samedi 8 février 2014

Les Trois frères, le retour

Les Inconnus reviennent au cinéma après 13 ans d’absence sur les écrans français. Leur nouveau film, « Les Trois frères, le retour » (un temps appelé « Les Trois pères »), n’est autre que la suite des aventures des frères Latour, qui avaient fait marrer 6,8 millions de français en 1995 (19 ans déjà !).
Reformation de troupe motivée uniquement par une volonté de s’en mettre plein les poches après des années de disette au cinéma (carrière en chute libre pour 2 des 3 compères) ? Possible. En tout cas, ce ne sont ni les teasers pas drôles, ni les passages artificiels sur les plateaux de télévision et plus si affinités (une vidéo avec le Palmashow, une autre en compagnie du phénomène web Norman …) qui rassurent avant la sortie en salles du long-métrage le 12 février prochain. Soyons honnête, on peut même dire que ça pue le coup marketing à plein nez, laissant présager un « Retour » aussi bâclé et inintéressant que celui des « Bronzés » il y a quelques années. Et pourtant, on ne peut s’empêcher d’attendre cette nouvelle mouture avec impatience tant la première cuvée nous avait fait délirer. Verdict ?
Synopsis Allociné : Ils sont trois, ils sont frères, ils sont de retour. 15 ans après, Didier, Bernard et Pascal sont enfin réunis … par leur mère … Cette fois sera peut-être la bonne.

Le film met en scène les frères Latour au moment où ils viennent recueillir les cendres de leur défunte mère. Les frangins espèrent profiter d’un éventuel héritage, et à la place, ils se retrouvent à devoir rembourser des dettes. Didier, en couple avec une femme âgée et moche dont il espère tirer profit, fait croire à tous qu’il est enseignant au lycée Louis-le-Grand alors qu’il n’est que simple vendeur de sex-toys par correspondance. Bernard, devenu comédien raté, assure un one-man show dans un cabaret de quartier, crèche dans une caravane minable et ment toujours autant. Pascal, le plus « riche » des trois, est, quant à lui, entretenu par une vieille baronne couguar sur les bords. Pour échapper aux créanciers, ils vont s’embarquer dans une série de situations loufoques et incongrues.
A première vue, « Les Trois frères, le retour » est une comédie faiblarde fondée comme une sorte de remake mal disposé du premier, qui se contente de « reprendre la formule ». En témoigne ce cruel manque de créativité, quasiment de tous les côtés : pauvreté de la trame scénaristique et des enjeux (en gros, les mêmes qu’il y a 19 ans), vannes sexuelles éculées, reproduction à la lettre du même schéma narratif, sous-texte ‘économique’ redondant avec celui du premier opus, comédiens quinquagénaires ‘bibendum’ simples reflets d’eux-mêmes depuis quelques années déjà, mise en scène plus que modeste.
Pourtant, « Les Trois frères, le retour » n’est en rien le miroir des « Bronzés 3 » ou de « 18 ans après » (suite plus qu’oubliable du triomphe public « Trois hommes et un couffin »). Force est de constater que le film, scénarisé par Didier Bourdon & Bernard Campan seulement, fonctionne partiellement. En partie grâce à l’effet « nostalgie » indéniable et grâce à l’insolence des dialogues, toujours aussi maîtrisés et fonctionnels qu’en 1995. La crise économique étant passée par là, les répliques vachardes sur l’argent et les liens fraternels font toujours mouche, les situations improbables sont tordantes, même si ces dernières, calquées sur les scènes du premier volet, se contentent d’un lifting temporel (passage devant le notaire, ingestion de substances illicites puis intrusion au domicile de Pascal Légitimus, enfant illégitime qui débarque, irruption dans un jeu télé [réalité], travestissement pour duper la banque …). Les Inconnus font feu de tout bois (le racisme, l’homoparentalité, la précarité sociale, les valeurs maritales…), les clins d’œil se multiplient (« Cent patates », retour d’Antoine Du Merle…), et l’ensemble tient finalement gentiment la route.
Bilan : Le trio comique le plus en vogue des années 1990 est de retour. Pour le meilleur et pour le pire. « Les Trois frères, le retour » ressemble à s’y méprendre à une réunion de famille : on y va à reculons, et on ressort content d’avoir fait le déplacement.
Le Saviez-vous ? Smaïn faisait initialement parti des Inconnus, mais il quitta le groupe un an après sa création.

