Après avoir d'abord fait ses armes au théâtre en conjuguant les casquettes d'auteur (« Le carton », « Le grand bain »), et d’acteur (« La nuit des rois », « Le médecin malgré lui »), puis au cinéma via l'écriture de l'adaptation ratée de sa propre pièce « Le carton », Clément Michel franchit un cap risqué : celui d'assurer la fonction de réalisateur pour un premier long métrage, « La stratégie de la poussette », dont il signe également le scénario. Le résultat en vaut-il la chandelle ?
Synopsis (source : Allociné) Thomas a laissé partir Marie , à force de ne pas s'engager. Un an plus tard, toujours inconsolable, il se retrouve avec un bébé sur les bras. Il va se servir de cet enfant pour reconquérir la femme de sa vie...
Une aura Judd Apatow ne planerait-elle pas sur cette romcom à la française ? Probablement inspiré du king de la comédie américaine actuelle, le film de Clément Michel permet, en effet, d’explorer judicieusement les fameux thèmes récurrents du réalisateur de « 40 ans, toujours puceau » sous différents angles : l'amour, la perte des illusions, l'engagement, la solitude, la parentalité et l'amitié.
Quel dommage par contre que le thème principal – les conséquences dévastatrices d'un mensonge initialement anodin – soit finalement survolé dans une fin au dénouement trop rapidement senti pour convaincre pleinement, car il décapite maladroitement le récit.
La combinaison de scènes de franche rigolade (les comptines pour enfants au format YouTube) alternant avec des séquences bien plus sérieuses, apporte pourtant un résultat assez frais dans le paysage morose actuel de la comédie romantique française. La question de l'engagement dans la vie d'un couple y est par ailleurs soulevée sous l'influence d'un Frédéric Beigbeder et de son « L'amour dure 3 ans ».
L'inspiration Apatow fonctionne également sur le personnage de Thomas, incarné par un surprenant Raphaël Personnaz, personnage au départ immature, évoluant rapidement vers un côté touchant et attendrissant dans sa folie diffamatoire, mais « amoureuse ».
La jolie québécoise Charlotte Lebon, dont la première apparition cinématographique en octobre dernier dans le quatrième volet d'« Astérix » n'avait laissé personne insensible, excelle quant à elle dans un rôle taillé sur mesure en trentenaire prête à assurer un statut de maman.
Les seconds rôles qui accompagnent le couple alchimique ne sont pas en reste, puisqu'au-delà d'un François Berléand toujours aussi cynique et barjo, nous découvrons un Jérôme Commandeur émouvant lui aussi, en side kick moralisateur du héros. Son personnage est également la source des moments les plus poilants du long métrage, avec en tête la séquence du code de la route adapté au tennis, sport dont il est moniteur auprès de jeunes enfants.
Bilan : un premier film mis en scène avec amour, non sans rappeler les premiers longs de l'écurie Apatow, ces fameuses comédies capables d’osciller un humour hilarant, parfois tendance potache, avec une tonalité plus posée, dans un panier garni d’une cartographie mature sur le fonctionnement d'un couple.
La Bande Annonce de La stratégie de la poussette:
NOTE: 6,5/10
J'ai trouvé le film sympathique, loin de l'horreur que certains ont décrit.
RépondreSupprimerPar contre, je déteste les films d'Appatow, que je trouve trop longs, jamais drôles et dotés de scénarios indigestes, prévisibles au possible et accompagnés d'acteurs très moyens voire mauvais.
Apatow, c'est en tout ou rien: ou on adore ou on déteste. Pour l'instant, je suis plutôt dans la première catégorie, même si j'ai détesté "En cloque mode d'emploi".
SupprimerJ'ai mis une note similaire mais je serais un poil plus dur dans la critique. La césure entre la première partie (plus humour) et la seconde (trop RomCom) rend le rythme bancal. Pour le reste on se rejoint... 2/4
RépondreSupprimerEffectivement ^^
SupprimerJ'aime bien le mot "césure", tiens je le garde pour une prochaine critique !
Je t'autorise :)
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