Après un cinquième épisode plus que
dynamique & adrénaliné – et bien sûr fructueux au box
office, grâce notamment à l’arrivée de Dwayne « The Rock »
Johnson, dit « Le Viagra des franchises » – en forme
d’« Ocean’s Eleven » automobile, voire de remake de
« L’Or se barre » pour les plus fins connaisseurs, la
saga « Fast & Furious », initiée en 2001 par Rob
Cohen et rebootée par Justin Lin au cours du 4ème opus,
connaît aujourd’hui une 6ème mouture, avant un 7ème
épisode prévu l’an prochain, James Wan aux commandes.
Synopsis Allociné :
Dom, Brian et toute leur équipe, après le casse de Rio, ayant fait
tomber un empire en empochant 100 millions de dollars, se sont
dispersés aux quatre coins du globe. Mais l’incapacité de rentrer
chez eux, et l’obligation de vivre en cavale permanente, laissent à
leur vie le goût amer de l’inaccomplissement. Pendant ce temps
Hobbs traque aux quatre coins du monde un groupe de chauffeurs
mercenaires aux talents redoutables, dont le meneur, Shaw, est
secondé d’une main de fer par l’amour que Dom croyait avoir
perdu pour toujours : Letty. La seule façon d’arrêter leurs
agissements est de les détrôner en surpassant leur réputation.
Hobbs demande donc à Dom de rassembler son équipe de choc à
Londres. En retour ? Ils seront tous graciés et pourront
retourner auprès des leurs, afin de vivre une vie normale.
Via l’exil du tuning, pourtant marque
de fabrique de la franchise, et l’apport d’une intrigue façon
film de braquage, « Fast & Furious 5 » et son
réalisateur, Justin Lin, avaient assez miraculeusement permis de
régénérer une saga en plein marasme, condamnée essentiellement à
des versions cinoches de clips MTV « bâtards »,
condensés deux neurones de testostérone, d’huile de vidange et de
seins siliconés. C’est donc avec une certaine appréhension –
non démesurée rassurez-vous – que nous attendions cet
antépénultième épisode « Fast & Furious »,
toujours mis en boîte par le sauveteur Justin Lin.
Sur le papier, « Fast &
Furious 6 » avait tout pour plaire : retour de The Rock,
arrivée de la catcheuse Gina Carano, bande-annonce assez épique
annonçant un « Hot Wheels the movie » jouissif en
forme de plaisir coupable. Sauf qu'en sortant de projo, l'illusion
d'avoir été berné prend le dessus et fait passer l'opus 5 pour un
chanceux accident de parcours.
Montage parfois bâtard, incohérences
impossibles à recenser (au moins une vaut le détour : comment
Dom est-il au courant que Letty est devenu amnésique avant même
d'en avoir été informé par Brian?), dialogues beaucoup trop
fournis en métaphores auto vaseuses, raccourcis scénarisitiques
maladroits – l'aller retour express de Paul Walker en prison aux
USA, changement de camps de Letty – reconstitution de l'équipe qui
donne un arrière goût de déjà vu, motivations étranges de
certains personnages, faux-raccords balourds (les pistes
d'atterrissage en Espagne font plus de 4000 kilomètres, le
saviez-vous) … bref, une impression répugnante de laisser aller de
la part de Justin Lin, qui semble honteusement jubiler lorsqu'il
s'agit de nous prendre pour des cons afin d'aligner les séquences
pétaradantes et justifier son film.
En fait, le scénar' de « Fast
6 », signé Chris Morgan, est pris dans un engrenage impossible
à assumer : le retour du personnage incarné par Michelle
Rodriguez, qui gâche un peu l'ensemble, alors même que ce postulat
grotesque compose l'intrigue principale.
Gribouillée sur un coin de nappe –
la justification de ce « retour » est simplement
scandaleuse,
ainsi que la résolution un peu easy
d'intrigues secondaires d'épisodes antérieurs (Bragga),
certainement pour récompenser les fans – la trame générale fonctionne malgré tout
correctement par moments, notamment lorsque Chris Morgan propose
quelques trouvailles sympatoches (l'action placée à Londres,
terrain de jeu sacrément propice aux courses de rue, la confrontation aux « doubles
maléfiques » de chacun, dont Joe Taslim révélé dans « The
Raid »), se montre
capable d'intriquer habilement 8 ou 9 storyline simultanément
(le couple Brian / Mia d'un côté, Gisèle / Han de l'autre,
gravitant autour de Dom & Letty)
et que Justin Lin filme le tout avec panache.
La mise en scène, parlons-en !
Justin Lin poursuit sur la lancée des précédentes moutures,
carburant au Diesel pour offrir un spectacle ultra-divertissant, bien
cadré et alimenté en cascades complètement dingues – la scène
sur l'autoroute avec le tank, grand moment de cinéma 2013 ! Un
bon vieux revival de prod' estampillées Joel Silver
/ Jerry Bruckheimer, en
somme !
Autre atout de taille : Dwayne
« The Rock » Johnson, valeur indéniable du cinéma
franchisé, qui parvient à hisser la saga à un niveau d'humour
débridé tout à fait respectable. Côté cast', l'ensemble du crew
reprend du service avec la même sympathie contagieuse, excepté Paul Walker, de plus en plus
fade. Mention
spéciale pour Sung Kang & Gal Gadot, couple insolite mais
attachant.
Flops en revanche pour Ludacris & Tyrese Gibson,
insupportables, ainsi que pour les petits nouveaux : Luke Evans
dans la peau du bad guy a laissé son charisme aux vestiaires,
et Gina Carano se croit sur le ring.
Bilan : Les promesses
suscitées par « Fast & Furious 5 » ne sont hélas
tenues qu'à demi mesure. Solide dans l'action, mais préjudiciable
sur quasiment tout le reste, « Fast & Furious 6 »
déçoit.
La locomotive « Fast & Furious »
s'accommodera tout de même d'un nouveau wagon d'ici un an, qui, si
l'on en croit la séquence post générique de Fast 6, devrait
fonctionner à plein régime grâce à un « Transporteur »
de choix.
La Bande Annonce de Fast & Furious 6:
NOTE: 5,5/10
Alors là oui... Même constat (en gros)... 6/10
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