Après s’être plongé dans les années new wave avec « 24 Hour Party People », réalisé le thriller glaçant « The Killer Inside Me »,
porté sur grand écran les mémoires de Mariane Pearl dans le bouleversant « Un cœur invaincu », mis en boîte le sentimental « Trishna », le
sulfureux et rock’n’roll « 9 songs » et le documentaire « La Stratégie du choc », le touche à tout Michael Winterbottom s’intéresse
aujourd’hui à Paul Raymond, magnat de l’industrie pornographique, et sorte de
transfuge british de Hugh Hefner. La
dramédie « A very Englishman » marque ainsi sa 4ème
collaboration avec Steve Coogan, comédien déjanté en parfaite ligne avec l’éclectisme
de Winterbottom.
Synopsis Allociné : Londres, 1958, Paul Raymond
ouvre le « Raymond Revue Bar », théâtre et club privé où apparaissent
des femmes dénudées au grand dam de l’Angleterre conservatrice. Producteur de
revues dansantes, il devient éditeur de « Men Only », magasine pour
adultes qui connaît un succès instantané. Roi de Soho, il acquiert un à un les
immeubles du quartier, jusqu’à devenir l’homme le plus riche du Royaume en
1992. S’il mène sa carrière avec brio, sa vie personnelle n’est pas en reste :
Paul Raymond est partagé entre Jean, sa femme jalouse, Fiona, sa maîtresse et
star de sa revue, et sa fille Debbie qui aimerait suivre les traces de son
père.
Michael Winterbottom,
Steve Coogan, quatrième. Après « The Trip », voilà que les deux hommes
remettent le couvert dans le genre du biopic avec ce « A very Englishman »,
portrait fracassant du « King of Soho », aka Paul Raymond, élu homme
le plus riche du Royaume en 1992. Connue pour ses diverses frasques, sa
richesse et son club privé, le « Raymond Revue Bar », le loustic avait
tout de la figure renversante propice à un bon biopic comme le septième art en
raffole.
« A very Englishman » est effectivement de
cette trempe là, avec un salut objectif pour la mise en scène de Winterbottom,
efficace et hystérique (le noir & blanc qui vire en couleurs pour témoigner
de l’ascension fulgurante de Raymond, chouette initiative !).
Emerveillement
également face à l’étourdissant travail de reconstitution du Soho Londonien
psychédélique des 60’s, au montage qui a de la gueule – les images hystériques
qui défilent à fond la caisse reflètent à merveille la vie excentrique Paul Raymond – et face à Steve Coogan, sacrément bien en jambes pour porter le film
à lui seul, interprétation haute gamme.
Mais à force de s’immiscer au plus profond de la vie
privée (chaotique) de Paul Raymond, de délaisser les orgies pour mieux jouer la
carte de la tragédie et du puritanisme (Raymond, en lutte avec l’addiction à la
cocaïne de sa fille, incarnée par une Imogen Poots lessivée), les compères
Winterbottom & Coogan épuisent leur sujet et finissent par oublier le monde
hédonique qu’ils s’étaient pourtant efforcés à créer. Dommage !
Bilan : Steve Coogan & Michael Winterbottom refont équipe sur un film historique en
demi-mesure, partagé entre les fantasmes d’une vie de débauche et le réel, nettement plus sombre.
La Bande Annonce de A very Englishman:
NOTE: 6/10
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