dimanche 14 avril 2013

[Rétrospective #2] Psychose | Alfred Hitchcock

Psychose (1960) | Alfred Hitchcock
Psychose est l’un des films mythiques du maître du suspense, Alfred Hitchcock. 47ème long-métrage du réalisateur britannico-américain, il est de nos jours une référence dans le genre du thriller, associant tension et humour.

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Marion Crane, lassée par sa vie routinière, succombe à la tentation de voler 40 000 dollars que son patron lui avait confié afin de les déposer à la banque. Partagée entre l’angoisse d’être retrouvée et l’excitation d’une nouvelle vie, Marion se voit faire une pause dans un motel dans sa fuite à cause d’une pluie battante. Norman Bates, le gérant de ce motel semble aussi attiré par la jeune femme qu’il est retenu par sa vieille et folle mère. Après lui avoir servi un bon repas, Bates laisse Marion. Peu de temps après, il la retrouve poignardée et morte dans la douche de sa chambre.
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Alfred Hitchcock a le don d’emmener son public là où il le souhaite, y parvient grâce à une mise en scène efficace et effrayante, ainsi qu’un scénario des plus ingénieux (repris du roman de Robert Bloch), et enfin grâce également à son célèbre McGuffin (ici la somme volée par Marion). Un jeu de lumières et de miroirs permettent de souligner les contrastes importants des personnages et des décors : Norman et sa mère, le bien et le mal, l’innocence et la culpabilité. Tout ce jeu de dualité, filmé en noir et blanc, renforce l’ambiance angoissante et malsaine du film. « Psychose » est à la fois lugubre et inquiétant, cela se ressent notamment à travers les décors du Bates Motel sur lesquels Hitchcock s’est penché des mois avant le début du tournage. Aucun détail n’était laissé au hasard par le réalisateur, gommant parfois des indices sur le script afin que l’équipe du film ne sache rien et en dévoile le moins possible.
Cette mise en scène pourrait être caractérisée par un seul et unique moment : la très célèbre séquence de la douche. En tuant son héroïne dans les trente premières minutes, Hitchcock désarçonne le spectateur et donne une toute autre tournure à son long métrage que celle que le public attendait. Cette scène si renommée est filmée de façon très clinique, évoquant la nudité de la belle jeune femme sans la montrer, Hitchcock insiste également sur la lame du coup sans jamais filmer les blessures. Le sang n’est d’ailleurs autre que du coulis de chocolat, Hitchcock recherchant la viscosité du sang et non sa couleur. Les coups de couteau ont été effectués dans des melons afin d’obtenir un son optimum, enregistré par ailleurs par le réalisateur lui-même. Cette scène résume la technique de l’art hitchcockien : évoquer et suggérer sans montrer, la peur du public fonctionnant souvent dans l’amplification de l’imaginaire à défaut d’images. Ce même art que l’on retrouvera bien des années plus tard dans « Les Dents de la mer », chef d’œuvre incontesté d’un autre manitou d’Hollywood, Steven Spielberg.
La bande originale de Bernard Hermann, si célèbre, une référence en matière de cinéma d’horreur (et même reprise dans « Le Monde de Nemo »), aux coups stridents de violons et violoncelles accroît l’effet d’inquiétude et de malaise. Cette musique percutante et criarde nous plonge dans un état qui favorise la peur.

Le public se retrouve donc dans une appréciation totale et constante tout au long du film par les images du ténor du suspense et la musique d’Hermann. L’ensemble est parfaitement joué par Janet Leigh et Anthony Perkins. Leigh paraît des plus convaincantes dans son rôle de fuyarde terrorisée. Perkins, quant à lui, est juste mémorable : terriblement froid, inquiétant, déroutant et au regard final propice à hanter vos nuits.
Alfred Hitchcock confirme dans Psychose tout son génie qui fait de lui l’un des plus grands réalisateurs au monde. Ce long-métrage s’impose encore de nos jours comme un classique du genre et chef d’œuvre intemporel.

Article rédigé par Cléa Carré

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