Le projet, à priori peu alléchant sur le papier, l'est rapidement devenu à l'annonce du réalisateur élu pour filmer les roucoulades mormones écrites par Meyer, à savoir Andrew Niccol (« Bienvenue à Gattaca », « Lord of War », et bim 2 chefs d'œuvre dans le CV).
Le choix de la comédienne par le studio pour incarner l'héroïne Melanie Stryder surajouté à notre attente : Saoirse Ronan, talentueuse actrice du mésestimé « Lovely Bones » et du boudé – mais pourtant incroyable – « Hanna ».
Synopsis Allociné : La Terre est envahie. L'humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Melanie Stryder vient d'être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à l'être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, se trouve un homme qu'elle ne peut pas oublier. L'amour pourra-t-il la sauver ?
Andrew Niccol a-t-il un dossier de
surendettement sur le dos ? Quel diable l'a envahi pour qu'il
réalise un film aussi mollasson et niais ?
D'un postulat accrocheur –
l'intrusion d'un hôte dans le corps humain – bien qu'exploité
sous toutes ses formes au cinéma (la SF : « L'invasion des profanateurs de sépultures », l'expérimental « Dans la peau de John Malkovich », le teenage movie « The Faculty » …), Andrew Niccol ne tire rien d'intéressant et de
cinématographiquement original.
Pire, l'homme à la barre de la
prouesse dystopique « Bienvenue à Gattaca » fait passer
sa première œuvre pour un malheureux accident de parcours tant il
rend ici une copie désinvolte aux fans de science fiction.
Compartimenté derrière des trouvailles visuelles pour le moins étranges – un champ de maïs au beau milieu d'un volcan – « Les Âmes Vagabondes » pâtit parallèlement d'un rythme lent désastreux et d'un décor désertique (lieu de tournage : Nouveau-Mexique, CQFD) propice à une photo assez dégueu.
Andrew Niccol ne récupère pas dans la
romance esquissée en toile de fond. Peu aidé par un scénario
calibré public Justin Bieber, le réalisateur de l'oubliable « Time Out » livre, en effet, un long métrage fade et sans réels
enjeux dramatiques ou existentialistes, condamnés par la cruelle
mièvrerie romantico-mormone imposée. L'unique point intéressant :
l'habituel triangle amoureux est remplacé par une schizophrénie
amoureuse assez strange, puisque Melanie Stryder et Vagabonde
(« Wanda » en VO), prisonnières de la même enveloppe
corporelle, sont in love de deux beaux gosses bien distincts,
respectivement Jared et Ian. Imaginez l'ambiance ! Ce concept
scénaristique plutôt intelligent est hélas sacrifié par
l'omnipotence de la voix-off de Melanie, agaçante au bout d'un
moment. Dommage !
Melanie est incarnée par la
prometteuse Saoirse Ronan, révélée par Peter Jackson dans son
féerique « Lovely Bones », et nommée aux Oscars pour
son rôle dans « Reviens-moi ». La comédienne joue ici
tout en finesse un personnage délicat à interpréter. Chapeau !
Le casting secondaire, nettement moins mémorable, est composé du
jeune Max Irons (fils de Jeremy), de Jake Abel (« Percy Jackson » et sa suite) et de William Hurt, un peu plus en
jambes que les deux premiers. Diane Kruger se charge, quant à elle,
d'incarner la « méchante » de l'histoire, tristement
ridicule toute de blanc vêtue. Décidément, mauvaise série pour la
girlfriend de Joshua Jackson après le bide « Un Plan Parfait ».
Bilan : Jeune âge du
public, cible oblige, « Les Âmes Vagabondes » vilipende
dans des contrées de love-story abjecte au péril d'un
univers SF qui aurait pu être dantesque. Plantage sur toute la
ligne, ou presque – Saoirse Ronan, prodigieuse – pour Andrew Niccol, qui s'enfonce de plus en plus après l'échec cuisant de
« Time Out ».
La Bande Annonce du film Les Âmes Vagabondes:
NOTE: 3,5/10
Il y a un seul bon point, c'est que c'est un peu meilleur que "Twilight" !... 1/4
RépondreSupprimerYes :)
SupprimerPersonnellement, j'ai plutôt bien aimé ce film, pour son côté "Charmageddon" aka tout le mal que je pense d'une société polissée à l'extrême où tout propos (voire toute pensée) négatif est banni.
RépondreSupprimerJ'ai perçu les "effets design censés faire futuristes [...] incroyablement laids et pourvoyeurs de nausées" comme justement volontairement en harmonie avec combien gerbante la société aseptisée qui les utilise est.
Le concept de la dystopie à la Equilibrium / Hunger Games avec bannissement de certains mœurs, why not, mais je trouve qu'ici c'est mis au profit d'une love story banale plus qu'ancrée dans une réflexion politique poussive.
SupprimerPour le deuxième point, c'est une interprétation possible effectivement. Là, je suis ok.
D'accord avec l'anonyme :)
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