mardi 29 janvier 2013

Hôtel Transylvanie

Après avoir fait un véritable tabac aux Etats-unis en octobre dernier en période d'Halloween, écrasant la concurrence à plate couture, « Hôtel Transylvanie » traverse l'Atlantique pour sortir sur nos écrans à nous. « Hôtel Transylvanie » est le premier long métrage réalisé par Genndy Tartakovsky. Ceci étant, le cinéaste n'est pas à ses débuts dans le milieu : il a en effet collaboré à de nombreux projets, entre autres la série « Star Wars : La Guerre des Clones », et a glissé sa patte sur le storyboard de « Iron Man 2 ». Les doubleurs s'appellent ici Adam Sandler, Andy Samberg, Selena Gomez (l'ex de Justin Bieber pour ceux qui n'auraient pas suivi l'actualité people), Kevin James, Steve Buscemi et même le chanteur Cee-Lo Green.

Synopsis (source : Allociné) Bienvenue à l'Hôtel Transylvanie, le somptueux hôtel de Dracula, où les monstres et leurs familles peuvent enfin vivre leur vie, se détendre et faire « monstrueusement » la fête comme ils en ont envie sans être embêtés par les humains. Pour l'anniversaire de sa fille, la jeune Mavis, qui fête ses 118 printemps, Dracula invite les plus célèbres monstres du monde. Frankenstein et sa femme, la Momie, l'Homme Invisible, une famille de loups-garous, et bien d'autres encore...Tout se passe très bien, jusqu'à ce qu'un humain débarque par hasard à l'hôtel et se lie d'amitié avec Mavis.
Peu d'inventivité, peu de nouveautés et de réel spectacle dans ce film d'animation outrageusement plébiscité par les critiques et le public du pays de l'Oncle Sam. Insignifiant et plagiant grotesquement ses modèles de chez Dreamworks Animation ou d'autres studios via ses thématiques (la tolérance de la différence, les liens père – fille), le long métrage de Genndy Tartakovsky nous ressert ni plus ni moins le scénario simplet de « Rebelle », le dernier Pixar en date, les monstres en plus. Un « Hôtel » où se bousculent, en effet, aussi bien Dracula & Frankenstein, mais également L'Homme Invisible, la Momie etc etc … Sentiment de remâché devant ce bestiaire, certes sympathique avec ses bouilles familières, mais sans rien de neuf, y compris pour les blasés du genre.
Deux points positifs à saluer quand même : le formidable travail d'animation réalisé par l'équipe de Columbia Pictures en premier lieu (le studio qui a apporté « Les Schtroumpfs 3D » l'an dernier), honorant une fluidité sans précédent dans l'enchaînement de séquences au ton coloré, et contrastant aisément avec l'aspect « dark » de surface. Dans un second temps, nous sommes séduits par l'humour tonitruant de cette comédie familiale animée, faisant mouche grâce à son caractère peu farouche et même audacieux (la scène des jeux de société, certaines répliques d'ores et déjà cultes, personnages secondaires hilarants : la gloutonne qui avale tout, l'hydre aux multiples têtes…).
Qualités malheureusement contrebalancées par une B.O électropop carnavalesque (LMFAO), une fin guimauve et, avouons-le, l'étrange sensation d'avoir été arnaqué.
Bilan : Incompréhension face au carton d'« Hôtel Transylvanie » hors de nos contrées. La marmaille américaine goberait-elle tout et n'importe quoi aux mêmes doses que les hamburgers ?
 
La Bande Annonce d'Hôtel Transylvanie:
 