Extrait Les Trois frères, le retour :


NOTE : 6,5/10

vendredi 7 février 2014

Dallas Buyers Club

Changement radical de ton et d’ambiance pour Jean-Marc Vallée qui, après « Café de Flore », est parti aux Etats-Unis tourner le biopic dramatique « Dallas Buyers Club », porté par Matthew McConaughey dans la peau de Ron Woodroof, l’un des premier patients atteints du virus du SIDA. Résident de la black-list – qui recense les scénarii américains les plus ambitieux encore sans producteur – pendant de longs mois, « Dallas Buyers Club », qui compte aussi parmi ses rangs le musicien / acteur Jared Leto & la sublime Jennifer Garner, est enfin porté sur grand écran et sort le 29 janvier 2014 sur les écrans français.
Synopsis Allociné : 1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cowboy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule, quand diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en voie de guérion : le Dallas Buyers Club est né.
En 1985, il ne faisait pas bon vivre de souffrir du SIDA. Sur le plan vital d'une part – on vous donnait trente jours à vivre une fois atteint la phase critique – mais aussi sur le plan médical – certains médecins vous utilisaient comme cobayes à anti-rétrovirus pour enrayer la propagation de l'épidémie – et également niveau relationnel, puisque votre entourage vous considérait d'office comme une « tapette », l'opinion publique pensant encore à l'époque que le virus touchait uniquement les homosexuels. Ron Woodroof, redneck addict aux drogues et au sexe, fut l'une des victimes de ce trépied infernal. Un bouseux pas si bouseux que ça qui, après avoir tenté vainement de se soigner à l'AZT de manière « officielle », se lança dans le marché fructueux de la vente illégale de traitements médicamenteux alternatifs, non approuvés par la FDA (Food and Drug Administration), après en avoir lui-même subi les effets bénéfiques. « Dallas Buyers Club », récit de son histoire vraie, recèle une sorte de mélange intéressant entre « Erin Brockovich » et « Philadelphia ».
Tourné en 25 jours, « Dallas Buyers Club » a connu un véritable development hell avant d’être financé : trois tentatives furent nécessaires avant que le projet démarre pour de bon (le tandem Brad Pitt & Marc Forster dans un premier temps, puis le duo Ryan Gosling / Craig Gillespie avant d'échoir finalement dans les mains des complices Jean-Marc Vallée & Matthew McConaughey). Par ailleurs, les deux interprètes principaux du film, Matthew McConaughey & Jared Leto, ont dû s'astreindre à un régime drastique, ils ont perdu respectivement 22 et 25 kg afin d'incarner Ron Woodroof et Rayon. Aucune remise en question de ces incroyables péripéties lorsqu'on voit le résultat final. « Dallas Buyers Club » est en effet un film très humain, qui s'attache à dépeindre de la plus admirable des manières le parcours d'un homme en lutte contre le lobby pharmaceutique. Sans humour ni pathos, Jean-Marc Vallée livre un biopic politiquement incorrect qui tape judicieusement sur l'autorité médicale et l'administration qui la chapeaute – le spectre de Steven Soderbergh rode tout près (fait amusant d'ailleurs, le réalisateur québécois utilise lui-aussi un pseudonyme pour signer son travail en qualité de monteur). On félicite également le metteur en scène canadien qui assume un parti pris risqué, celui de laisser croire au spectateur que l'on peut se soigner seul face à une maladie chronique réputée incurable.
« Dallas Buyers Club » n'est pas seulement le combat d'un homme contre une industrie destructrice, c'est aussi celui d'un être contre ses propres démons. Ron Woodroof, au départ homophobe toxicomane mal-intentionné, évolue grâce à sa maladie pour trouver la rédemption en devenant une « belle personne ». Un individu prêt à accepter une « tafiole » dans son cercle d'amis, prêt à défier les lois de la science (les prédictions médicales lui donnaient 30 jours à vivre, il en vivra finalement 2527 de plus) grâce à sa rage de vivre. On salue au passage l'économie intelligente de passages tire-larmes, qui n'empêche pourtant jamais l'émotion de poindre, même s'il est vrai que la mise en scène de Vallée manque un peu de mordant et de personnalité pour illustrer les différentes angoisses de Woodroof.

