Adapté du roman « On Seeing a Sex
Surrogate » de Mark O'Brien, « The Sessions » est
un film dramatique réalisé par Ben Lewin. Présenté au Festival de Sundance 2012 où il a raflé le Prix du public américain de la
fiction, ce long métrage indépendant a valu à ses interprètes
principaux ni plus ni moins qu'une nomination aux Golden Globes pour
John Hawkes et aux Oscars 2013 pour Helen Hunt en tant que meilleure
actrice dans un second rôle.
Synopsis Allociné :
Mark fait paraître une petite annonce : « Homme, 38 ans,
cherche femme pour relation amoureuse, et plus si affinités. En
revanche paralysé....Amatrices de promenade sur la plage
s'abstenir... ». L'histoire vraie et bouleversante d'un homme
que la vie a privé de tout, et de sa rencontre avec une thérapeute
qui va lui permettre d'aimer, « comme tout le monde ».
On ne le dit jamais assez, méfiance
avec les longs métrages tirés d'un fait réel ! Pourtant, sur un thème rarement abordé
au cinéma (du moins aux Etats-Unis, cf « Nationale 7 », ou
les récents « Intouchables » / « De rouille et d'os » dans notre hexagone), la sexualité des infirmes, Ben Lewin réussit le pari osé et risqué de ne jamais sombrer dans la
facilité, le sentimentalisme, la vulgarité, le pathétique ou la
caricature, et livre une œuvre douce amère, empreinte de sincérité.
Ben Lewin aurait largement pu frelater
le sujet du côté de la pitié, mais il n'en est rien. Porté par
des comédiens exceptionnels – John Hawkes prodigieux (mais on le
sait magistral depuis « Moi, toi et tous les autres » et
« Martha Marcy May Marlene »), Helen Hunt au firmament
grâce à sa nudité et son sourire lèvres pincées – « The Sessions » est, en effet, magnifié de poésie et de
délicatesse.
Le metteur en scène polonais, ayant
principalement fait ses armes à la télé, ne fuit jamais sa
thématique casse-gueule, qu'il filme avec maîtrise et humanité, en
entraînant le spectateur vers empathie dans l'initiation sexuelle de
Mark, et le dépassement des craintes.
Même lorsqu'il verse dans le mélo,
« The Sessions » demeure fidèle à sa teneur et son
amplitude, celle d'un film nourri de belle pudeur.
Petit défaut néanmoins qui efface
l'étiquette du perfect : avoir inséré un faux-semblant
de conscience religieuse via le personnage secondaire du prêtre,
interprété par un William H. Macy aux cernes pullulantes, qui
décrédibilise malheureusement le propos.
Bilan : Ben Lewin nous
transporte littéralement avec ce drame bouleversant d'un homme
névrosé par son handicap, confronté à l'épanouissement d'une
sexualité refoulée. « The Sessions » brille également
par le charisme de John Hawkes et grâce au talent d'Helen Hunt,
hélas trop rare sur les écrans de cinéma.
La Bande Annonce de The Sessions:
NOTE: 7,5/10
Un très beau film qui a l'intelligence d'éviter tout pathos. L'émotion se suffit à elle-même... 3/4
RépondreSupprimerentièrement d'accord
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