samedi 8 février 2014

Les Trois frères, le retour

Les Inconnus reviennent au cinéma après 13 ans d’absence sur les écrans français. Leur nouveau film, « Les Trois frères, le retour » (un temps appelé « Les Trois pères »), n’est autre que la suite des aventures des frères Latour, qui avaient fait marrer 6,8 millions de français en 1995 (19 ans déjà !).
Reformation de troupe motivée uniquement par une volonté de s’en mettre plein les poches après des années de disette au cinéma (carrière en chute libre pour 2 des 3 compères) ? Possible. En tout cas, ce ne sont ni les teasers pas drôles, ni les passages artificiels sur les plateaux de télévision et plus si affinités (une vidéo avec le Palmashow, une autre en compagnie du phénomène web Norman …) qui rassurent avant la sortie en salles du long-métrage le 12 février prochain. Soyons honnête, on peut même dire que ça pue le coup marketing à plein nez, laissant présager un « Retour » aussi bâclé et inintéressant que celui des « Bronzés » il y a quelques années. Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’attendre cette nouvelle mouture avec impatience tant la première cuvée nous avait fait délirer. Verdict ?
Synopsis Allociné : Ils sont trois, ils sont frères, ils sont de retour. 15 ans après, Didier, Bernard et Pascal sont enfin réunis … par leur mère … Cette fois sera peut-être la bonne.

Le film met en scène les frères Latour au moment où ils viennent recueillir les cendres de leur défunte mère. Les frangins espèrent profiter d’un éventuel héritage, et à la place, ils se retrouvent à devoir rembourser des dettes. Didier, en couple avec une femme âgée et moche dont il espère tirer profit, fait croire à tous qu’il est enseignant au lycée Louis-le-Grand alors qu’il n’est que simple vendeur de sex-toys par correspondance. Bernard, devenu comédien raté, assure un one-man show dans un cabaret de quartier, crèche dans une caravane minable et ment toujours autant. Pascal, le plus « riche » des trois, est, quant à lui, entretenu par une vieille baronne couguar sur les bords. Pour échapper aux créanciers, ils vont s’embarquer dans une série de situations loufoques et incongrues.
A première vue, « Les Trois frères, le retour » est une comédie faiblarde fondée comme une sorte de remake mal disposé du premier, qui se contente de « reprendre la formule ». En témoigne ce cruel manque de créativité, quasiment de tous les côtés : pauvreté de la trame scénaristique et des enjeux (en gros, les mêmes qu’il y a 19 ans), vannes sexuelles éculées, reproduction à la lettre du même schéma narratif, sous-texte ‘économique’ redondant avec celui du premier opus, comédiens quinquagénaires ‘bibendum’ simples reflets d’eux-mêmes depuis quelques années déjà, mise en scène plus que modeste.
Pourtant, « Les Trois frères, le retour » n’est en rien le miroir des « Bronzés 3 » ou de « 18 ans après » (suite plus qu’oubliable du triomphe public « Trois hommes et un couffin »). Force est de constater que le film, scénarisé par Didier Bourdon & Bernard Campan seulement, fonctionne partiellement. En partie grâce à l’effet « nostalgie » indéniable et grâce à l’insolence des dialogues, toujours aussi maîtrisés et fonctionnels qu’en 1995. La crise économique étant passée par là, les répliques vachardes sur l’argent et les liens fraternels font toujours mouche, les situations improbables sont tordantes, même si ces dernières, calquées sur les scènes du premier volet, se contentent d’un lifting temporel (passage devant le notaire, ingestion de substances illicites puis intrusion au domicile de Pascal Légitimus, enfant illégitime qui débarque, irruption dans un jeu télé [réalité], travestissement pour duper la banque …). Les Inconnus font feu de tout bois (le racisme, l’homoparentalité, la précarité sociale, les valeurs maritales…), les clins d’œil se multiplient (« Cent patates », retour d’Antoine Du Merle…), et l’ensemble tient finalement gentiment la route.
Bilan : Le trio comique le plus en vogue des années 1990 est de retour. Pour le meilleur et pour le pire. « Les Trois frères, le retour » ressemble à s’y méprendre à une réunion de famille : on y va à reculons, et on ressort content d’avoir fait le déplacement.
Le Saviez-vous ? Smaïn faisait initialement parti des Inconnus, mais il quitta le groupe un an après sa création.