Mais comme dans tout récit labellisé « authentique » porté sur grand écran, la force du film repose surtout sur la performance magistrale des comédiens. Tout d'abord, Matthew McConaughey qui confirme, si l'on en doutait encore depuis ses remarquables prestations dans « Killer Joe », « Magic Mike », « Mud » et « Le Loup de Wall Street », qu'il est l'un des plus grands acteurs américains en activité, si ce n'est LE meilleur (avec bien sûr son ami Leonardo DiCaprio). Émacié, desséché, amaigri, socialement froid, il porte le « Dallas Buyers Club » sur ses épaules avec la même énergie vitale qui a dû animer le vrai Ron Woodroof toutes ces années. À ses côtés, Jared Leto, un autre habitué du yoyo pondéral au cinéma (il avait perdu des kilos pour incarner le junkie de « Requiem for a dream », puis pris du bidou pour les besoins de « Chapitre 27 »), ne démérite pas en queer extravagant et maniéré, mais jamais caricatural. On voit difficilement comment l'Oscar pourrait échapper à ces deux bonhommes. Face à eux, la magnifique Jennifer Garner envoie du répondant et mérite également une attention particulière. L'actrice joue impeccablement sans jamais minauder ou forcer les traits de son personnage de médecin touché par l'histoire de Woodroof.
Bilan : Jean-Marc Vallée, le réalisateur de « C.R.A.Z.Y », s'abandonne à son récit et ses personnages centraux pour délivrer un message contestataire versus les multinationales gourmandes : long-métrage honnête qui vaut énormément au jeu de ses trois interprètes principaux.
Anecdote : À l'origine, c'est Dennis Hopper qui devait réaliser « Dallas Buyers Club » dans les années 90, avec Woody Harrelson dans le rôle de Ron Woodroof. Manque de soutien financier, cette version n'a jamais vu le jour. Aujourd'hui, c'est Matthew McConaughey qui a été engagé comme premier rôle. Mais Matthew McConaughey & Woody Harrelson, vieux amis dans la vie, officient ensemble à la télé dans l'excellente série « True Detective », qui vient tout juste d'être lancée sur la chaîne câblée HBO.

La Bande Annonce de Dallas Buyers Club:


