Après le calamiteux – mais rentable
– spin-off « X-Men Origins : Wolverine » et le
viol télégénique de « Deadpool » (bad guy
Marvel hyper apprécié des Comics fans), la saga X-Men se devait de
redorer le blason Wolverine, personnage le plus emblématique de
l'univers des X-Men. Pour mettre en scène la suite des aventures du
célèbre mutant aux griffes en adamantium, c'est le tout hollywood
qui s'est bousculé.
Wikipédia nous apprend qu'à
l'origine, le film devait s'intituler X-Men Origins : Wolverine
2 et ainsi être la sequel directe de « X-Men Origins: Wolverine » sorti en 2009. Rapidement, il est annoncé que
l'histoire se déroulera au Japon, tout comme la série de comics sur
Wolverine rédigée par Chris Claremont et Frank Miller, publiée en
1982. La productrice Lauren Shuler Donner approche alors le
scénariste Simon Beaufoy (« Slumdog Millionaire », « 127 heures »), qui décline la proposition. En août 2009,
Christopher McQuarrie est engagé pour écrire le script. Des rumeurs
évoquent tout d'abord les noms de Daniel Espinosa (« Sécurité rapprochée »), Timur Bekmambetov (« Nightwatch »,
« Wanted : choisis ton destin »), Kathryn Bigelow
(« Strange Days », « Démineurs », « Zero Dark Thirty »), Tony Scott ou encore Matt Reeves
(« Cloverfield »). En octobre 2010, c'est finalement
Darren Aronofsky (« Requiem for a Dream », « Black Swan ») qui est officialisé comme réalisateur du projet avant
de quitter le navire, en mars 2011, en raison de la (trop) longue
durée du tournage, après avoir pris le soin de renommer le bébé
en un simple « Wolverine : le combat de l'immortel »,
ceci afin de se détacher le plus possible du désastreux premier
volet. En avril, Hugh Jackman, actuel tenant du rôle titre, et la
Fox, studio producteur, approchent Duncan Jones (« Moon »,
« Source Code »), puis dressent une liste de prétendants
au poste de réalisateur pour remplacer Darren Aronofsky. Le choix se
portera entre Doug Liman (« Mr & Mrs Smith »), José Padilha (« Tropa de Elite »), Mark Romanek (« Photo obsession », « Never Let Me Go »), Justin Lin (la
saga « Fast & Furious »), Antoine Fuqua (« Training Day », « La Chute de la Maison Blanche »), Gavin O'Connor (« Le Prix de la loyauté »), James Mangold et
Gary Shore.
Après le refus de Romanek, c'est
finalement – et définitivement – James Mangold qui est élu
réalisateur en juin 2011. Enfin, en septembre 2011, le scénariste
Mark Bomback est engagé par la major pour réécrire le script de
McQuarrie et peaufiner l'histoire.
Synopsis Allociné :
Wolverine, le personnage le plus emblématique de l'univers des
X-Men, est entraîné dans une aventure ultime au cœur du Japon
contemporain. Plongé dans un monde qu'il ne connaît pas, il doit
faire face au seul ennemi de son envergure, dans une bataille à la
vie à la mort. Vulnérable pour la première fois et poussé au bout
de ses limites physiques et émotionnelles, Wolverine affrontera non
seulement l'acier mortel du samouraï mais aussi les questions liées
à sa propre immortalité.
James Mangold fait partie de ces
réalisateurs caméléons, à la carrière éclectique, passant d'un
genre à un autre sans aucun problème. Un cinéaste inégal, sans
réelle signature, capable du meilleur, le polar « Copland »,
le thriller « Identity », le western « 3h10 pour Yuma », ou encore le biopic « Walk the Line » (même
si surestimé pour ce dernier), comme du moins bon, le plaisir
coupable « Night and Day », le pas phénoménal « Kate & Leopold » et l'asilaire « Une vie volée ».
Aujourd'hui, le metteur en scène américain s'attaque aux films de
superhéros avec « Wolverine : le combat de l'immortel »
et rate le coche.
