Trois ans à peine après « La Conspiration », le réalisateur Oscarisé Robert Redford
(« Des gens comme les autres »)
revient derrière et devant la caméra avec le thriller
politique « Sous surveillance », libre adaptation du
roman de Neil Gordon. Avec « Sous surveillance »,
présenté hors compétition à la dernière Mostra de Venise, Robert Redford tente le rachat de conduite, après la déception « Lions et agneaux ».
Synospsis Allociné :
En 1969, un groupe de militants radicaux appelés Weather Underground
revendique une vague d'attentats aux Etats-Unis pour protester contre
la guerre du Vietnam. La plupart de ses membres furent emprisonnés,
mais quelques-uns disparurent sans laisser de trace...jusqu'à
aujourd'hui. L'arrestation de Sharon Solarz, l'une des activistes,
remet cette affaire sur le devant de la scène, au point d'attiser la
curiosité du jeune et ambitieux reporter Ben Schulberg. Jouant de
ses relations au FBI, il rassemble petit à petit les pièces du
puzzle, le menant jusqu'à Jim Grant, un avocat apparemment sans
histoires... Lorsque celui-ci disparaît brusquement, le journaliste
se lance sur sa piste, déterminé à le retrouver avant le FBI.Robert Redford, la légende, le vieux rookie ! Celui qui a joué les bons samaritains dans un paquet de chefs d'œuvre du septième art, « Out of Africa », « Butch Cassidy et le Kid », « Un Pont trop loin », « Les Trois jours du Condor », « Les Hommes du Président » pour ne citer qu'eux. L'acteur de 76 ans est également un brillant metteur en scène, comme l'atteste la plus grande partie de sa filmographie en qualité de réalisateur, des odes à Dame nature pour la plupart : « Et au milieu coule une rivière », « La Légende de Bagger Vance », et bien sûr « L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux ».
Mais le bonhomme, comme tout être
humain, n'est pas éternel. Un peu à la manière de Clint Eastwood
dans le récent et tristement pathétique « Une nouvelle chance », Robert Redford, rattrapé par son âge avancé et ses
nombreuses rides, se met aujourd'hui en scène dans une espèce
d'auto-congratulation cinématographique conspuant, portée par
l'unique message « C'était mieux avant ».
M'ouais !
« Sous surveillance » n'a
hélas jamais la trempe d'un « Fugitif », ni l'audace d'un
thriller politique à la Sidney Lumet ou Alan J. Pakula. Un film tragiquement long
(2h01), qui peine à trouver ses enjeux.
L'histoire de cet avocat, ancien
activiste ayant jadis lutté contre la guerre du Vietnam, regagné
aujourd'hui par son passé tumultueux, ne passionne guère. Pire,
Redford commet deux erreurs impardonnables. Un message protestataire
pacifiste qui masque hélas une loi du Talion revendiquée en
fin de bobine. Le diction bien connu « la violence engendre la
violence » est ici nullement dénoncé, bien au contraire.
Seconde faute : la fille de Jim Grant, tout juste âgée de 10
ans alors que Redford a 76 printemps au compteur. Empathiser le
public avec des mœurs actuelles ? Malsain !
Le degré nauséeux est atteint lorsque
Redford enfonce le clou en offrant au spectateur – pris pour un
débile – une confrontation finale poussive et inutile entre le
personnage qu'il incarne et celui du jeune reporter prétentieux,
interprété par Shia LaBeouf, pour mieux appuyer la leçon
moralisatrice « nous commettons tous des erreurs, y compris
toi, requin des informations délétères », sauf que les
vociférations du professeur Redford font chou blanc.
Quid du scénario piteux et dénué de
toute tension dramatique ? Shia LaBeouf croise sur sa route les
anciens militants de l'organisation créée par Redford, joués par
des acteurs vieillissants (Susan Sarandon, Nick Nolte, Richard Jenkins, Chris Cooper,
Julie Christie, Sam Elliott) et peu impliqués dans leur rôle. Trajectoire coupée
également par le FBI (Terrence Howard, Anna Kendrick et Brendan Gleeson, insignifiants), et la sexy Brit Marling, prétexte à une
love-story de second plan (plutôt futile d'ailleurs).
Bilan : Robert Redford,
artiste engagé, homme de gauche, se fourvoie dans un film de cavale abscons,
qui passe complètement à côté de ses enjeux.
La Bande Annonce de Sous surveillance:
NOTE: 0/10
EN BONUS: la vidéo-critique de @WildGunslinger dans laquelle j'apparais en guest-star
http://wildgunslinger.com/2013/05/08/critique-sous-surveillance-guest-piwi_47/
(2 errata dans la vidéo d'ailleurs 1) Robert Redford a eu l'Oscar pour Des gens comme les autres et non pour L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux 2) c'est Les Trois jours du Condor et non Le dernier Jour du Condor comme je le dis)
Un Redford très mineur. Incohérences, suspense inexistant et archi académique. C'est pas foncièrement mauvais mais ça reste très oubliable... 2/4 de justesse
RépondreSupprimerIncohérences ? Sur quel(s) point(s) ?
Supprimerle thriller politique
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