NOTE: 7/10

jeudi 6 février 2014

Nymphomaniac – Volume 2

Suite et fin du diptyque « Nymphomaniac », filmé par le trublion Lars von Trier. Après un premier volume aux allures de dramédie vacharde formellement splendide (le segment split-screen sur la polyphonie en témoigne), place aux 3 derniers chapitres, toujours expurgés des scènes les plus hard. Débarquement en salles le 29 janvier 2014.
Synopsis Allociné : La folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est autodiagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d'hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l'interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.
Nous avions laissé Joe en plein ébat sexuel prononcer ces quelques mots intrigants : « Je ne sens plus rien ». C'est avec impatience et frissons que nous la retrouvons, toujours en couple avec Jérôme (Shia LaBeouf, de plus en plus dingue in real life) et enceinte de ce dernier. Son quotidien d'épouse et de mère insatisfaisant, Joe sombre petit à petit dans une quête de jouissance taboue, comprenez ne pouvant se matérialiser et exister qu'à travers la douleur : au programme, séances de sadomasochisme, tentative désespérée de sevrage sexuel, plongée dans la violence et les comportements marginaux …
Aux premiers abords, « Nymphomaniac – Volume 2 » poursuit avec le même élan le chemin tortueux et pervers parcouru par Joe, cette fois incarnée par Charlotte Gainsbourg, muse du réalisateur danois. Lars von Trier cite James Bond à un moment inattendu, s'amuse comme un fou en expert de la tautologie et puise ses inspirations toujours aussi admirablement dans des lieux incarnés, de la Grèce Antique aux contrées didactiques (le nœud de Prusik) en passant par les mathématiques ou psychanalyse (la perversion polymorphe de l'enfant, Freud). On est ravis.
Seulement voilà, le metteur en scène, fin orateur dans le premier volume, s'évapore petit à petit laissant place au vilain von Trier professoral & racoleur que l'on connaît. Résultats des courses : des scènes 100% choc et gratuitement provocatrices (une scène où Mia Goth, nouvelle révélation après Stacy Martin dans le premier volet, urine sur sa mère adoptive Charlotte Gainsbourg, une autre où Gainsbourg démasque un Jean-Marc Barr pédophile en le faisant bander par la parole avant de le consoler par une gâterie, et enfin le final grotesque qui vient un peu ternir l'ensemble, quoique cohérent avec le propos féministe du film...), un ludisme nettement moins présent, des métaphores sur-appuyées abondantes. Dommage ! De même, on est un peu désarçonnés par le côté sinistre et sentencieux, voire parfois vieillot (le personnage interprété par Stellan Skarsgard) qui ébranle l'humanité et par extension, nous spectateurs.
Tout n'est pas à condamner pour autant, bien au contraire, le réalisateur de « Dogville » se montre parfois capable du meilleur, cf en premier lieu la scène de triolisme avorté avec deux Africains filmée à hauteur de verges, idée splendide et drôle, ou en second exemple, l'humour noir toujours aussi ravageur (les canards qui caquettent, les cuillères), ou enfin, les très beaux plans cadrés sur Gainsbourg & Mia Goth, toutes deux exceptionnelles et magnifiquement dirigées. De même, saluons la sublime partition musicale (Ludwig van Beethoven, Haendel, Jimi Hendrix...) qui embellit les images à chaque instant.
Bilan : La forme et le fond se dégonflent : les vieux démons de Lars von Trier reprennent le dessus dans cette seconde partie, hélas diablement plus provocatrice et moribonde que la première mouture. Mais ce « Nymphomaniac – Volume 2 » demeure néanmoins d'excellente facture, produisant quelques belles étincelles, dont un message féministe étonnant. Notons également une scission en deux volumes clairement préjudiciable à l'œuvre dans sa globalité. Attendons donc la version director's cut de 5h30 pour se forger une opinion définitive.
Anecdote : Après une semaine en salles sous une simple interdiction aux moins de 12 ans, il semblerait que « Nymphomaniac – Volume 2 » ait finalement été reclassifié. Le tribunal administratif de Paris vient en effet de décider l'interdiction de ce deuxième volet aux spectateurs mineurs (moins de 18 ans).

La Bande Annonce de Nymphomaniac – Volume 2:


NOTE: 7/10

mardi 4 février 2014

Tonnerre

Avec deux courts et un moyen-métrage à son actif (respectivement « Le Funambule », « Le Naufragé » et « Un monde sans femmes »), le réalisateur français Guillaume Brac méritait amplement de passer au format long. C'est désormais chose faite avec « Tonnerre », en salles le 29 janvier. Conversion calibre cinéma réussie ?
Synopsis Allociné : Un rocker trop sentimental, une jeune femme indécise, un vieux père fantasque. Dans la petite ville de Tonnerre, les joies de l’amour ne durent qu’un temps. Une disparition aussi soudaine qu’inexpliquée et voici que la passion cède place à l’obsession.
Dans le sensible « Un monde sans femmes », Guillaume Brac présentait une jolie histoire estivale. Avec « Tonnerre », titre emprunté au nom de la petite bourgade de Bourgogne où se situe l'action, c'est dans un véritable conte d'hiver très noir qu'il nous transporte cette fois. Changement de saison, mais thèmes sensiblement semblables, Brac semble avoir trouvé son « terrain de prédilection » : raconter, étudier l'Amour sous toutes ses coutures, de la romance de couple aux tendres échanges père – fils, mais aussi les vertiges et conséquences d'une relation sentimentale, ainsi que la perte d'un être cher.
D'une histoire d'amour bourrée de maladresses, positionnée par deux protagonistes réservés et quelques scènes cocasses – illustration parfaite avec celle où Mélodie surprend en pleine nuit le père de Maxime (Bernard Ménez, touchant) aux toilettes – le cinéaste nous délivre, étape par étape, une étude de mœurs surprenante et audacieuse, pimentée d'un glissement inattendu vers le genre du polar. Éloignement des personnages le temps d'un week-end, rupture inopinée et dénuée d'explications, Guillaume Brac explore alors peu à peu avec grâce et une étonnante justesse le sujet délicat de la séparation sentimentale brutale, marquée ici par l'indifférence totale de l'un des partis. Les actes romantiques de Maxime prennent dès lors une tournure extrême : l'homme devient violent et rongé par l'obsession de retrouver sa promise, mais Guillaume Brac parvient avec brio à définir la sensibilité nécessaire pour que l'on éprouve de l'empathie. C'est ainsi qu'on devient à la fois juge et parti d'une confrontation intelligente entre loi et morale, innocence et culpabilité.