 
NOTE: 4/10
 

Gangster Squad

Dans l'histoire des projets cinématographiques dont le destin fut bouleversé en raison de faits divers sordides perturbant l'opinion publique, « Gangster Squad » fait office de bon samaritain.
En effet, après la tuerie d'Aurora l'été dernier – où, pour rappel, un homme (James Holmes, CQFD) déguisé en joker fit irruption dans une salle de cinéma au Colorado, où était projeté en avant-première le blockbuster tant attendu de Christopher Nolan « The Dark Knight Rises », pour y perpétuer une atroce fusillade, tuant 12 personnes et blessant 59 autres – le distributeur, Warner Bros, estima qu'il était de bon ton de modifier certaines scènes du troisième film de Ruben Fleischer, notamment une séquence-clé du long métrage, présente dans la bande annonce et malheureusement effroyablement similaire à la réalité, où l'on pouvait apercevoir Ryan Gosling et sa bande canarder des gangsters à travers l'écran d'une salle de cinéma.
C'est pour cette raison que « Gangster Squad » repartit illico presto en tournage, ainsi qu'en salle de montage, pour une sortie reportée de quatre mois. Aujourd'hui, l'eau a coulé sous les ponts, du moins on l'espère, et le film de gangsters est fin prêt à débarquer dans les salles.
Le casting se compose de Ryan Gosling, acteur très courtisé par Hollywood depuis « Drive » et qui n'en finit plus de tourner puisque le comédien des « Marches du pouvoir » est attendu dans pas moins de 4 projets cette année. Le beau gosse de « Crazy Stupid Love » est accompagné de son ex partenaire, la jolie rouquine Emma Stone, elle aussi très en vogue, ainsi que du prolifique Josh Brolin, du vieux clébard Sean Penn, de l'éternel Robert « T-1000 » Patrick, du déjanté Giovanni Ribisi (remember « Ted » en 2011), d'Anthony Mackie et du sempiternel Nick Nolte.
Synopsis (source : Allociné) Los Angeles, 1949. Mickey Cohen, originaire de Brooklyn, est un parrain impitoyable de la mafia qui dirige la ville et récolte les biens mal acquis de la drogue, des armes, des prostituées et – s'il arrive à ses fins – de tous les paris à l'ouest de Chicago. Tout ceci est rendu possible par la protection, non seulement des hommes de mains à sa solde, mais également de la police et des hommes politiques qui sont sous sa coupe. Cela suffit à intimider les policiers les plus courageux et les plus endurcis...sauf, peut-être, les membres de la petite bourgade officieuse de la LAPD dirigée par les Sergents John O'Mara et Jerry Wooters qui, ensemble, vont tenter de détruire l'empire de Cohen.
L'ambiance séduisante des 50's, le casting masculin hyper glam', le méchant ersatz d'Al Capone, la prohibition, la présence de la jolie Emma Stone, la recette est idéale pour séduire le public, mais pourtant, rien n'y fait, la mayonnaise ne prend décidément pas, ou très peu sur de rares séquences clinquantes pétaradantes. Probablement la faute au choix du metteur en scène par la major, Ruben Fleischer donc, un type plutôt habitué aux comédies (« Bienvenue à Zombieland », « 30 Minutes Maximum »), que l'on sent bien mal dans ses baskets pour manier le polar: il eut été plus judicieux de confier un projet de cette envergure à un Michael Mann, du moins à un homme d'expérience.
Humour déplacé, raccourcis vaseux voire douteux (indic' black qui fournit des éléments menant nos héros sur la piste du bad guy, mandat d'arrêt contre Mickey Cohen obtenu fissa), rythme épileptique digne d'un blockbuster Marvel, esthétique aseptisée, scénario en pilotage automatique offrant plusieurs séquences téléphonées sans brin d'originalité (le piège à « Chinatown »), personnage féminin utilitaire, prothèse faciale ridicule de Sean Penn, BO anecdotique... « Gangster Squad » est une immense déception, vous l'aviez deviné.
Malgré une bonne amorce, plongée dans une ambiance aguichante à la « L.A.Noire », le navire prend l'eau dès lors que les membres de la « brigade » débarquent, recrutés par le boss Josh Brolin. « Gangster Squad » verse ensuite dans le film policier patriotique et puritain où seules les valeurs de loyauté & de bravoure font légion. Quel (grossier) besoin avait, entre autres, le réalisateur de nous martyriser via le meurtre d'un enfant dans le but perfide de convaincre l'un des flics de rejoindre l'équipe. Pour la crédibilité, il faudra repasser !
Sans jamais égaler ses aînés (« Scarface », « Les Incorruptibles », « Public Enemies », « L.A. Confidential », ou même le mal aimé « Dahlia noir »), « Gangster Squad » recèle un certain charme malgré tout, qui lui épargne la condamnation totale, grâce à ses quelques plans-séquences sympatoches, ainsi que son casting 4 étoiles, appâtant, ultra sexy, et jugé seul pedigree recevable. Si Ryan Gosling cale au démarrage, l'acteur que l'on verra prochainement dans « Only God Forgives », le nouveau Winding Refn, rebondit dans la deuxième partie pour gagner en poigne et montrer finalement qu'il a l'étoffe d'un grand. Josh Brolin confirme de son côté, film après film, que les frères Cohen ont eu raison de miser sur lui dans « No Country for Old Men ». Emma Stone joue à la perfection les atouts charmes du long métrage, malgré son personnage fade et effacé. Enfin, saluons les seconds couteaux, tous convaincants, du vieux roublard Robert Patrick au geek Ribisi. On regrette seulement que l'union fasse difficilement la force dans cette brigade à laquelle on n'adhère pas. Une ombre au tableau quand même côté comédiens : Sean Penn, cabotin et impertinent, incarne un vilain au dessein peu limpide et somme toute insignifiant.
 
