« Les Brasiers de la
Colère » est le second film du réalisateur Scott Cooper,
réalisateur qu'on avait pu voir à l'œuvre en 2009 avec « Crazy
Heart », lauréat de deux Oscars dont un pour son interprète
principal : Jeff Bridges. Ce premier long-métrage ayant marqué les
esprits, Scott Cooper a logiquement gagné le droit de s'entourer de
beau monde pour son second essai au poste de metteur en scène.
Christian Bale, Casey Affleck, Woody Harrelson, Forest Whitaker,
Willem Dafoe, Sam Shepard et Zoë Saldana offrent tout leur talent
devant la caméra tandis que Leonardo DiCaprio, Ridley et feu Tony
Scott officient derrière, à la production. Ce casting de renom
s'attache à dépeindre le mieux possible ce qui apparaît comme être
l'un des thèmes de prédilection du réalisateur : une réalité
dure où la misère socio-économique est hélas reine.
Synopsis Allociné :
À Braddock, une banlieue ouvrière américaine, la seule chose dont
on hérite de ses parents, c’est la douleur. Comme son père,
Russell Baze travaille à l’usine, mais son jeune frère Rodney a
préféré s’engager dans l’armée, en espérant s’en sortir
mieux. Pourtant, après quatre missions difficiles en Irak, Rodney
revient brisé émotionnellement et physiquement. Lorsqu’un sale
coup envoie Russell en prison, son frère cadet tente de survivre en
pariant aux courses et en se vendant dans des combats de boxe.
Endetté jusqu’au cou, Rodney se retrouve mêlé aux activités
douteuses d’Harlan DeGroat, un caïd local sociopathe et vicieux.
Peu après la libération de Russell, Rodney disparaît. Pour tenter
de le sauver, Russell va devoir affronter DeGroat et sa bande. Il n’a
pas peur. Il sait quoi faire. Et il va le faire, par amour pour son
frère, pour sa famille, parce que c’est juste. Et tant pis si cela
peut lui coûter la vie.
Psychologique et réaliste
sont probablement les deux adjectifs qui décrivent le mieux « Les
Brasiers de la Colère ». Braddock, petite ville de
Pennsylvanie désertée par la population locale, peut être
considérée comme le personnage principal du film. Cette commune de
la Rust Belt, où le
seul moyen de gagner sa vie est de travailler à la sueur de son
front à l'usine, quitte à se flinguer la santé, personnifie
immédiatement l'état d'âme des environs : un contenant dénué
d’espoir. Scott Cooper traite spécifiquement de la classe ouvrière
américaine qui doit lutter quotidiennement pour (sur)vivre. Il
trouve en Christian Bale un interprète de choix pour incarner les
émotions impliquées par ce contexte. L'acteur livre comme à
l’accoutumée une performance magistrale et parvient à
transmettre, avec son visage abîmé et pudique, les affres d'une vie
esquintée un peu plus chaque jour par le travail du métal
éreintant.
La mise en scène, à la
fois dure et intimiste, frappe l’inconscient face à la situation
des personnages et à la dureté des drames auxquels ils font face.
S'il s'agit là indéniablement du point fort des « Brasiers de
la Colère », c'est également l'un de ses défauts. Souvent
trop appuyé par ces phases psychologiques assommantes, le
long-métrage pâtit d’un rythme mou et de transitions longuettes.
Alors même que le spectateur comprend le désespoir des
protagonistes et qu'une once de joie n'est pas envisageable, Scott
Cooper se sent obligé d'en rajouter une couche à plusieurs reprises
pour susciter l'empathie. Au bout du compte, l'effet escompté ne
fonctionne plus vraiment, ce d'autant plus que les péripéties qui
alimentent ce nihilisme ont déjà été rabâchées maintes fois au
cinéma (« Voyage au bout de l’enfer », Andrew Dominik,
William Friedkin) et ne sont pas aidées par les seconds-rôles, qui
manquent cruellement de profondeur, voire de consistance (Zoë
Saldana notamment, qui a beaucoup de mal à tirer à trouver sa
place).
Conçu sur un moule connu
et facilement identifiable (on passe du drame au thriller jusqu'à
l'inévitable dernière partie façon dual),
le classicisme et la mollesse dont fait preuve le long-métrage
n'aident pas vraiment à captiver l’audience jusqu'au bout. C'est
donc dans un ennui poli que le spectateur se fraie un chemin jusqu'à
l'épilogue pour lequel Cooper semble avoir gardé ses dernières
ressources. Désespéré et inéluctable, « Les Brasiers de la
Colère » se clôture sur de belles images, qui masquent à
peine la déception quant au constat final.
Bilan
: Porté par un réalisme en béton-armé et l'interprétation d'un
Christian Bale au dessus de tout, « Les Brasiers de la Colère »
n'a pas la fureur et l'incandescence qu'impliquent son titre. Même
s'il est cohérent jusqu'au bout dans sa mise en scène du désespoir
couleur rouille, « Les Brasiers de la Colère » patauge :
l'intrigue peine à captiver à forcer de ressasser, sans innover,
des arcs narratifs au goût de déjà-vu.
Anecdote : Pour les besoins d'une scène où le personnage de Woody Harrelson
sort dans la rue afin de regarder autour de lui si personne ne
l'observe, Christian Bale est resté dans la voiture garée plus loin
et ce même si Harrelson ne pouvait le voir de cette distance (et que
Bale n'apparaît pas à l'écran !). Harrelson se souvient :
"Christian est resté assis dans cette
bagnole pendant plus d’une heure, simplement pour m’aider à me
représenter cette présence invisible. C’est l’une des choses
les plus impressionnantes qu’un autre acteur ait faites pour moi."
La Bande Annonce du film
Les Brasiers de la Colère :
NOTE : 5/10
Article rédigé par
Guillaume Seeleuthner
Note sévère vis à vis de ta critique pourtant pas si mauvaise... En gros je suis d'accord mais ma note est meilleure... 7/10
RépondreSupprimer