Si le scénario est particulièrement généreux et sincère, le cinéma de Brac brille également lorsqu'il n'a « rien » à raconter, du moins en apparences : exemple typique avec les longues promenades du couple dans le village enneigé de Tonnerre (la beauté du cadre), ou la discussion hasardeuse entre un serveur et Maxime (le sens du détail). Au programme, amertume glaciale & réflexions nostalgiques façon Eric Rohmer !

« Tonnerre » resplendit également grâce aux ruptures de ton et au spleen very baudelairien. Outre l'atmosphère, la poésie est caractérisée par les textes [à l'appui, la force des dialogues et des références à Voltaire / Musset], mais aussi dans l'esthétique Rozierienne – on pense notamment à la sublime photographie et la scène au bord du lac à l'origine de l'affiche du film.
À l'instar de son rôle dans « Un monde sans femmes », Vincent Macaigne excelle une nouvelle fois en antihéros romantique, un rockeur aux cheveux hirsutes timide et immature, puis obsédé et tourmenté. Solène Rigot se montre épatante en jeune femme perdue fuyant un Amour qui n'a de cesse de la rattraper. Bernard Ménez, un des acteurs marquants de Jacques Rozier (tiens donc), apporte, quant à lui, une touche burlesque bienvenue, et déploie son incroyable talent lors des séquences émouvantes père – fils.
Conclusion : Coup de foudre pour « Tonnerre », premier long-métrage osé du cinéaste (à suivre) Guillaume Brac. Dosage quasi parfait entre le drame et la comédie, audace à tous les niveaux et comédiens bien en jambes, à commencer par Vincent Macaigne, qu'on espère sacré meilleur espoir dans quelques semaines aux César.
Anecdote : Pour son premier long, Guillaume Brac, formé à La Femis, s'est entouré d'anciens élèves de l'école, de l'écriture à la distribution, en passant par le montage ou encore la production, on les retrouve quasiment à toutes les étapes de la réalisation.

La Bande Annonce de Tonnerre:

NOTE : 7.5/10
Article rédigé par Robin Fender (avec la participation de Justine Blache)

