Synopsis Allociné :
Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à
prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute
couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son
premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé,
rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en
affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour
créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses
démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner
le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.
Il serait brûlant de ne
pas s’attarder d’emblée sur les prestations ahurissantes de
Niney et Gallienne. La métamorphose est totale, les performances à
retenir dans les plus intenses du cinéma français récent, à
l'instar de Jérémie Rénier en « Cloclo » début 2012.
On peut d’ores et déjà s’attendre à une pluie de récompenses
méritées. Justes sans forcer la caricature, touchantes sans verser
dans le pathos, elles rendent admirablement compte du travail de
recherche conséquent fourni par les deux comédiens, cela
transparaissant d'ailleurs avec beaucoup de naturel sur les 1h40 de
bobine. Plus discrètes, les figures féminines du film ne sont
pourtant pas en reste, et les actrices pas les dernières à tirer
leurs épingles du jeu. Charlotte Lebon apporte une élégance
saisissante aux premiers instants du long-métrage, tout comme Laura
Smet par la suite.
Quant à la mise en scène
de Jespert, elle se fait souvent esthétisante, probablement à
raison ; lui répond ainsi une photographie léchée qui se
marie savamment avec l’univers créatif de Saint Laurent à mesure
que l’on traverse les époques. Et la délicatesse des plans plus
intimistes émeut avec tout autant de force, des premiers baisers
dans un Paris magnifié jusqu’aux colères névrotiques caressées
avec une pudeur justifiable.
En revanche, le
spectateur est davantage troublé par une narration elliptique et en
flashbacks, qui a tendance à brasser beaucoup pour en dire
peu. Une impression de survol alourdit l’ensemble et les
allers-retours dispensables avec le présent desservent un cadre
temporel fort. Ce dernier aurait certainement pu exister en se
déchargeant de cet hommage didactique post-disparition déjà
inhérent au projet. Même impression face aux dialogues, où, à
défaut de ne mettre en doute ni la véracité ni la sincérité des
lignes, on s’étonne d’une théâtralité redondante qui rend
l’anecdotique marquant, de manière quasi artificielle.
C’est le syndrome tristement célèbre des biopics qui frappe alors « Yves Saint Laurent » : dans son esthétique jusque dans son écriture, la neutralité du film finit par être absorbée par le désir de raconter la beauté d’une vie et la grandeur d’une Histoire. Y compris dans ses aspérités, ses faiblesses et ses défauts. Peut-être au prix de la chaleur d’un récit qui ne se laisse alors plus apprivoiser, un récit dont les personnages sont moins proches de nous, et dont la portée se fait plus insaisissable. Ainsi, sur ce plan, « Yves Saint Laurent » déçoit : mentionnons le final suspendu dans le sublime comme dans le vide de son silence déguisé – une non-conclusion en forme de prise de risque d’une fascinante beauté mais qui dans la continuité narrative ressemble à une allégorie d’une frustrante complexité.
Manque de personnalité
des biographies filmées, vous avez dit ? L’autre
exemple-témoin dans le cas d’« YSL »
s’écrit sur partition : incontestable, l’attention portée
à la bande-originale peine par moments à transfigurer la volupté
des images sans un rendu pompeux. Omniprésente, la bande-son
s’incarne en un personnage à part entière de l’odyssée d’Yves
Saint Laurent, jusqu’à se faire hélas régulièrement
envahissante. Comme si l'équipe perdait en recul avec son propos, et
laissait la proximité avec le spectateur être consumée pour les
besoins d’envergure du biopic. Finalement très symptomatique des
pires travers du genre, la discutable utilité d’un surlignage
sonore grandiloquent en est un exemple singulier, encore que les
occurrences de sa qualité mise au service du film sont ici
nombreuses.
En
deux mots : « Yves Saint Laurent » culmine par
une distribution exemplaire et une esthétique précieuse qui sait
rendre un vibrant hommage à l’homme de mode comme à l’être
humain. On regrette que l’aventure ne soit pas menée avec une
ferveur plus stimulante et moins dépassée par son sujet dans sa
dramaturgie.
Anecdote : En
préparation pour le rôle, Pierre Niney a bien sûr visionné des
dizaines de documentaires et s’est également entretenu avec Pierre
Bergé régulièrement tout en apprenant le dessin. Et pour
retranscrire le tabagisme démesuré de Saint Laurent (le styliste
fumait parfois deux ou trois cigarettes en même temps tout en
concevant les modèles), il a commencé à fumer des cigarettes de
cinéma à l’Eucalyptus, au grand dam de l’équipe… de telles
cigarettes empestant bien plus que des vraies !
La Bande Annonce d'Yves
Saint Laurent :
NOTE : 7/10
Article rédigé par
Douglas Antonio.
Déçu pour ma part, bonne interprétation mais je trouve que Bergé est particulièrement mis en avant, ça en est même louche ; Bergé mécène fidèle et ami sûr, YSL homme futile et inconséquent malgré son génie ?!... 5/10
RépondreSupprimerJ'ai été pour ma part vraiment déçu. Je trouve qu'YSL a une vie très peu cinématographique.
SupprimerTelecharger Yves Saint Laurent DVD Film :
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