James Mangold partait pourtant plutôt
bien, voire très bien, plein de bonnes intentions – lieu exotique,
bascule du côté de la série B jouissive – avec une ouverture
proche d'un style entre le western et le film de ronin, rendant ainsi
hommage à son mentor spirituel Yasujiro Ozu. Plans effroyables,
économie budgétaire astucieuse, ambiance angoissante, moteur
dramatique et cinétique du film confié au héros, tout était
louable.
Les séquences censées être
pétaradantes sont enchaînées mécaniquement sans queue ni tête,
sont particulièrement illisibles, tendance répugnantes (celle du
Shinkansen : bonne idée sur le papier, résultat abominable, concrètement le héros saute en l'air volontairement, se laisse porter par le vent (!), et retombe systématiquement sur le train, mais sur le wagon d'après, puisqu'il est en mouvement (?!), les lois de la physique sont snobées: à la seconde où il lâche prise, son corps devrait être emporté hors du train (et non planer au-dessus en ligne droite) avant de tomber, sans parler du décalage de vitesse, mais peu importe, on s'marre bien),
James Mangold plagie honteusement le mauvais « X-Men l'affrontement final », notamment lorsqu'il développe le
chapitre – clos depuis belles lurettes – du héros torturé par
son passé (le décès de Jean Grey, qui réapparaît ici
ponctuellement sous forme de mirages maladroits) et son pouvoir. De
même, le coup de l'immortel poussé au bout de ses limites physiques
et émotionnelles a déjà été
exploré
cent fois.
James Mangold, probablement à genoux
devant la 20th Century Fox, sombre bêtement dans les
clichés de la carte postale sur le Japon – le bullet train
Shinkansen, les pachinko parloirs, le love hotel, les ninjas –
se sent obligé de définir toutes les cinq secondes le mot
« ronin », alors même que les protagonistes gravitant
autour de Wolverine sachent ce qu'il en est, et reprend les pires
gimmicks de la franchise X-Men (l'éternel plan de face sur le visage
de Wolverine en train de régénérer après avoir reçu un coup à
l'arme blanche, le traitement très Deadpoolien de l'armure –
soldat fabriquée en intégralité en adamantium, la vilaine
« Vipère »).
« Wolverine : le combat de l'immortel » se décompose encore un peu plus lors du climax,
dans le dernier acte complètement raté, bourré d'incohérences
(Logan censé être redevenu mortel ne hurle pas de douleur lorsque
ses griffes sortent de ses métacarpes), fagoté avec des combats mal
chorégraphiés et des effets spéciaux douteux, allant jusqu'à
questionner le budget effarant de ce blockbuster mal boulonné.
Seul et unique point positif : le
comédien Hugh Jackman, qui enfile ses griffes en adamantium pour la
6è fois sur grand écran. L'australien EST Wolverine et immortalise
le rôle qui l'a rendu célèbre, un peu à la manière de Robert Downey Jr sur la saga « Iron Man ».
Bilan : La saga X-Men a
connu des hauts et des bas grâce à l'excellent « X-Men Le Commencement », aux convenables « X-Men » et
« X2 », à la déception d'un « affrontement final » conspuant et au naufrage « X-Men Origins ».
« Wolverine : le combat de l'immortel », à peine
meilleur que le dernier opus cité, est à ranger dans le bas du
panier. Les nouvelles aventures solitaires du plus hype des
mutants au pays du soleil levant sont en effet tristement affligeantes : arcs narratifs mal écrits
(Viper), séquences spectaculaires étalées stupidement, humour trop
envahissant, rythme mal soutenu, machination floue des méchants,
final lamentable.
Secret de tournage : Pour
se préparer physiquement au rôle, Hugh Jackman s'est tourné vers
un coach musclé, et pas n'importe lequel … puisqu'il s'agit du
« Viagra des franchises », alias Dwayne « TheRock » Johnson, présent sur tous les fronts en 2013.
La Bande Annonce de Wolverine - le combat de l'immortel:
NOTE: 3,5/10
Très bonne critique, et je suis entièrement d'accord avec toi sur tout :)
RépondreSupprimerMerci Aymeric
SupprimerSelon moi, Conjuring : Les dossiers Warren est le meilleur film d’horreur de l’an 2013. Le scénario et les acteurs sont parfaits et j’ai hâte de découvrir le prochain volet de la saga.
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