« L’Amour est un crime
parfait » est le cinquième essai ciné des frères Larrieu
(Jean-Marie & Arnaud), après « Un homme, un vrai »,
« Peindre ou faire l’amour », « Le Voyage aux
Pyrénées » et « Les Derniers jours du monde ».
Adapté librement du roman « Incidences » de Philippe
Djian, ce polar alpin, doté d’un casting prestigieux (Mathieu
Amalric, Sara Forestier, Maïwenn, Karin Viard, Denis Podalydès),
sort en salles le mercredi 15 janvier.
Synopsis Allociné :
professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la
réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses
étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus
brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il
rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle-fille
disparue…
Sélection officielle du Festival
International du Film de Toronto, sélection « Las Perlas »
à celui de San Sébastien 2013 … ben dis donc, ça rigole pas avec
le nouveau long des frères Larrieu. Pourtant, « L’Amour est
un crime parfait » est un film terriblement plan-plan qui peine
réellement à décoller et nous émouvoir, ce dès les premiers
instants. La montagne, la nature, un professeur atypique, des
meurtres, des questionnements sur le sexe et l’inceste … une
odeur Chabrolienne exquise parfume évidemment ce polar, mais pas de quoi s’extasier en fin de compte. Jean-Marie &
Arnaud Larrieu nous entraînent en effet dans une intrigue
inutilement hermétique, ponctué de dialogues très scolaires ancrés
dans le réel – écrits en langage soutenu – pesants à force de
vouloir sans cesse contrecarrer l’absurdité ambiante.
Et si la mise en scène, précise et
raffinée (la musique élégante, composée par Caravaggio, participe
brillamment à la beauté formelle), nous emballe, le récit
judicieusement tortueux et sulfureux des premières minutes est hélas
plombé par de grosses ficelles scénaristiques, notamment un
dénouement explicatif à la mords-moi-le-nœud qui annihile
complètement le propos chaotique suggéré au départ.
Prenons comme
exemple le personnage central du professeur de littérature pervers &
attirant, intéressant au premier abord, mais n’est pas Hitchcock
qui veut : ses actes, son comportement, son fonctionnement
psychique nous indiffèrent au bout d’une demi-heure, la démarche
devient vaine.
Quant à la partition théâtrale des
comédiens (Mathieu Amalric en tête, avec une diction très
prononcée), on a bien du mal à discerner un quelconque intérêt à
cette entreprise si ce n’est qu’elle accentue profondément la
présentation en faux self des personnages. Maigres lots de
consolation : une ambiance agréablement malsaine, parfois
sensuelle, et un humour noir surréaliste assez salvateur, qui
offrent au spectateur un plaisir non dissimulé.
Bilan : « L’Amour
est un crime parfait » est un thriller bas-de-gamme,
superficiel et beaucoup plus linéaire qu’il n’y paraît. Passez
votre chemin !
Anecdote : Mathieu Amalric
& Karin Viard se sont déjà donnés la réplique devant la
caméra des frères Larrieu dans leur précédent film, « Les
Derniers jours du monde ». De même, Karin Viard s’était
déjà retrouvée au générique de mêmes long-métrages avec
Maïwenn, en l’occurrence « Le Bal des actrices » &
« Polisse », tous deux mis en scène par cette dernière.
Sara Forestier & Maïwenn s’étaient quant à elles croisées
sur le plateau de « Télé Gaucho » en 2012. Et enfin,
notons que Sara Forestier joue également dans « Les Herbes
folles », un film franco-italien dans lequel figure Mathieu
Amalric. Sacré famille le cinéma français !
La Bande Annonce de L'Amour est un crime parfait:
NOTE: 4/10
Moi j'ai aimé, je regrette juste que le relation frère-soeur n'ait pas été plus approfondie. Sinon atmosphère prenante, Amalric superbe... 7/10
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