Terminée la belle époque de Pixar où
seule la locomotive « Toy Story » avait droit à des
suites. Sur les 4 derniers films produits par le studio Pixar, on
compte deux sequels (« Toy Story 3 », « Cars 2 »), un film original (« Rebelle ») et un prequel
(« Monstres Academy »). Soit 25% d'originalité.
De fait, s'ils ont tous cartonné au
box-office international, les critiques furent nettement moins
enthousiastes que d'habitude, voire même catastrophiques pour l'un
d'entre eux (« Cars 2 »). Le temps des projets qui
faisaient l'unanimité totale (« Ratatouille »,
« WALL.E », « Là-haut ») serait-il révolu ?
Réponse le 10 juillet prochain puisque « Monstres Academy »
a pour mission de faire taire les mauvaises langues, ceux qui
condamnent l'appât du gain depuis l'acquisition du studio par Disney
en 2006.
En attendant la sortie française,
« Monstres Academy » a percuté (très fort) le
box-office américain il y a quelques semaines en effectuant le
second meilleur démarrage du studio Pixar – juste derrière « Toy Story 3 » – avec 83 millions de billets verts
moissonnés.
Synopsis Allociné :
Même quand il n'était qu'un tout petit monstre, Bob Razowski rêvait
déjà de devenir une Terreur. Aujourd'hui, il est enfin en première
année à la prestigieuse université Monstres Academy, où sont
formées les meilleures Terreurs. Son plan de carrière bien préparé
est pourtant menacé par sa rencontre avec James P. Sullivan, dit
Sulli, un vrai crack qui a un don naturel pour Terrifier. Aveuglés
par leur désir de se prouver l'un à l'autre qu'ils sont
imbattables, tous deux finissent par se faire renvoyer de
l'université. Pire encore : ils se rendent compte que s'ils
veulent que les choses aient une chance de rentrer dans l'ordre, ils
vont devoir travailler ensemble, et avec un petit groupe de monstres
bizarres et mal assortis …
Dan Scanlon, réalisateur de « Monstres Academy », n'est pas un newbie de la maison Pixar, le
bonhomme a, en effet, réalisé le court métrage « Martin et
la Lumière fantôme », mais aussi signé le scénario de
« Cars, quatre roues », ainsi que le storyboard de
ce dernier et celui de « Toy Story 3 ».
Un savoir-faire indéniable, qui se
traduit à l'écran par une gestion absolument parfaite des couleurs,
de la luminosité et de l'animation en règle générale, digne des
meilleures moutures de l'écurie d'Emeryville. Nouvelle prouesse sur
le plan technique donc, avec une probable énième nomination aux
Oscars à la clé. On peut également saluer l'incroyable énergie
déployée par Dan Scanlon pour remplir cette monstrueuse Université
de créatures inédites et variées, et pour ne pas délaisser
l'humour, adage qui fait la force de l'équipe Pixar, via quelques
séquences hilarantes bien balancées (la scène tordante avec
l'escargot au début, la mère d'un des monstres cloîtrée dans sa
voiture et écoutant un style de musique … inattendu).
C'est côté scénario que le bât
blesse, enfin surtout à cause du concept même de « prequel »,
qui gène un peu par sa prévisibilité. Offrir une « origin
story » aux personnages phares de « Monstres & Cie »,
le célèbre duo Bob Razowski (ou Mike si vous préférez la VO alias
Billy Crystal) / Jacques Sullivent (James Sullivan, ou John Goodman
pour le casting voxographique), était en effet une idée très
maladroite sur le papier.
Déjà par le simple fait qu'elle délaisse
complètement le personnage de Boo et la confrontation des monstres
avec l'humanité. Secondo car elle est inéluctablement marquée par
un déroulement de la trame en quasi pilotage automatique. Ainsi la
rivalité existante entre l'intello à appareil dentaire Bob Razowski
et le populaire Sullivent sur les bancs de la fac' n'a rien
d'extraordinaire, puisque l'on sait déjà que nos deux héros seront
comme cul et chemise à la fin dans le département de la
prestigieuse compagnie « Monstres & Cie ». De même, les
pseudo-rebondissements (trahison du serpent Leon, doublé par un
Steve Buscemi discret, résultats des confrontations entre les
différentes fraternités) tombent dans la choucroute.
L'autre petit défaut de « Monstres Academy » est son exclusivité. Véritable genre à part
entière aux Etats-Unis, le college movie s'inspire souvent
aussi bien de l'univers étudiant que de la vie sur le campus et
regroupe une quantité inexorable de films, « Les Lois de l'attraction », « Will Hunting » et dernièrement
« The Social Network » en sont les éminents
représentants. Hormis la poignée d'aficionados, ces films sont
hélas souvent mal reçus (car incompris) et mal perçus en dehors
des contrées américaines. Attention !
Mais « Monstres Academy »
est heureusement une jolie fable sur la différence, la persévérance,
les limites, la solidarité, à la morale certes attendue, mais qui
peut aisément nous emporter : « le travail acharné est
toujours récompensé, le dépassement de soi est toujours
congratulé ».
Bilan : La firme à la
lampe Luxor est de retour avec un nouvel opus fort distrayant et
accrocheur grâce à ses ambitions, mais sans surprise, et qui ne
fera sans doute pas date. La concurrence se faisant de plus en plus
hargneuse (« Dragons », « Les Croods », ou le
carton des derniers jours « Moi, moche et méchant 2 »),
le studio Pixar va devoir redoubler d'efforts et mettre en place un
peu plus de créativité dans les années à venir s'il souhaite
conserver son statut de leader mondial de l'animation.
La Bande Annonce de Monstres Academy:
NOTE: 6,5/10
Excellente suite, un poil moins original et une Hardscrabble sous exlploitée... 3/4
RépondreSupprimerD'accord pour Hardscrabble
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