Bilan : « Gangster Squad » n'est vraiment pas le film à la hauteur de ses prétentions. Porté par un casting savoureux, le long métrage de Ruben Fleischer demeure un honnête divertissement tout juste bon à combler la case horaire télé du samedi soir.
La Bande Annonce de Gangster Squad:

 
NOTE: 4,5/10

dimanche 27 janvier 2013

Möbius

« Möbius », le nouveau long d'Eric Rochant aux allures de polar estampillé Brian De Palma, s'annonçait comme l'un des films français les plus alléchants de l'année, avec un Jean Dujardin à nouveau en selle après son Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans « The Artist », reçu l'an dernier quasi jour pour jour au Kodak Theatre de Los Angeles. Qu'en est-il réellement ?

Synopsis (source : Allociné) Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d'un puissant homme d'affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d'or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.
 
Chair à vif autant qu'énigmatique, « Möbius » est un long métrage français qui ose sortir des sentiers battus, alliant avec charme les genres, du film d'espionnage à la belle romance. Accès de sensualité et de complicité dans les scènes de sexe entre nos deux héros, divinement filmées (de près), et accompagnées d'une somptueuse BO électrisante. Eric Rochant, auteur des saisons 2 et 3 de la très bonne série télé « Mafiosa », filme avec brio son héros taciturne ancré dans une histoire moins complexe qu'il n'y paraît, passée l'amorce délicate.
Côté cast', Jean Dujardin campe avec justesse et sobriété cet agent secret russe, polaire et insondable. Il est impeccablement assorti à Cécile de France, radieuse, et crédible en pro de la finance. L'actrice belge de « L'auberge espagnole » et des « Poupées russes » a bien grandi ! Quant au « méchant », Tim Roth, rien que ça ! L'acteur anglais interprète ici Ivan Rotovsky, un « requin » russe, avec maîtrise et prise de risques.
Petit côté désagréable, le rythme de fond, un poil soporifique, avec un soupçon de léthargie un peu lénifiante. De même, le goût amer du scénario, un peu bancal on doit dire.
Bilan : Un film sensuel au parfum mystérieux, servi par des acteurs au sommet de leur forme, dont le mot-clé pourrait être la suavité, sans parler d'érotisme. La musique, transcendante et flamboyante, signée Jonathan Morali, fondateur du groupe Syd Matters, participe habilement à cette ambiance.
La Bande Annonce de Möbius:

NOTE: 6/10

Cookie

Léa Fazer, auteur de « Notre univers impitoyable » et de la comédie « Ensemble c'est trop », présente aujourd'hui son quatrième long métrage, « Cookie », réunissant pour la première fois sur grand écran les actrices Alice Taglioni et Virginie Efira. Elles sont accompagnées de Philippe Lefebvre, Mehdi Nebbou et de Scali Delpeyrat, acteur fétiche de la réalisatrice.
 
