« The Descendants » était
le film archi surcôté de 2012. Émotion linéaire, mise en scène
sobre et classique, George Clooney grappillant à tout prix la
statuette, scénario plat … Alexander Payne avait livré là un
film pas assez risqué pour convaincre suffisamment. Attendu sur un
projet d'envergure, Payne réalise en fin de compte un film personnel en noir & blanc en guise de quatrième long métrage,
« Nebraska ».
Synopsis Allociné :
Un vieil homme, persuadé qu'il a gagné le gros lot à un improbable
tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre le Nebraska
pour y recevoir son gain... Sa famille, inquiète de ce qu'elle
perçoit comme le début d'une démence sénile, envisage de le
placer en maison de retraite, mais un de ses deux fils se décide
finalement à emmener son père en voiture chercher ce chèque auquel
personne ne croit. Pendant le voyage, le vieillard se blesse et
l'équipée fait une étape forcée dans une petite ville en déclin
du Nebraska. C'est là que le père est né. Épaulé par son fils,
le vieil homme retrace les souvenirs de son enfance.
Lauréat du prix d'interprétation masculine
à la surprise générale au Festival de Cannes 2013, Bruce Dern livre une prestation
tout en tendresse et éblouit l'écran. Le septuagénaire excelle
dans ce road movie nostalgique et intimiste, révélant la
beauté cachée de l'Amérique.
Alexander Payne, bercé de bonnes
intentions, gomme les vilains défauts de « The Descendants »
et offre un film à la fois pudique et moelleux, tendance autobiographique,
extrêmement drôle et extrêmement touchant. Drôle par exemple
lorsque les cousins benêts du héros plaisantent sur la lenteur du
tandem sur la distance kilométrique parcourue, ou lorsque le vieil
acariâtre Bruce Dern, à la question
de son fils « vous vouliez des
enfants », répond au tac au tac « j'avais envie de
baiser, ta mère est catholique, fais le calcul ». Plus
dramatique lorsqu'Alexander Payne aborde la vieillesse et l'entrée
dans la démence avec tact et finesse.
Jamais tire-larmes, « Nebraska »
jongle ainsi de façon agréablement suprenante entre les deux tableaux: du tendrement
dépressif à la nostalgie légère.
Seul petit reproche : la mise en
scène classique et classieuse, sans réelle surprise, pâtit d'un
noir & blanc un poil trop esthétisant et d'un rythme parfois un
peu mollasson.
Bilan : Une vraie réussite
pour le réalisateur de « Monsieur Schmidt » qui confirme après
« Sideways » son savoir-faire en matière de feel good
movie.
Un extrait de Nebraska:
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