux raccords, d'absurdités, de conneries réunis dans un même film au cinéma. Le spectacle burlesque est assuré sur tous les plans : scénario inexistant, personnages aux noms plus débilous les uns que les autres (Lady Jay, Cobra Commander, Destro, Firefly… ), méchant qui change de camp en milieu de course sous couvert d'un motif inadmissible, scène du premier opus recyclée au point d'avoir l'étrange impression de déjà-vu voire de flashback (le combat Storm Shadow / Snake Eyes), montage affligeant (que viennent faire Storm Shadow et Snake Eyes dans la montagne ?), fringues différentes d’un plan à l’autre, dessein incompréhensible des vilains (faire péter la planète en commençant on ne sait pourquoi par Londres ? Euh … Sorry, what ?), séquence involontairement hilarante en raison d'une traduction Google paresseuse de nos confrères américains (les mots « Abort, Ready et Arm » malencontreusement retranscrits en « Avortement, Prêt, Bras »), explosions de maquettes hideuses (reproduction de Londres, satellites dans l'espace) ... bref une exécrable purge pour les neurones, tout juste divertissante.
« GI Joe : Conspiration » n’en reste pas là, on peut également souligner l’incompréhension générale face à la disparition précoce du fameux personnage de Duke (Channing Tatum). La Paramount qui avait décidé la poursuite des prises de vues afin de maintenir en vie son personnage n’a finalement pas conservé lesdites séquences au montage final ? Stupide. Des millions de dollars honteusement gâchés !
Que dire des dialogues ? Des répliques complètement déglingos elles-aussi, avec comme meilleur exemple « Même s’ils arrivent à choper Storm, ils sont quand même aux antipodes ».  
Les acteurs sont en roue libre, cabotinent plein fer et n’ont strictement rien à foutre de la trame narrative du film. The Rock joue « Roadblock », le soldat bourrin crétin au sourcil levé, rôle similaire à la virgule près à ceux de « Doom » et « Fast and Furious 5 ». Fort heureusement, il s’en donne à cœur joie et s’éclate comme il peut pour sauver les meubles.
 
Bruce Willis se croie dans « Red » ou le récent « Die Hard 5 » et joue la sempiternelle carte du militaire excommunié, las et fatigué de devoir reprendre du service. Vivement la retraite Bruce, la vraie. Eh oui, à force, on commence par le savoir par cœur que tu as « un peu de cholestérol ». 
Adrianne Palicki, transfuge de Rachel Nichols, incarne Lady Jay, personnage féminin lambda interchangeable quand le benêt D.J. Cotrona (D.J. Cotroquoi ?) remplace le frenchy Saïd Taghmaoui au poste de side-kick un peu geek. 
Jonathan Pryce – « Zlatan (Ibrahimovic) », ah non pardon « Zartan » – se contente de froncer les sourcils pour figurer le double maléfique du président des Etats-Unis.
Et un incroyable tampon WTF pour le rappeur RZA, perdu au milieu de la débâcle, dans la peau de « Blind Master ».
Seuls Lee Byung-hun (« J’ai rencontré le Diable ») et Ray Park (Andy Serkis version arts martiaux), qui incarnent respectivement le ninja blanc Storm Shadow et le mutique Snake Eyes, tirent leur épingle du jeu, et prennent plaisir à se savater la gueule.
  
Derrière la caméra, Jon M. Chu, le mec qui a réalisé le biopic Justin Bieber et quelques volets de la saga « Sexy Dance » – v’là le CV – filme avec les pieds ce qu’on lui demande de filmer, notamment une immonde séquence d’attaque des Joe où l’on comprend que dalle dans le déroulement de l’action. Même la 3D – à priori son domaine de prédilection si l’on check sa filmo – récolte une mention calamiteuse, comprenez par là qu’elle vous grille la rétine.
Reste à saluer une scène (expéditive, dommage !) à peu près potable dans l’Himalaya (enfin plutôt devant un bon gros écran vert) où Ray Park castagne quelques ninjas façon acrobranche new age.
Bilan : Stephen Sommers avait au moins le mérite d’assumer la bouse qu’il filmait et le concept assez grotesque d’une adaptation ciné à partir de figurines en plastique. Jon M. Chu, lui, oublie l'autodérision, le spectacle divertissant, la fantaisie et décérèbre le truc. Avec « GI Joe : Conspiration », les popcorns goulûment avalés ont hélas un (sale) goût de merde.
 