 Synopsis (source : Allociné) Un jour, la femme de ménage chinoise d'Adeline disparaît précipitamment en lui laissant sur les bras son fils de six ans. Que va-t-elle faire de cet enfant qui ne parle pas un mot de français et dont elle ne connaît même pas le prénom ? Avec l'aide de Delphine, sa sœur, elle décide de retrouver par tous les moyens la maman de « Cookie », surnom donné au garçonnet. Tout en multipliant les démarches, elle commence à lui redonner le sourire et à s'attacher à lui...
Au-delà de respectables intentions (un film sur l'immigration et l'expulsion de clandestins asiatiques), Léa Fazer propose un long métrage creux, avec scénario aux faux airs d'épisode de « Joséphine ange gardien ». Malgré toute la bonne volonté du monde – par exemple, Alice Taglioni qui incarne avec brio une mère vivant seule depuis la mort accidentelle de son mari et de son enfant – « Cookie » passe malheureusement à côté de son sujet essentiel, le lien tumultueux entre deux sœurs, pour s'embarquer vers des horizons improbables à l'image d'un ancien flirt retrouvé ou un beau-frère névrosé.
 
 L'humour, distillé tout au long du parcours, assez maladroit, parfois à la limite du malsain (clichés sociaux et caricature des chinois frisant le cynique), donne lieu quand même à un divertissement tendre et joyeux, en l'absence de grands fous rires.
1h38 de pellicule maigrichonne en somme, sans l'espoir de souvenir impérissable, hormis peut être le sourire charmeur de Virginie Efira, qui confirme, après quelques rôles au cinéma – « L'Amour c'est mieux à deux », « La Chance de ma vie » et « Mon pire cauchemar » – que la reconversion présentatrice télé – comédienne est non seulement envisageable mais conseillée pour certaines. La jeune actrice belge se révèle, en effet, étonnante en trentenaire un peu pommée dans sa vie maritale. Alice Taglioni, loin d'être toujours excellente, se montre ici sobre et efficace. Saluons également le petit Max Ding, qui, pour son premier passage cinéma, assure la maturité nécessaire à son rôle.
 
Bilan : « Cookie » est un long métrage à la thématique sérieuse et douloureuse, contrebalancé par un traitement banal et caricatural en fin de compte qui donne lieu à une certaine frustration.
 
La Bande Annonce de Cookie:
 
 
NOTE: 4/10
  

Hitchcock

Un projet cinématographique ciblé sur la vie du maître incontestable du suspense aka Alfred Hitchcock, plus singulièrement, le tournage de l'un de ses plus grands chefs d'œuvre, « Psychose ».
 
 
 
Séduisant sur le papier, « Hitchcock » avait toutes les chances d'être plus attractif encore avec le choix de l'acteur Anthony Hopkins (Hannibal Lecter) par le studio producteur, Fox Searchlight Pictures, pour incarner le célèbre réalisateur américain, dont l'apparition des clichés au maquillage sophistiqué sur la toile laissaient présager le meilleur. Côté mise en scène, c'est le novice Sacha Gervasi, scénariste du « Terminal » de Spielberg, qui se charge du boulot. À noter que l'on retrouve au générique quelques noms prestigieux comme Helen Mirren dans le rôle de l'épouse d'Hitchcock, ainsi que Scarlett Johansson, ou encore la très prolifique Jessica Biel, vue cette année dans pas moins de 4 films (« Total Recall – Mémoires Programmées », « The Secret », « Playing For Keeps » et « Hitchcock » donc).
 
 Synopsis (source : Allociné) Alfred Hitchcock, réalisateur reconnu et admiré, surnommé « le maître du suspense », est arrivé au sommet de sa carrière. À la recherche d'un nouveau projet risqué et différent, il s'intéresse à l'histoire d'un tueur en série. Mais tous, producteurs, censure, amis, tentent de le décourager. Habituée aux obsessions de son mari et à son goût immodéré pour les actrices blondes, Alma, sa fidèle collaboratrice et épouse, accepte de le soutenir au risque de tout perdre. Ensemble, ils mettent tout en œuvre pour achever le film le plus célèbre et le plus controversé du réalisateur : PSYCHOSE.
Miséricorde, quelle déception ! « Hitchcock » est un film académique pour le moins anecdotique. L'ambition et le charme attendus, en partie en lien avec la description des coulisses d'Hollywood, et l'hommage au septième art de façon plus générale, piétinent rapidement dans la choucroute et laissent place à un film au scénario creux, tournant en rond en à peine une demi-heure de bobine.
La simple romance esquissée en toile de fond, très codifiée, utilise maladroitement la figure « Hitchcock », cherchant à tout prix à l'humaniser en décrivant ses obsessions et ses angoisses. On atteint le pompon lorsque le réalisateur nous gratifie de vilaines et inutiles figures fantomatiques d'Ed Gein, interprété par un Michael Wincott méconnaissable, venant hanter Hitchcock dans son travail.
 
