Prix Goncourt 2008, « Syngué Sabour – Pierre de patience » est un roman signé Atiq Rahimi. En toute logique, ce dernier réalise aujourd'hui la
transposition cinématographique de sa propre œuvre littéraire.
Synopsis Allociné :
Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le
coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la
vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants
sont à leur porte. La femme doit fuir avec ses deux enfants,
abandonner son mari et se réfugier à l'autre bout de la ville, dans
une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son époux,
elle est forcée à l'amour par un jeune combattant. Contre toute
attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa
parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus
intimes...jusqu'à ses ses secrets inavouables. L'homme gisant
devient alors, malgré lui, sa « syngué sabour », sa
pierre de patience – cette pierre magique que l'on pose devant soi
pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses
souffrances...jusqu'à ce qu'elle éclate !
Golshifteh Farahni. Retenez bien le nom
de cette actrice française d'origine iranienne. Celle qui partage la
vie de l'acteur Louis Garrel et que l'on a pu apercevoir aux côtés
de Leonardo DiCaprio dans le thriller américain « Mensonges d'État » de Ridley Scott est absolument renversante dans « Syngué Sabour – Pierre de patience ». Prestation exceptionnelle en
effet, cette comédienne devrait logiquement marquer au fer rouge
l'industrie du cinéma mondial en rejoignant le cercle très fermé
des talentueuses qui portent un film. Silhouette fragile au départ,
le personnage chétif qu'elle incarne gagne en force & en poigne
dans ses confessions pour atteindre le firmament in fine.
Le long métrage de Atiq Rahimi,
subtilement filmé – le ton cru, l'image épurée, l'abondance de
plans-séquences – dresse le portrait d'une femme meurtrie par la
guerre, la guerre sous toutes ces formes, la guerre des sexes, aussi
bien que la guerre du pouvoir via les dogmes. Entre rage et
compassion, combat et dévotion, « Syngué Sabour – Pierre de patience » prend aux tripes à chaque instant, questionne et
bouleverse sur le silence de ces femmes Afghannes riches de
sentiments et d'humanisme.
« Syngué Sabour – Pierre de patience » recèle, en effet, d'un chemin de croix vers la
compréhension des désirs & fantasmes des femmes que l'on
muselle dans un pays hypocrite, destructeur et autoritaire.
Bilan : Monologue
magnifique, libre, captivant et révolutionnaire, sous forme de
profession de foi, d'une actrice au sommet de son art, à la fois
dans la nuance et la dénonciation, dans un huis clos bouleversant.
La Bande Annonce de Syngué Sabour - Pierre de patience:
NOTE: 7/10
http://www.gralon.net
Un très beau film, intelligent et nécessaire. Juste la fin, trop facile je trouve que le réalisateur n'assume pas son histoire à fond... 3/4
RépondreSupprimer100% d'accord avec toi
Supprimer