 
La Bande Annonce de GI Joe : Conspiration:
 
 
NOTE: 0,5/10
  


vendredi 29 mars 2013

Dead Man Talking

Le cinéma belge regorge de réalisateurs talentueux, les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne en chef de file, de comédiens prometteurs, cf le César du meilleur espoir masculin Matthias Schoenaerts, la « Populaire » Déborah François ou l’animatrice convertie actrice Virginie Efira, d’acteurs talentueux – le « Cloclo » Jérémie Renier, Yolande Moreau, Cécile de France, Olivier Gourmet entre autres, d’icônes générationnelles (Jean-Claude Van Damme, Benoît Poelvoorde, François Damiens), ainsi que de quelques pépites devenues cultes avec le temps comme « C’est arrivé près de chez vous », « Le Huitième jour » ou « Dikkenek ».
C’est donc généralement avec enthousiasme que nous découvrons chaque nouvelle mouture de nos voisins du Nord, espérant y déceler un joyau surprenant.
Aujourd’hui, le film à grand potentiel s’appelle « Dead Man Talking », rocambolesque reconstitution des mille et une nuits d’un condamné à mort, réalisé par l’ex-mari de Virginie Efira, le belge Patrick Ridremont, crédité également en tant qu’acteur principal. 
Synopsis Allociné : 20h. Une prison quelque part. William Lamers est condamné à mort. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique pour dérouler le fil de sa vie afin d’échapper à la sentence. Son exécution qui ne devait être qu’une formalité va alors devenir le plus incroyable des enjeux politique et médiatique.
Satire de la téléréalité ? Pas vraiment. Comédie absurde ? Non plus. Drame social ? Que nenni. Difficile de définir le genre de « Dead Man Talking », premier film du comédien – réalisateur Patrick Ridremont.
D’un postulat de départ dérangeant very Kafkaïen, mais malgré tout très contemporain – l’influence des médias, le pouvoir politique – Patrick Ridremont navigue ensuite dans l’absurdité pour déployer son récit sincère et subtil in finale dans l’émotion et le mélo. Trajectoire insoupçonnée / insoupçonnable mais touchante !
L’itinéraire pourrait paraître déraisonnable mais « Dead Man Talking » reste cohérent dans son ensemble, y compris dans le ton humoristique un peu léger par moment, probablement afin d’empathiser le spectateur et de ramener ce dernier vers une certaine forme d’Humanité des personnages, et dans cette tournure inattendue du dernier acte avec cette espèce d’ambiance à la « Ligne Verte ».
Le casting s’avère irréprochable, Patrick Ridremont himself accompagné de son ex-épouse, la new bankable Virginie Efira, du cynique François Berléand et du fou furieux Jean-Luc Couchard, toujours très bon.
Bilan : Drôle d’oiseau que ce « Dead Man Talking », premier long métrage du belge Patrick Ridremont, insondable au premier abord, nettement moins insane qu’il n’y paraît quand on y regarde de plus près.
 
La Bande Annonce de Dead Man Talking:
 