 
Le long métrage de Sacha Gervasi, superficiel à souhait, survole son sujet et son personnage, pourtant hyper charismatique et propice à un sacré biopic. Dommage pour le plantage !
 
Restent quelques scènes intéressantes évoquant la difficulté d'Hitchcock à mettre en boîte Psychose et la fameuse séquence culte de la douche avec le meurtre de Marion Crane perpétré par Norman Bates.
Quant à Anthony Hopkins, certes portrait craché du metteur en scène de « La mort aux trousses » (bravo pour le double menton), cela nous empêche pas d'être incroyablement sceptiques quant à son interprétation. La puissance de jeu initial fait mouche, mais le reste n'est que surenchère et redondance de mimiques faciales. Le spectateur n'est pas dupe, il a bien compris qu'Hopkins visait la statuette.
 
 
Scarlett Johansson et Jessica Biel assurent sans grande conviction le quota féminin beauté du long métrage, quand Helen Mirren incarne avec plus de panache Alma Reville, véritable muse d'Hitchcock.
 
 
 La vraie surprise du casting provient de James D'Arcy qui tire son épingle du jeu, et se révèle parfait en Anthony Perkins, pudeur et spontanéité de mise.
Bilan : Rien de bien excitant pour le palpitant avec ce vrai faux biopic d'Hitchcock. Sacha Gervasi livre un film plat et bien trop académique pour convaincre. Anthony Hopkins est certes métamorphosé mais cela ne suffit pas, encore aurait-il fallu être plus dans la retenue pour habiter pleinement le rôle. Tant qu'à se mêler d'Hitchcock, fallait nous faire du Hitchcock, c'est raté ! Probable que le maître se retourne dans sa tombe.
 
La Bande Annonce d'Hitchcock:
 
 
NOTE: 3,5/10

Max

« Max », premier film produit par le chroniqueur télé Thierry Ardisson et réalisé par Stéphanie Murat, à ne surtout pas confondre avec « Max et les Maximonstres » du déjanté Spike Jonze, ou encore avec le long métrage éponyme de Menno Meyjes autour de la jeunesse d'Adolf Hitler (incarné par le génial Noah Taylor) et de son hésitation entre une carrière de peintre et la politique, sort en salles le 23 janvier 2013. Le casting se compose du très bankable chanteur reconverti acteur JoeyStarr, accompagné de Mathilde Seigner, Sylvie Testud, Jean-Pierre Marielle et de François Berléand en guest star.
Synopsis (source : Allociné) Max a 6 ans. Elle vit avec son père Toni, un petit voyou au grand cœur. Pour Noël, Max décide de lui offrir Rose, une fille de joie rencontrée dans la rue et qu'elle a prise en affection. Malgré la situation compliquée, Toni va avoir du mal à refuser le « cadeau » de sa fille et devoir cohabiter avec Rose.
 
Le pathétique du cinéma français réuni dans ce conte familial de Noël au scénario bâclé et aux scènes superposées sans aucun fil conducteur, tout y est, vulgaire et populaire dans le mauvais sens du terme, le deuxième long métrage de Stéphanie Murat, après « Victoire » en 2004, est une cruelle déception. Manque de créativité, montage poussif, dialogues inconsistants entre le papa et la putain, histoire à priori sympa mais sans originalité et dépourvue de saveur, avec en plus un dénouement connu dès les cinq premières minutes de bobine, acteurs peu investis, tout est à jeter ! On aurait pu au moins être attendri par le côté bisounours de Noël, mais il n'en est rien.
Dans la famille des gamines insupportables du cinéma, je voudrais Shana Castera. Forçant les expressions et le timbre de voix, la jeune actrice de 8 ans interprète sans brio la petite Max du titre et surjoue en récitant son texte. Personnage-pantin, elle apparaît consternante, lamentable, désespérante, navrante, pénible, désolante, ridicule. Quant à la crédibilité de JoeyStarr en papa poule au grand cœur et Stéphanie Murat disant de lui qu'il est le Michel Simon d'aujourd'hui, mmmhhhh nous émettons quelques doutes. Incarnant un (gentil) bandit, l'ex-rappeur est totalement déplorable, limite juste. Escorté par l'infatigable garce du cinéma hexagonal, Mathilde Seigner, elle-aussi absolument détestable en catin vigoureuse. Tout ce petit monde chaperonné par Jean-Pierre Marielle qui fait du Marielle, ça vole pas bien haut.
Bilan : On se demande encore quelle mouche a piqué Thierry Ardisson pour qu'il accepte de produire cette bouse affligeante au sentimentalisme à l'eau-de-rose. On reconnaît au moins au film de Stéphanie Murat le mérite de durer 83 minutes ! À éviter vous l'avez compris !
 