mercredi 29 janvier 2014

Mea Culpa

Après avoir fait ses armes au format court-métrage, Fred Cavayé a amorcé son passage au long dès 2008 en dirigeant le tandem Vincent Lindon / Diane Kruger dans l'excellent thriller « Pour Elle ». On le retrouve deux ans plus tard aux commandes du remarqué « A bout portant », où la réalisation nerveuse place un Gilles Lellouche torturé au centre d’un chassé-croisé criminel dans la capitale. Son nouveau film, « Mea Culpa », en salles le 5 février prochain, affiche une distribution-somme de cette filmographie naissante : Vincent Lindon & Gilles Lellouche au sommet dans une nouvelle intrigue policière à vif… Verdict ?
Synopsis : Policiers à Toulon, Simon et Franck fêtent la fin d’une mission. Alcoolisé, Simon prend le volant de la voiture qui les ramènera chez eux… En route, ils percutent un autre véhicule. Les deux flics sont blessés mais le bilan est dramatique : deux victimes dont un enfant. Simon va tout perdre, famille comme job. Six ans plus tard, Simon est devenu un convoyeur de fonds divorcé qui peine à tenir son rôle de père auprès de son fils de 9 ans, Théo. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d'une corrida, Théo va être malgré lui le témoin d'un règlement de compte mafieux. Une fois de plus, les destins des deux flics de Toulon vont basculer.
Logiquement, c’est à la mise en scène qu’il faut rendre un hommage enthousiaste ; les influences de Fred Cavayé sont en effet réappropriées avec brio. L’action est riche, jamais illisible et toujours captivante. Le réalisme terre-à-terre et le premier degré qui noircissent le ton du film auraient pu lui coûter sa crédibilité. Ils se marient pourtant avec aisance à des situations audacieuses, des grandes poursuites américanisées aux duels esthétisés en silhouettes ou en spectres. Impossible de bouder son plaisir face à un français qui cite visuellement Nicolas Winding Refn au détour d’un néon rouge feu.
Le bon fonctionnement de ce thriller tient aussi à ses deux interprètes principaux : prestations inspirées de Vincent Lindon & Gilles Lellouche. Saluons également l’habileté avec laquelle le scénario les confronte puis les rassemble.
Mais c’est un casting très inégal qui profite particulièrement au duo de tête ; en arrière-plan, très rares sont les seconds rôles qui tirent leur épingle du jeu, la faute à un script favorisant le raccourci stéréotypé et passe-partout plutôt qu’une écriture concrète au-delà des enjeux centraux. Les ennemis sont de grands méchants patibulaires, caricatures minutieuses des trafiquants étrangers comme on en croise très fréquemment dans les productions EuropaCorp (exemple récent des deux « Taken »). Un manichéisme assourdissant qui masque presque les réussites artistiques ou narratives de « Mea Culpa ».
Le final est à ce titre une bouffée d’air frais in extremis. Il intervient en effet au moment opportun pour épaissir un propos général qui, sur la durée, se révèle malheureusement un poil inconsistant, voire fragile. Et alors même que toutes les cartes d’un thriller très classique avaient pu sembler abattues, ce dernier acte prend les devants d’une conclusion qui en définitive évite d’être prévisible et bancale. On est soulagés de voir l’arc narratif majeur être soutenu par une réflexion intelligente qui développe les liens entre nos deux héros. A défaut de compléter la maigreur des autres backstories, le final compense au moins les faiblesses d’une histoire somme toute très bien rythmée.
Dans d’autres registres, dressons une critique positive de la bande-originale envoûtante de Cliff Martinez. Le compositeur américain d’ordinaire au sommet chez Harmony Korine et surtout Nicolas Winding Refn (encore lui !) ne perd ici rien de sa superbe en déroulant un score impressionnant et souvent en parfaite adéquation avec les images. Enfin, relevons un travail conséquent sur les décors, très appréciables ; leur diversité accentue la fluidité, la richesse et l'ampleur des péripéties.
En deux mots : « Mea Culpa » se révèle être un film d’action nerveux et franchement pas insipide. En son centre, deux comédiens solides que Fred Cavayé sait mettre en valeur par une recherche artistique singulière dans la production française. Malgré un final stimulant, on lui regrette cependant un manque réel d'épaisseur scénaristique qui lui conférerait l’étoffe d’un grand film français.


La Bande Annonce de Mea Culpa :


NOTE 6.5/10

Article rédigé par Douglas Antonio

mardi 28 janvier 2014

L’Amour est un crime parfait

« L’Amour est un crime parfait » est le cinquième essai ciné des frères Larrieu (Jean-Marie & Arnaud), après « Un homme, un vrai », « Peindre ou faire l’amour », « Le Voyage aux Pyrénées » et « Les Derniers jours du monde ». Adapté librement du roman « Incidences » de Philippe Djian, ce polar alpin, doté d’un casting prestigieux (Mathieu Amalric, Sara Forestier, Maïwenn, Karin Viard, Denis Podalydès), sort en salles le mercredi 15 janvier.
Synopsis Allociné : professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle-fille disparue…
Sélection officielle du Festival International du Film de Toronto, sélection « Las Perlas » à celui de San Sébastien 2013 … ben dis donc, ça rigole pas avec le nouveau long des frères Larrieu. Pourtant, « L’Amour est un crime parfait » est un film terriblement plan-plan qui peine réellement à décoller et nous émouvoir, ce dès les premiers instants. La montagne, la nature, un professeur atypique, des meurtres, des questionnements sur le sexe et l’inceste … une odeur Chabrolienne exquise parfume évidemment ce polar, mais pas de quoi s’extasier en fin de compte. Jean-Marie & Arnaud Larrieu nous entraînent en effet dans une intrigue inutilement hermétique, ponctué de dialogues très scolaires ancrés dans le réel – écrits en langage soutenu – pesants à force de vouloir sans cesse contrecarrer l’absurdité ambiante.
Et si la mise en scène, précise et raffinée (la musique élégante, composée par Caravaggio, participe brillamment à la beauté formelle), nous emballe, le récit judicieusement tortueux et sulfureux des premières minutes est hélas plombé par de grosses ficelles scénaristiques, notamment un dénouement explicatif à la mords-moi-le-nœud qui annihile complètement le propos chaotique suggéré au départ. 
Prenons comme exemple le personnage central du professeur de littérature pervers & attirant, intéressant au premier abord, mais n’est pas Hitchcock qui veut : ses actes, son comportement, son fonctionnement psychique nous indiffèrent au bout d’une demi-heure, la démarche devient vaine.
Quant à la partition théâtrale des comédiens (Mathieu Amalric en tête, avec une diction très prononcée), on a bien du mal à discerner un quelconque intérêt à cette entreprise si ce n’est qu’elle accentue profondément la présentation en faux self des personnages. Maigres lots de consolation : une ambiance agréablement malsaine, parfois sensuelle, et un humour noir surréaliste assez salvateur, qui offrent au spectateur un plaisir non dissimulé.
Bilan : « L’Amour est un crime parfait » est un thriller bas-de-gamme, superficiel et beaucoup plus linéaire qu’il n’y paraît. Passez votre chemin !
Anecdote : Mathieu Amalric & Karin Viard se sont déjà donnés la réplique devant la caméra des frères Larrieu dans leur précédent film, « Les Derniers jours du monde ». De même, Karin Viard s’était déjà retrouvée au générique de mêmes long-métrages avec Maïwenn, en l’occurrence « Le Bal des actrices » & « Polisse », tous deux mis en scène par cette dernière. Sara Forestier & Maïwenn s’étaient quant à elles croisées sur le plateau de « Télé Gaucho » en 2012. Et enfin, notons que Sara Forestier joue également dans « Les Herbes folles », un film franco-italien dans lequel figure Mathieu Amalric. Sacré famille le cinéma français !