 
NOTE: 6,5/10
 

jeudi 28 mars 2013

Jack le chasseur de géants

Après les deux volets « Blanche-Neige » l'année dernière, « Hansel & Gretel Witch Hunters » il y a quelques semaines, et « Le Monde fantastique d'Oz » actuellement au cinéma, l'heure de Hollywood est réglée comme une horloge sur les adaptations cinématographiques de célèbres contes pour enfants. Aujourd'hui, un nouveau pas est franchi dans le genre avec le mélange croustillant de deux récits « Jack le tueur de géants » et « Jack et le Haricot magique » pour une transposition ciné nommée « Jack le chasseur de géants ».
Le film, produit par la Warner et réalisé par Bryan Singer, devait à l'origine truster le box office l'été dernier, grâce à une date de parution en salles programmée en pleine période estivale comme le veut la coutume, mais le studio choisit de repousser la sortie pour deux raisons essentielles : ne pas subir les affres de la « concurrence » face au mastodonte « The Dark Knight Rises », distribué par la même major à la même période et retoucher les effets spéciaux ainsi que la 3D afin de proposer au public un long métrage de meilleure qualité.
Synopsis Allociné : Lorsqu'un jeune fermier ouvre par inadvertance la porte d'entrée entre notre monde et celui d'une redoutable race de géants, il ne se doute pas qu'il a ranimé une guerre ancienne ... Débarquant sur Terre pour la première fois depuis des siècles, les géants se battent pour reconquérir leur planète et le jeune homme, Jack, doit alors livrer le combat de sa vie pour les arrêter. Luttant à la fois pour le royaume, son peuple et l'amour d'une princesse courageuse, il affronte les guerriers invincibles dont il s'imaginait qu'ils n'existaient que dans les contes. L'occasion, pour lui, de devenir une légende à son tour.
Après Keyser Söze (« Usual Suspects »), les mutants (la saga « X-Men »), les nazis (« Walkyrie »), le milieu médical (« Dr House ») et Superman (« Superman Returns »), l'artisan compliant Bryan Singer s'attaque aux géants des contes et offre un « Jack le chasseur de géants » divertissant, mais pas foufou pour autant. Ce spectacle familial d'heroic fantasy est en effet serviable et doté d’un savoir faire non négligeable dans l’enchaînement de séquences d’action d’anthologie, mais pâtit d’une utilisation écœurante de CGI, par ailleurs mal intégrés et mal maîtrisés – des colosses Herculéens assez hideux, créés en images de synthèse, au look rappelant l’ignoble Mr Hyde de la répugnante « Ligue des Gentlemen Extraordinaires ».
Condamnons également un scénario très (trop) doux, en pilotage automatique, pourtant écrit par le vieil ami Christopher McQuarrie (« Usual Suspects », c’était lui) appelé à la rescousse en pré-production pour étoffer la trame de Mark Bomback (« Die Hard 4 : retour en enfer », « Unstoppable », « Total Recall – Mémoires Programmées »).
Les réfractaires pourront en effet se délecter d’un côté poussif de l’aspect « familial » de l’aventure, lorsque Singer concentre une bonne partie de son énergie dans la narration d’une histoire très commune (et enfantine) de princesse amourachée d’un preux chevalier. Forcément initialement naïf, innocent, gauche et pauvre, le « fermier » gagne ensuite en force et en assurance pour devenir le brave que l’on connaît.
Incarné par le candide (mais très bon) Nicholas Hoult – érigé au rang des acteurs à suivre depuis ses apparitions récentes sur les écrans de cinéma (Hank "Le Fauve" McCoy dans le « X-Men: Le Commencement » du collègue Matthew Vaughn, « Warm Bodies » encore à l’affiche), le jeune Jack dégage, il faut l’avouer, une certaine sympathie, voire nostalgie pour les personnages d’antan (Madmartigan de « Willow », ou le Jack de « Legend »), mais n’a pas le charisme d’un héros de blockbuster.
 
Le reste du casting est composé des accents Scottish de Ewan McGregor, acteur caméléon par excellence, capable d’enfiler la tunique de jedi comme l’habit de junkie, et de Bill Nighy, plutôt investis dans leur rôle, ayant l’air de s’amuser comme des petits fous.
En revanche, on est déçu du cabotinage de Stanley Tucci, outrancier en méchant conseiller du roi au dessein incompréhensible, et de Ian McShane, pitoyable dirigeant du royaume.
Bilan : En attendant son retour derrière la caméra de la franchise X-Men pour « Days of Future Past », la suite de « X-Men: Le Commencement » et de « X-Men l’affrontement final » (vous suivez ?), Bryan Singer joue la carte du fantastique et de l’heroic fantasy avec le gentillet « Jack le chasseur de géants », adaptation peu risquée de plusieurs contes bien populaires.
 
La Bande Annonce de Jack le chasseur de géants:
 
 
 
NOTE: 5/10