Extrait Les Trois frères, le retour :


NOTE : 6,5/10

vendredi 7 février 2014

Dallas Buyers Club

Changement radical de ton et d’ambiance pour Jean-Marc Vallée qui, après « Café de Flore », est parti aux Etats-Unis tourner le biopic dramatique « Dallas Buyers Club », porté par Matthew McConaughey dans la peau de Ron Woodroof, l’un des premier patients atteints du virus du SIDA. Résident de la black-list – qui recense les scénarii américains les plus ambitieux encore sans producteur – pendant de longs mois, « Dallas Buyers Club », qui compte aussi parmi ses rangs le musicien / acteur Jared Leto & la sublime Jennifer Garner, est enfin porté sur grand écran et sort le 29 janvier 2014 sur les écrans français.
Synopsis Allociné : 1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cowboy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule, quand diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en voie de guérion : le Dallas Buyers Club est né.
En 1985, il ne faisait pas bon vivre de souffrir du SIDA. Sur le plan vital d'une part – on vous donnait trente jours à vivre une fois atteint la phase critique – mais aussi sur le plan médical – certains médecins vous utilisaient comme cobayes à anti-rétrovirus pour enrayer la propagation de l'épidémie – et également niveau relationnel, puisque votre entourage vous considérait d'office comme une « tapette », l'opinion publique pensant encore à l'époque que le virus touchait uniquement les homosexuels. Ron Woodroof, redneck addict aux drogues et au sexe, fut l'une des victimes de ce trépied infernal. Un bouseux pas si bouseux que ça qui, après avoir tenté vainement de se soigner à l'AZT de manière « officielle », se lança dans le marché fructueux de la vente illégale de traitements médicamenteux alternatifs, non approuvés par la FDA (Food and Drug Administration), après en avoir lui-même subi les effets bénéfiques. « Dallas Buyers Club », récit de son histoire vraie, recèle une sorte de mélange intéressant entre « Erin Brockovich » et « Philadelphia ».
Tourné en 25 jours, « Dallas Buyers Club » a connu un véritable development hell avant d’être financé : trois tentatives furent nécessaires avant que le projet démarre pour de bon (le tandem Brad Pitt & Marc Forster dans un premier temps, puis le duo Ryan Gosling / Craig Gillespie avant d'échoir finalement dans les mains des complices Jean-Marc Vallée & Matthew McConaughey). Par ailleurs, les deux interprètes principaux du film, Matthew McConaughey & Jared Leto, ont dû s'astreindre à un régime drastique, ils ont perdu respectivement 22 et 25 kg afin d'incarner Ron Woodroof et Rayon. Aucune remise en question de ces incroyables péripéties lorsqu'on voit le résultat final. « Dallas Buyers Club » est en effet un film très humain, qui s'attache à dépeindre de la plus admirable des manières le parcours d'un homme en lutte contre le lobby pharmaceutique. Sans humour ni pathos, Jean-Marc Vallée livre un biopic politiquement incorrect qui tape judicieusement sur l'autorité médicale et l'administration qui la chapeaute – le spectre de Steven Soderbergh rode tout près (fait amusant d'ailleurs, le réalisateur québécois utilise lui-aussi un pseudonyme pour signer son travail en qualité de monteur). On félicite également le metteur en scène canadien qui assume un parti pris risqué, celui de laisser croire au spectateur que l'on peut se soigner seul face à une maladie chronique réputée incurable.
« Dallas Buyers Club » n'est pas seulement le combat d'un homme contre une industrie destructrice, c'est aussi celui d'un être contre ses propres démons. Ron Woodroof, au départ homophobe toxicomane mal-intentionné, évolue grâce à sa maladie pour trouver la rédemption en devenant une « belle personne ». Un individu prêt à accepter une « tafiole » dans son cercle d'amis, prêt à défier les lois de la science (les prédictions médicales lui donnaient 30 jours à vivre, il en vivra finalement 2527 de plus) grâce à sa rage de vivre. On salue au passage l'économie intelligente de passages tire-larmes, qui n'empêche pourtant jamais l'émotion de poindre, même s'il est vrai que la mise en scène de Vallée manque un peu de mordant et de personnalité pour illustrer les différentes angoisses de Woodroof.

