« Le Dernier rempart »
(« The Last Stand » en VO) marque véritablement le
retour du gouvernator Arnold Schwarzenegger au poste d'« action
man » du cinéma, même si son pote Sylvester Stallone et ses
« Expendables » lui avaient offert un caméo de luxe dans
la franchise d'action. Second intérêt du long métrage dès sa mise
en chantier, la mise en scène y est assurée par le coréen Kim Jee-woon, auteur des très remarqués « J'ai rencontré le diable » et « Le bon, la brute et le cinglé », qui
met donc enfin les pieds à Hollywood pour réaliser aujourd'hui « Le Dernier rempart ».
Synopsis (source :
Allociné) Après une opération ratée qui l'a laissé rongé
par les remords et les regrets, Ray Owens a quitté son poste à la
brigade des stupéfiants de Los Angeles. Il est désormais le shérif
de la paisible petite ville de Sommerton Junction, tout près de la
frontière mexicaine. Mais sa tranquillité vole en éclats lorsque
Gabriel Cortez, le baron de la drogue le plus recherché du monde,
réussit une évasion spectaculaire d'un convoi du FBI, semant les
cadavres derrière lui...Avec l'aide d'une bande de truands et de
mercenaires dirigés par le glacial Burrell, Cortez s'enfuit vers la
frontière à 400 km/h dans une Corvette ZR1 spéciale, et il a un
otage...Il doit passer par Sommerton Junction, où est massé le gros
des forces de police américaines. C'est là que l'agent John
Bannister aura une dernière chance de l'intercepter avant qu'il ne
franchisse la frontière...D'abord réticent en se voyant impliqué
dans cette affaire, écarté parce qu'il est considéré comme un
petit shérif de province incapable, Ray Owens finit par rallier son
équipe et par prendre l'affaire en main. Tout est prêt pour la
confrontation...
Ça partait pourtant plutôt bien avec
une auto-parodie avouée de l'Amérique poisseuse et de ses habitants
paresseux, mais on ne va pas gâcher le suspens, « Le Dernier rempart » s’avère rapidement extrêmement décevant, le
premier passage de Kim Jee-woon au pays de l'Oncle Sam est
officiellement la première purge de 2013. Le film du metteur en
scène de « Deux sœurs » et d’« A Bittersweet Life »
n'est pas une immonde bouse, mais pourquoi diable avoir choisi ce
nanar pour sa première réalisation américaine, qui aurait très
bien pu être mise en boîte par n'importe quel « yes man »
habitué au genre, McG ou Patrick Lussier entre autres ! C'est,
en effet, à première vue, l'effet le plus dérangeant de la part de
Kim Jeen-woon, dont on attendait forcément mieux. Tout porte à
accuser la pression des pontes de la major sur le fameux final cut !
« Le Dernier rempart » met
du temps à se lancer, avec une histoire grossière et vue mille fois
de vilain trafiquant voulant traverser la frontière pour rejoindre
le Mexique, qui l'eût cru ! Le film aux allures tantôt
western, tantôt action movie des 90's, bénéficie fort heureusement
de la présence d'Arnold Schwarzenegger dans le rôle du héros
« bourrin badass », effectuant là un retour fracassant malgré
son âge avancé. En dépit de ses rides et de son bidon, Papy
Schwarzie confirme qu'il a encore la trempe et les capacités
physiques d'un gaillard de quarante piges à peine, augurant du bon
pour sa (nouvelle) carrière d'acteur, après son investissement
politique au sein du gouvernement de Californie. « Le Dernier rempart » se rattrape dans sa dernière demi-heure, bien plus
vaillante, au cours de laquelle Kim Jee-woon se montre plus
freelance, reflétant probablement la moindre main mise du studio sur
l’asiatique, et dégaine plusieurs séquences assez jouissives,
faut l'avouer, notamment lorsque Schwarzie se met de buter les bad
guys à sa manière corsée et lors de la course poursuite à travers
des champs de maïs longs (les mêmes que dans « Signes »).
D'autres vilains défauts
préjudiciables : un humour cynique maladroit, des punchlines
pullulantes contrebalancées par des méchants qui se prennent au
sérieux avec un culot éhonté, l'outrancier Peter Stormare en pôle
position, qui en fait des caisses, accompagné de son boss, incarné
par l'hystérique Eduardo Noriega.
Ils sont malheureusement encadrés
par des seconds rôles inaptes à relever le niveau, que ce soit le
shérif adjoint absolument abject, incarné par un Luis Guzman pas
crédible pour un sous, ainsi que les pathétiques side-kicks :
le Jackass Johnny Knoxville, toujours aussi maniéré et affublé de
tics faciaux détestables, et le jeune bleu Zach Gilford (pourtant
appréciable dans « Super »). Quant à la jolie Jaimie Alexander, actrice aux faux airs de Michelle Monaghan et vue récemment dans « Thor », elle porte certes divinement bien le jean Levi’s, mais se contente d’assurer ici ni plus ni moins que le quota chromosome XX de l’entreprise.
Enfin, signalons Forest Whitaker en agent fédéral, à des
années-lumière de son Oscar du meilleur acteur reçu pour « Le Dernier roi d’Ecosse ».
Bilan : « Le Dernier rempart » devait signer le retour cinématographique d’Arnold Schwarzenegger avec un rôle taillé sur mesure, il n’est
finalement qu’un film lambda dont on espérait plus. On attend de
voir si tonton Sly s’en sort mieux dans le prochain Walter Hill,
« Du plomb dans la tête ».
La Bande Annonce du film Le Dernier rempart:
NOTE: 4,5/10
j'ai comme l'impression que tu connais déjà mon avis ;-)
RépondreSupprimerJ'ai comme l'impression qu'ya même une vidéo sur YouTube ^^
SupprimerArchi classique, efficace certe mais banal. Et où est passé la mise en scène pleine de panache et de fluidité de Kim Jee-Woon ?!... 1/4
RépondreSupprimerBin, comme je le dis dans la critique, pouvoir du studio à mon humble avis !!
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