Un nouveau Pedro Almodovar au cinéma
est souvent synonyme d'impatience chez les spectateurs français,
friands de son univers. Le réalisateur espagnol prolifique toujours
attendu au tournant sort aujourd'hui sur les écrans « Les Amants passagers », comédie de mœurs en forme de huis clos
aérien, deux ans à peine après sa dernière prouesse malsaine « La piel que habito ».
Synopsis Allociné :
Des personnages hauts en couleurs pensent vivre leurs dernières
heures à bord d'un avion à destination de Mexico. Une panne
technique (une sorte de négligence justifiée, même si cela semble
contradictoire ; mais, après tout, les actes humains le sont)
met en danger la vie des personnes qui voyagent sur le vol 2549 de la
compagnie Peninsula. Les pilotes s'efforcent de trouver une solution
avec le personnel de la tour de contrôle. Le chef de la cabine et
les stewards sont des personnages atypiques et baroques, qui, face au
danger, tentent d'oublier leur propre désarroi et se donnent corps
et âme pour que le voyage soit le plus agréable possible aux
passagers, en attendant que la solution au problème soit trouvée.
La vie dans les nuages est aussi compliquée que sur terre, pour les
mêmes raisons, qui se résument à deux mots : « sexe »
et « mort ».
Les passagers de la Classe Affaire
sont : un couple de jeunes mariés, issus d'une cité, lessivés
par la fête du mariage ; un financier escroc, dénué de
scrupules, affligé après avoir été abandonné par sa fille ;
un don juan invétéré qui a mauvaise conscience et qui essaie de
dire au revoir à l'une de ses maîtresses ; une voyante
provinciale ; une reine de la presse du cœur et un Mexicain qui
détient un grand secret. Chacun d'eux a un projet de travail ou de
fuite à Mexico. Ils ont tous un secret, pas seulement le Mexicain.
La vulnérabilité face au danger
provoque une catharsis générale, aussi bien chez les passagers
qu'au sein de l'équipage. Cette catharsis devient le meilleur moyen
d'échapper à l'idée de la mort. Sur fond de comédie débridée
et morale, tous ces personnages passent le temps en faisant des aveux
sensationnels qui les aident à oublier l'angoisse du moment.
Filmé mollement comme une télénovela
péruvienne dégueulasse, « Les Amants passagers » est un
raté, un « Cluedo » mineur dans la riche filmographie du
maestro, qui compte quand même quelques chef d'oeuvres paraît-il
(« Etreintes brisées »,
« Talons Aiguilles », « Attache-moi ! »,
« La Mauvaise éducation » pour ne citer qu'eux).
Ça démarrait pourtant de manière assez plaisante avec le
caméo surprise de la paire fétiche du cinéaste, Antonio Banderas &
Penélope Cruz, dans une séquence improbable, puis l'introduction de
personnages, ma foi, plutôt attachants et originaux, le personnel de
bord du zinc essentiellement. L'aventure aérienne d'Almodovar
devient ensuite une affaire détestable, vulgaire et maniérée,
truffée de clichés maladroits inhérents à l'homosexualité et
hautement péremptoire.
Pedro Almodovar, pas très fun
sur ce coup-là, dépeint de manière hautaine et ridicule le destin
grotesque de plusieurs passagers – ceux de la Classe Affaire
seulement, tiens donc – dont on a strictement rien à carrer,
autour d'un pseudo fil rouge lui-même articulé sur une « panne
technique » de l'avion. Les personnages bénéficient d'un
traitement superficiel à souhait, les dialogues sont exécrables et
mal écrits. La farce est tellement infecte qu'on en vient presque à
se trouver dans le mal aise de compassion, voire de pitié pour les
comédiens.
Fonctionnant sur une durée très
courte (1h30 pile), le film réussit pourtant l'exploit d'être
incroyablement mal rythmé, plombé en milieu de parcours par une
séquence hors avion maladroite, qui n'a rien à foutre là.
Reste à saluer deux bonnes
trouvailles, le travail du directeur artistique, qui utilise des
couleurs pastel éclatantes pour complémenter le ton gay-friendly
du film et la séquence chantée assez burlesque, même si elle vient
forcément comme un cheveu sur la soupe dans une mixture suffisamment
empoisonnée comme ça.
En deux mots : « Les
Amants passagers » est un film prétentieux et bobo, un pétard
mouillé qui ose peu, mais qui en fascinera certains comme les
lumières inoffensives d'un feu d'artifice avant l'obscurité.
La Bande Annonce des Amants passagers:
NOTE: 2,5/10
EN BONUS, la vidéo-critique réalisée en sortie de projo avec mon ami blogueur @Wildgunslinger
Belle critique monsieur, je suis seulement un peu déçu de ne pas voir un mot sur Ruth ;-)
RépondreSupprimerJ'ai mis une image, c'est déjà ça :)
Supprimerce film est une merde ennuyeuse on ne retrouve pas le talent d'almodovar
RépondreSupprimerquelle deception
Assez OK
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