Mais comme dans tout récit labellisé « authentique » porté sur grand écran, la force du film repose surtout sur la performance magistrale des comédiens. Tout d'abord, Matthew McConaughey qui confirme, si l'on en doutait encore depuis ses remarquables prestations dans « Killer Joe », « Magic Mike », « Mud » et « Le Loup de Wall Street », qu'il est l'un des plus grands acteurs américains en activité, si ce n'est LE meilleur (avec bien sûr son ami Leonardo DiCaprio). Émacié, desséché, amaigri, socialement froid, il porte le « Dallas Buyers Club » sur ses épaules avec la même énergie vitale qui a dû animer le vrai Ron Woodroof toutes ces années. À ses côtés, Jared Leto, un autre habitué du yoyo pondéral au cinéma (il avait perdu des kilos pour incarner le junkie de « Requiem for a dream », puis pris du bidou pour les besoins de « Chapitre 27 »), ne démérite pas en queer extravagant et maniéré, mais jamais caricatural. On voit difficilement comment l'Oscar pourrait échapper à ces deux bonhommes. Face à eux, la magnifique Jennifer Garner envoie du répondant et mérite également une attention particulière. L'actrice joue impeccablement sans jamais minauder ou forcer les traits de son personnage de médecin touché par l'histoire de Woodroof.
Bilan : Jean-Marc Vallée, le réalisateur de « C.R.A.Z.Y », s'abandonne à son récit et ses personnages centraux pour délivrer un message contestataire versus les multinationales gourmandes : long-métrage honnête qui vaut énormément au jeu de ses trois interprètes principaux.
Anecdote : À l'origine, c'est Dennis Hopper qui devait réaliser « Dallas Buyers Club » dans les années 90, avec Woody Harrelson dans le rôle de Ron Woodroof. Manque de soutien financier, cette version n'a jamais vu le jour. Aujourd'hui, c'est Matthew McConaughey qui a été engagé comme premier rôle. Mais Matthew McConaughey & Woody Harrelson, vieux amis dans la vie, officient ensemble à la télé dans l'excellente série « True Detective », qui vient tout juste d'être lancée sur la chaîne câblée HBO.

La Bande Annonce de Dallas Buyers Club:


NOTE: 7/10

jeudi 6 février 2014

Nymphomaniac – Volume 2

Suite et fin du diptyque « Nymphomaniac », filmé par le trublion Lars von Trier. Après un premier volume aux allures de dramédie vacharde formellement splendide (le segment split-screen sur la polyphonie en témoigne), place aux 3 derniers chapitres, toujours expurgés des scènes les plus hard. Débarquement en salles le 29 janvier 2014.
Synopsis Allociné : La folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est autodiagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d'hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l'interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.
Nous avions laissé Joe en plein ébat sexuel prononcer ces quelques mots intrigants : « Je ne sens plus rien ». C'est avec impatience et frissons que nous la retrouvons, toujours en couple avec Jérôme (Shia LaBeouf, de plus en plus dingue in real life) et enceinte de ce dernier. Son quotidien d'épouse et de mère insatisfaisant, Joe sombre petit à petit dans une quête de jouissance taboue, comprenez ne pouvant se matérialiser et exister qu'à travers la douleur : au programme, séances de sadomasochisme, tentative désespérée de sevrage sexuel, plongée dans la violence et les comportements marginaux …
Aux premiers abords, « Nymphomaniac – Volume 2 » poursuit avec le même élan le chemin tortueux et pervers parcouru par Joe, cette fois incarnée par Charlotte Gainsbourg, muse du réalisateur danois. Lars von Trier cite James Bond à un moment inattendu, s'amuse comme un fou en expert de la tautologie et puise ses inspirations toujours aussi admirablement dans des lieux incarnés, de la Grèce Antique aux contrées didactiques (le nœud de Prusik) en passant par les mathématiques ou psychanalyse (la perversion polymorphe de l'enfant, Freud). On est ravis.
Seulement voilà, le metteur en scène, fin orateur dans le premier volume, s'évapore petit à petit laissant place au vilain von Trier professoral & racoleur que l'on connaît. Résultats des courses : des scènes 100% choc et gratuitement provocatrices (une scène où Mia Goth, nouvelle révélation après Stacy Martin dans le premier volet, urine sur sa mère adoptive Charlotte Gainsbourg, une autre où Gainsbourg démasque un Jean-Marc Barr pédophile en le faisant bander par la parole avant de le consoler par une gâterie, et enfin le final grotesque qui vient un peu ternir l'ensemble, quoique cohérent avec le propos féministe du film...), un ludisme nettement moins présent, des métaphores sur-appuyées abondantes. Dommage ! De même, on est un peu désarçonnés par le côté sinistre et sentencieux, voire parfois vieillot (le personnage interprété par Stellan Skarsgard) qui ébranle l'humanité et par extension, nous spectateurs.
Tout n'est pas à condamner pour autant, bien au contraire, le réalisateur de « Dogville » se montre parfois capable du meilleur, cf en premier lieu la scène de triolisme avorté avec deux Africains filmée à hauteur de verges, idée splendide et drôle, ou en second exemple, l'humour noir toujours aussi ravageur (les canards qui caquettent, les cuillères), ou enfin, les très beaux plans cadrés sur Gainsbourg & Mia Goth, toutes deux exceptionnelles et magnifiquement dirigées. De même, saluons la sublime partition musicale (Ludwig van Beethoven, Haendel, Jimi Hendrix...) qui embellit les images à chaque instant.
Bilan : La forme et le fond se dégonflent : les vieux démons de Lars von Trier reprennent le dessus dans cette seconde partie, hélas diablement plus provocatrice et moribonde que la première mouture. Mais ce « Nymphomaniac – Volume 2 » demeure néanmoins d'excellente facture, produisant quelques belles étincelles, dont un message féministe étonnant. Notons également une scission en deux volumes clairement préjudiciable à l'œuvre dans sa globalité. Attendons donc la version director's cut de 5h30 pour se forger une opinion définitive.
Anecdote : Après une semaine en salles sous une simple interdiction aux moins de 12 ans, il semblerait que « Nymphomaniac – Volume 2 » ait finalement été reclassifié. Le tribunal administratif de Paris vient en effet de décider l'interdiction de ce deuxième volet aux spectateurs mineurs (moins de 18 ans).

La Bande Annonce de Nymphomaniac – Volume 2:


NOTE: 7/10

mardi 4 février 2014

Tonnerre

Avec deux courts et un moyen-métrage à son actif (respectivement « Le Funambule », « Le Naufragé » et « Un monde sans femmes »), le réalisateur français Guillaume Brac méritait amplement de passer au format long. C'est désormais chose faite avec « Tonnerre », en salles le 29 janvier. Conversion calibre cinéma réussie ?
Synopsis Allociné : Un rocker trop sentimental, une jeune femme indécise, un vieux père fantasque. Dans la petite ville de Tonnerre, les joies de l’amour ne durent qu’un temps. Une disparition aussi soudaine qu’inexpliquée et voici que la passion cède place à l’obsession.
Dans le sensible « Un monde sans femmes », Guillaume Brac présentait une jolie histoire estivale. Avec « Tonnerre », titre emprunté au nom de la petite bourgade de Bourgogne où se situe l'action, c'est dans un véritable conte d'hiver très noir qu'il nous transporte cette fois. Changement de saison, mais thèmes sensiblement semblables, Brac semble avoir trouvé son « terrain de prédilection » : raconter, étudier l'Amour sous toutes ses coutures, de la romance de couple aux tendres échanges père – fils, mais aussi les vertiges et conséquences d'une relation sentimentale, ainsi que la perte d'un être cher.
D'une histoire d'amour bourrée de maladresses, positionnée par deux protagonistes réservés et quelques scènes cocasses – illustration parfaite avec celle où Mélodie surprend en pleine nuit le père de Maxime (Bernard Ménez, touchant) aux toilettes – le cinéaste nous délivre, étape par étape, une étude de mœurs surprenante et audacieuse, pimentée d'un glissement inattendu vers le genre du polar. Éloignement des personnages le temps d'un week-end, rupture inopinée et dénuée d'explications, Guillaume Brac explore alors peu à peu avec grâce et une étonnante justesse le sujet délicat de la séparation sentimentale brutale, marquée ici par l'indifférence totale de l'un des partis. Les actes romantiques de Maxime prennent dès lors une tournure extrême : l'homme devient violent et rongé par l'obsession de retrouver sa promise, mais Guillaume Brac parvient avec brio à définir la sensibilité nécessaire pour que l'on éprouve de l'empathie. C'est ainsi qu'on devient à la fois juge et parti d'une confrontation intelligente entre loi et morale, innocence et culpabilité.

Si le scénario est particulièrement généreux et sincère, le cinéma de Brac brille également lorsqu'il n'a « rien » à raconter, du moins en apparences : exemple typique avec les longues promenades du couple dans le village enneigé de Tonnerre (la beauté du cadre), ou la discussion hasardeuse entre un serveur et Maxime (le sens du détail). Au programme, amertume glaciale & réflexions nostalgiques façon Eric Rohmer !

« Tonnerre » resplendit également grâce aux ruptures de ton et au spleen very baudelairien. Outre l'atmosphère, la poésie est caractérisée par les textes [à l'appui, la force des dialogues et des références à Voltaire / Musset], mais aussi dans l'esthétique Rozierienne – on pense notamment à la sublime photographie et la scène au bord du lac à l'origine de l'affiche du film.
À l'instar de son rôle dans « Un monde sans femmes », Vincent Macaigne excelle une nouvelle fois en antihéros romantique, un rockeur aux cheveux hirsutes timide et immature, puis obsédé et tourmenté. Solène Rigot se montre épatante en jeune femme perdue fuyant un Amour qui n'a de cesse de la rattraper. Bernard Ménez, un des acteurs marquants de Jacques Rozier (tiens donc), apporte, quant à lui, une touche burlesque bienvenue, et déploie son incroyable talent lors des séquences émouvantes père – fils.
Conclusion : Coup de foudre pour « Tonnerre », premier long-métrage osé du cinéaste (à suivre) Guillaume Brac. Dosage quasi parfait entre le drame et la comédie, audace à tous les niveaux et comédiens bien en jambes, à commencer par Vincent Macaigne, qu'on espère sacré meilleur espoir dans quelques semaines aux César.
Anecdote : Pour son premier long, Guillaume Brac, formé à La Femis, s'est entouré d'anciens élèves de l'école, de l'écriture à la distribution, en passant par le montage ou encore la production, on les retrouve quasiment à toutes les étapes de la réalisation.

La Bande Annonce de Tonnerre:

NOTE : 7.5/10
Article rédigé par Robin Fender (avec la participation de Justine Blache)