Pour nous pousser à investir
l'équivalent de la dette Grecque dans une place de cinéma,
Hollywood doit innover et vendre du rêve. Sauf que Hollywood a un
niveau créativité proche de celui d'un manuel d'utilisation d'une
photocopieuse lorsqu'il s'agit de produire des films d'horreur. Et
dans ce climat-là, Jason Blum est le king. Producteur peu
scrupuleux de la franchise « Paranormal Activity »,
l'homme a également enfanté « Insidious » en 2011 et
« Sinister » l'année d'après. Aujourd'hui, Jason Blum
finance « Dark Skies », le troisième long métrage du
réalisateur Scott Charles Stewart.
Synopsis Allociné :
Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa
vie basculer suite à des événements étranges qui, chaque nuit,
viennent troubler la tranquillité de sa maison. Lorsque leur fils
cadet évoque un mystérieux « Ogre des sables » lui
rendant visite le soir, le quotidien de Daniel et Lacy Barrett tourne
alors au cauchemar : ils deviennent victimes d'inquiétants
trous de mémoires, et de soudaines pertes de contrôle de leur
corps. Ne trouvant aucun soutien autour d'eux, ils se retrouvent
impuissants pour affronter ce qui va se révéler être une force
extra-terrestre cherchant à s'emparer de leurs enfants …
Scott Charles Stewart débute sa
carrière ciné en tant que spécialiste des effets visuels. C'est
pour cette raison qu'il a ainsi participé à la création de
nombreux films à succès et blockbusters du milieu des années 90
jusqu'en 2008. En 2009, le bonhomme passe à la réalisation et livre
consécutivement deux films fantastiques sur fond de religion, assez
bofs on doit vous avouer, « Légion – L'Armée des anges »,
puis « Priest » deux ans plus tard, mettant à nouveau en
scène Paul Bettany. Changement de registre donc pour Scott Stewart
avec « Dark Skies », à ranger plutôt dans la catégorie
des films de genre.
Le film démarre sur un postulat très
basique : un couple qui bat de l'aile se retrouve confronté du
jour au lendemain à des phénomènes étranges et de curieux
événements. Seulement voilà, « Dark Skies » ne fait
hélas qu'emboîter le pas à des classiques de l'horreur sans jamais
se démarquer.
Beaucoup de références donc (trop!),
avec utilisation abusive et maladroite de codes déjà éculés des
centaines de milliers de fois : enfants démoniaques ou livrés
à des entités ectoplasmiques invisibles (« Hypnose »,
« Sixième Sens », « Le Cercle – The Ring », ou
les plus récents « Paranormal Activity 3 » et
« Possédée »), dessins juvéniles avec explications pas
si irrationnelles que ça (« Le Cercle – The Ring »),
ecchymoses spontanées sur le corps des bambins faisant suspecter une
maltraitance auprès de l'entourage (« Le Cercle – The Ring 2 »), séances de visionnage de vidéos rembobinées jusqu'à
perception d'un élément étrange (« Le Cercle – The Ring »,
décidément!), installation de caméras de surveillance au sein
du domicile pour justifier d'un passage Found Footage (Saga
« Paranormal Activity »), animaux aux agissements zarbs
(« Dreamcatcher »), boogeyman et jump-scare
ultra classiques (« The Secret »), emploi de sons strange
dans les talkie-walkies pour foutre les chocottes (« Signes »,
« Hypnose »), ambiance d'enlèvements à la « X-Files »
…
Seules deux-trois scènes font mouche,
la séquence par exemple où Keri Russell présente un comportement
auto-agressif et s'inflige volontairement des coups de tête contre
une vitre, ou celle des visages poupons filmés sans leurs globes
oculaires.
Tout le reste fonctionne
malheureusement en pilotage automatique, ou est montré dans la bande
annonce (les corbeaux s'écrasant par dizaines contre la
fenêtre). Une accumulation de clichés ou de WTF complets –
l'explication sur les gris, les insectoïdes et les reptiliens par
J.K. Simmons, qui semble au passage être complètement perdu dans ce
nanar.
À se demander, en fin de compte, si
« Dark Skies » ne bénéficie pas d'une sortie ciné
uniquement grâce à la participation pécuniaire de la fratrie
Weinstein.
Le casting ne sauve hélas pas les
meubles, avec une Keri Russell (« Felicity », « Mission : Impossible III ») figée et un mari (Josh Hamilton) qui exprime
comme seul affect le doute sur la véracité des propos de son
épouse, ben voyons !
Bilan : L'originalité
n'est pas une MST Mr Blum. Si vous êtes allergiques aux histoires de
petits bonhommes verts, passez votre chemin. Les autres … passez
aussi votre chemin !
La Bande Annonce de Dark Skies:
NOTE: 2/10
Ce que vous omettez dans votre critique c'est l'excellente mise en situation du spectateur car c'est très bien filmé et mis en scène et l'atmosphère et très bien rendue. Même si au total, c'est du déjà-vu sans doute, il est évident que vous omettez totalement une grosse partie réussie du film. Mais peut-être n'avez-vous pas de famille ? 7/10 pour ma part.
RépondreSupprimereuh quel est le lien avec la famille ?
SupprimerSinon, pour la "mise en situation du spectateur", de quoi parlez-vous exactement ?
Bon bah faudra m'expliquer un truc :
RépondreSupprimerJe viens de voir Dark Skies, j'ai adoré, je reste sur ma fin et je serai ravi de voir la suite s'il y en a une. Je regarde les critiques dans la minute et je vois que beaucoup de critiques sont "mauvaises", comme quoi c'est du vu, revu, remaché et recraché.
J'ai eu le même coup avec Paranormal Activity (le premier) que j'ai surkiffé et ça a bien été la première fois que j'ai eu du mal à dormir par la suite. (Faut dire je l'ai pas regardé au ciné avec 500 personnes qui mangent des chips et font des bulles dans leurs coca de 2L, mais dans le fond de mon pieu, noir complet, casque 5.1 vissé sur les oreilles, ça doit aider...). Et la bah pareil je vais voir les critiques et le film est soit descendu en flèche, soit acclamé.
Tout ça pour dire :
A ceux qui pensent que Paranormal Activity et Dark Skies sont des bouses, quelles sont vos films de référence qui dictent le genre et s'imposent comme leader du style ? Ca m'intéresserait vraiment de les voir !!!
Salut ! Pour ta question, je dirai L'Exorciste, Le Cercle - The Ring, Shining, Massacre à la tronçonneuse, La Colline a des yeux, Scream.
SupprimerDark Skies est un film de science-fiction intéressant, mais qui, selon moi, souffre d’un manque d’originalité. C'est dommage, je suis resté sur ma faim…
RépondreSupprimerJe suis d'accord sur les références, je pense même en avoir décelé d'autres. Mais le plus important (d'après moi) dans un film d'horreur est l'ambiance. Et ici elle est très bien maîtrisé, je pense que vous serez d'accord.
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