La Bande Annonce de Max:
 
 
NOTE: 0,5/10

samedi 26 janvier 2013

Happiness Therapy

David O' Russell, réalisateur à la réputation difficile et sulfureuse in et out ses plateaux de tournage, avait gagné les faveurs des studios et des membres de l'académie à la surprise générale en 2010 quand il fut nommé aux Oscars avec le suracclamé « Fighter ». Il présente aujourd'hui « Happiness Therapy », produit par la fratrie Weinstein (Bob & Harvey), et on sait bien qu'avec ces deux moguls, cela rime souvent avec fortes chances d'être prétendant aux prestigieuses cérémonies.

Synopsis (source : Allociné) La vie réserve parfois quelques surprises... Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l'obligation d'emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d'aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu'il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en mains leurs vies respectives.
Le metteur en scène du mauvais « I♥ Huckabees » a choisi comme interprètes le bankable Bradley Cooper et la révélation féminine 2012, Jennifer Lawrence. Bien lui en a pris puisque le tandem trouve ici respectivement leur best rôle à ce jour. L'alchimie parfaite entre le charismatique beau gosse de « Very Bad Trip » et la jeune comédienne de « Hunger Games » est LA principale qualité du long métrage. Tous deux vulnérables et en proie à la pathologie mentale (la bipolarité pour l'un, le deuil compliqué pour la seconde) forment un duo agaçant au départ, à force d'aboyer, puis rapidement complémentaire, et finalement très attachant, notamment lors des poilantes séquences de danse.
À côté de la paire, nous retrouvons un Robert De Niro convaincant, qui n'avait pas été aussi brillant depuis fort longtemps. Pas étrange donc de le retrouver nominé aux Oscars en tant que meilleur second rôle masculin. Il incarne ici le père de Bradley Cooper - après l'avoir déjà côtoyé l'année dernière dans l'oubliable « Limitless » - sensible et démuni face aux problèmes de ce dernier. Son épouse dans le film, interprétée par Jacki Weaver, est également saisissante en mère moralisatrice et modératrice.
Sur le plan de la mise en scène, saluons un feu d'artifice d'ingénieuses idées, à commencer par des plans au steadicam accompagnés de travellings sympatoches, ainsi que des séquences avec acteurs filmés champs / contre champs, procédés quasi estampillés marque de fabrique de O'Russell, et déjà remarqués dans « Fighter ».
« Happiness Therapy » pêche, en revanche, côté scénario et rythme, tous deux bancals, voire alambiqués, oscillant entre une première partie hypersynthonique à l'ambiance mélodramatique et au ton hyper décalé et solennel, puis une seconde moitié nettement plus légère, musclant peut être un peu trop les zygomatiques d'ailleurs, au point d'oublier les symptômes psychiatriques de nos deux héros, comme si le réalisateur himself devenait amnésique de son introduction, et avait choisi volontairement la voie sacrificielle. On regrette également la caricature dressée dans la première partie de film, avec des personnages un poil trop bavards et gueulards.
Bilan : On a quand même bien du mal à comprendre l'engouement hystérique né outre-Atlantique pour cette comédie romantico-dramatique signée David O'Russell, réalisateur des « Rois du désert », qui, réjouissante et loin d'être déplaisante, n'est pas pour autant la pépite annoncée. Une distribution savoureuse néanmoins composant un poster de personnages qu'on a envie d'aimer, avec mention pour le couple Cooper / Lawrence.

La Bande Annonce de Happiness Therapy:

NOTE: 7,5/10