En 2001, Roman Coppola, fils de Francis Ford et
frère de Sofia, réalisait « CQ », premier film inégal à tendance
autobiographique. 12 ans plus tard, revoilà le fiston à son papa aux commandes
d’un second long métrage pour le moins étrange, « Dans la tête de Charles Swan III ».
Synopsis
Allociné :
Graphiste réputé de Los Angeles, Charles Swan est un séducteur excentrique à
qui tout a toujours souri. Mais quand son grand amour Ivana, lassé de ses
frasques d’homme à femmes, met brutalement fin à leur relation, c’est tout son
monde qui s’effondre. Avec le soutien de ses fidèles amis Kirby et Saul et de
sa sœur Izzy, il entreprend alors un étrange voyage d’introspection dans son
imaginaire, et tente de se résigner à vivre sans Ivana.
Roman Coppola est loin d’avoir chômé entre les 12
ans qui séparent « CQ » de « Dans la tête de Charles Swan III ».
Le cinéaste a en effet collaboré régulièrement avec le talentueux Wes Anderson,
en tant que réalisateur de seconde équipe (« A bord du Darjeeling Limited »,
Moonrise Kingdom »), mais aussi avec sa sœur, Sofia Coppola (« Virgin Suicides », « Lost In Translation ») dont il a produit le
dernier long métrage, « The Bling Ring ».
Pas étonnant donc de constater à quel point le jeune
réalisateur a magnétisé le style singulier, délirant, onirique et ludique de
son senseï Wes Anderson pour dynamiter le récit de « Dans la tête de Charles Swan III ».
« Dans la tête de Charles Swan III » souffre de cette volonté pernicieuse de devenir une œuvre instantanément
culte. La fantaisie et la mise en scène euphorisante y sont forcées, l’esthétique
rétro seventies trop appuyée, les décors ultra étudiés, l’écriture sous acide
insistante, le ton décalé poussif.
En cherchant à tout prix à imiter les modèles Wes Anderson, Charlie Kaufman, Spike Jonze et Michel Gondry, Roman Coppola s’embourbe
dans une histoire de rupture grotesque, une course au chic & choc
maladroite.
Seul le casting branché (embaucher l’incontrôlable Charlie Sheen, good idea) est la véritable
arme du film. Charlie Sheen & Roman Coppola se sont rencontrés sur le
tournage du film « Apocalypse Now » en 1979, en accompagnant leurs pères
respectifs sur le plateau, Martin Sheen (acteur) et Francis Ford Coppola (réalisateur).
Charlie Sheen compose ici avec brio un héros sur le déclin, nourri d’éléments
autobiographiques et bercé d’amertume.
Jason Schwartzman, cousin du
réalisateur, interprète le fantasque Kirby, personnage farfelu écrit
spécialement pour lui.
Bill Murray (un ami de la famille), divin en Saul, ajoute
une corde à son arc. Patricia Arquette, longtemps mariée au cousin germain
Nicolas Cage, joue les mères désabusées.
Enfin, la jolie Katheryn Winnick prête
ses (jolis) traits à la concubine cocufiée de Charlie Sheen et devrait être rapidement
réapperçue sur les écrans de cinéma si l’on en croit sa formidable prestation.
Bilan : « Dans la tête de Charles Swan III » apparait comme un caprice faussement naïf de
jeune réalisateur exclusif. Un authentique pétard mouillé.
Secret
de tournage : La maison de Charles Swan dans
le film n’est autre que la propre maison de Roman Coppola, redécorée pour l'occasion. De même, les
vêtements portés par Charlie Sheen sortent du dressing du jeune metteur en scène, manière d’offrir à son long
métrage une touche intimiste.
Soporifique, ça manque cruellement de folie et surtout d'un humour ravageur... 3/10
RépondreSupprimerC'est ça !
Supprimer