Récemment victime de ces
deux « fantaisies » – la rapidité de lancement d'un
projet Marvel aussi mastodonte que « L'Incroyable Hulk »
et l'abominable format relief de son dernier film, « Le Choc des Titans », le french director issu de l'écurie
Besson conserve malgré tout son ticket d'or à Hollywood grâce au
succès salles de ces deux longs métrages, et propose aujourd'hui le
plus modeste « Insaisissables », tout de même doté
d'un casting 5 étoiles, composé de Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo,
Woody Harrelson, Isla Fisher, Dave Franco (frère de James), Morgan Freeman, Michael Caine et les frenchies Mélanie Laurent & José Garcia.
Enfin, fait important
pour la suite : on note la présence, côté crew, de la paire
Alex Kurtzman & Roberto Orci, connus pour avoir fréquemment
collaborés avec J.J. Abrams (« Alias », « Fringe »,
« Mission : Impossible III », « Star Trek »,
« Star Trek Into Darkness ») et Michael Bay (crédités
scénaristes de « The Island », « Transformers »
et de « Transformers 2 : la Revanche »).
Synopsis Allociné :
« Les Quatre Cavaliers », un groupe de brillants
magiciens et illusionnistes, viennent de donner deux spectacles de
magie époustouflants : le premier en braquant une banque sur un
autre continent, le deuxième en transférant la fortune d'un
banquier véreux sur les comptes en banque du public. Deux agents
spéciaux du FBI et d'Interpol sont déterminés à les arrêter
avant qu'ils ne mettent à exécution leur promesse de réaliser des
braquages encore plus audacieux. Ils font appel à Thaddeus,
spécialiste reconnu pour expliquer les tours de magie les plus
sophistiqués. Alors que la pression s'intensifie, et que le monde
entier attend le spectaculaire tour final des Cavaliers, la course
contre la montre commence.
Dans « Insaisissables »,
quatre magiciens, surnommés « Les Quatre Cavaliers »,
sont réunis par un cinquième, anonyme, afin de dérober banques &
assureurs et remettre leur butin aux pauvres, tels des Robin des Bois
des temps modernes. L'histoire se complexifie bien évidemment
lorsque l'agent du FBI incarné par Mark Ruffalo s'intéresse aux
faits et s'allie à la belle Mélanie Laurent, ici officier
d'Interpol, pour les arrêter.
Commençons par les
(nombreux) défauts d'« Insaisissables ».
À force d'aligner les
fausses-pistes, les raccourcis, les retournements, et de vouloir à
tout prix créer et entretenir l'illusion, le film de Leterrier
s'éparpille complètement, piégé par un récit diffluent et
superficiel, truffé de faux raccords, qui demande un effort
d'attention (trop) soutenue. Comment y voir clair dans le sudoku
mental présenté sous nos yeux sans noyer le poisson ? Le
scénario de Boaz Yakin, Ed Solomon et Edward Ricourt fait mouche dès
lors uniquement lors des impressionnantes séquences de shows, mais a
réellement du mal à (sur)prendre lorsqu'il s'agit d'expliquer
l'inexplicable. Seul le dénouement du dernier acte, imprévisible
dans la prévisibilité d'un rebondissement final imprévisible, fait
force. Dernière chimère scénaristique : la romance grotesque
esquissée entre les personnages interprétés par Mark Ruffalo &
Mélanie Laurent.
Passons aux qualités.
Tout d'abord, le rythme
soutenu & le montage nerveux, qui permettent de ne pas s'ennuyer
une seule seconde et de profiter agréablement du spectacle, sans
engourdir la cohérence de l'histoire. L'introduction pose d'ailleurs
d'emblée le ton fun du film en présentant le quatuor à l'aide de
vignettes abouties. Les tours sont ensuite enchaînés à cadence
frénétique, quasiment sans temps mort, à travers les Etats-Unis :
Las Vegas, Nouvelle-Orléans et New-York.
Seconde prouesse tout à
fait louable, la belle photographie, signée deux chefs op' réputés,
Larry Fong (« Super 8 », « 300 ») &
Mitchell Amundsen (« Transformers »). Les deux bonhommes
se sont partagés le travail sur le tournage du film, le premier
s'est occupé en priorité des scènes de magie, tandis que le second
s'est concentré essentiellement sur les scènes d'action. Cocktail
de blockbuster qui bastonne avec une lumière étincelante et un
timbre 'pop' !
Enfin, les comédiens
s'amusent comme des fous (mention au mentaliste – hypnotiseur Woody Harrelson et au logorrhéique Jesse Eisenberg), et jouent tous,
à peu de choses près, leur propre rôle. Tous, sauf un, ici à
contre-emploi total. Serez-vous deviner lequel ? Le casting
fonctionne efficacement dans l'ensemble, à l'exception de Mélanie Laurent, toujours aussi fade et lisse.
Bilan :
Si « Insaisissables » remplit le cahier des charges et
assure l'essentiel : divertir & en mettre plein la vue,
sachez que n'est pas Christopher Nolan qui veut. Louis Leterrier se
prend les pieds dans le tapis avec ses choix narratifs douteux et sa
mise en scène tape-à-l'œil.
Anecdote de
tournage Allociné : Michael Caine s'est retrouvé
enfermé sur le plateau d'« Insaisissables » pendant
toute une nuit, après s'être assoupi dans sa loge. L'acteur n'a pu
user de magie pour s'échapper et a dû attendre d'être libéré le
lendemain matin, lorsque les premiers membres de l'équipe du film
sont arrivés sur le tournage.
La Bande Annonce de Insaisissables:
NOTE: 5/10
Très sympa, ptit frangin Franco est un peu fade dans ce casting 4 étoiles et l'histoire d'amour est aussi inutile que convenue mais ça reste un très bon divertissement... 2/4
RépondreSupprimerJ'aurai plutôt dit que p'tit frangin Franco est l'un de ceux qui s'en tire le mieux.
SupprimerBien d'accord avec ça Robin!
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec cette critique ! Le dénouement était vraiment de trop et totalement incompréhensible, on ne sait toujours pas ce qu'est l'oeil ? Et comment sont réalisés certains tours ( quand Isla Fisher est dans la bulle ?? ).
RépondreSupprimerCe qui m'a agacé c'est Mélanie Laurent, qui est comme tu le dis: fade ! j'ajouterais aussi que son doublage ( je pense que c'est elle même qui s'y est collée ) est horrible, aussi fade que sa performance. Ca m'a piqué les oreilles tout le long du film.
Et l'histoire du pont des arts était vraiment d'une grande niaiserie.
Pourtant le film avait bien commencé, il aurait été mieux de se centrer sur les magiciens plutôt que sur le policier débile et sa copine d'interpol.