La Bande Annonce de L'Amour est un crime parfait:


NOTE: 4/10 

vendredi 24 janvier 2014

The Ryan Initiative

Après quatre aventures ciné inégales (l’excellent « A la poursuite d’Octobre rouge », signé John McTiernan, suivi des dispensables « Jeux de guerre » & « Danger Immédiat », puis du déjà plus honnête « La Somme de toutes les peurs ») et 11 ans de vacances (« La Somme de toutes les peurs » date de 2003), l’analyste de la CIA Jack Ryan, personnage inventé par le romancier Tom Clancy, reprend du service sur grand écran. Commandé par Paramount Pictures, ce reboot de la saga, intitulé « The Ryan Initiative » (« Jack Ryan : Shadow Recruit » en version originale) pour surfer sur la vague du succès « The Bourne … », est réalisé par Kenneth ‘Shakespeare’ Branagh avec pour objectif premium de « réveiller » une franchise qui hibernait à Hollywood depuis quelques années. Révélé par un autre reboot il y a quelques années (« Star Trek »), Chris Pine endosse le rôle du célèbre espion des romans de Clancy dans cette nouvelle version et est donc le quatrième acteur à prêter ses traits au personnage de Ryan, après qu’il ait été incarné au cinéma par Alec Baldwin (« A la poursuite d’Octobre rouge »), Harrison Ford (« Jeux de guerre », « Danger immédiat ») et Ben Affleck (« La Somme de toutes les peurs »). Sortie en salles prévue le 29 janvier 2014.
Synopsis Allociné : Ancien Marine, Jack Ryan est un brillant analyste financier. Thomas Harper le recrute au sein de la CIA pour enquêter sur une organisation financière terroriste. Cachant la nature de cette première mission à sa fiancée, Jack Ryan part à Moscou pour rencontrer l’homme d’affaires qu’il soupçonne d’être à la tête du complot. Sur place, trahi et livré à lui-même, Ryan réalise qu’il ne peut plus faire confiance à personne. Pas même à ses proches. 
Transformer Jack Ryan en pâle ersatz d’Ethan Hunt ou Jason Bourne, voire le métamorphoser en clone de James Bond et John McClane – le swag en moins – est certes une idée intéressante et fructueuse au niveau économique mais vraiment irrecevable sur un plan purement artistique, surtout lorsqu’on connaît un minimum la personnalité du personnage créé par Tom Clancy, qui est davantage un « cerveau » de bureau, incollable en géopolitique mondiale, que le hacker ou le vulgaire agent tout terrain (prêt à distribuer quelques tatanes) présenté ici.
Kenneth Branagh, qui n’a donc pas (ou peu) compris la figure « Jack Ryan », propose un film d’espionnage lambda, réalisé à l’arrache, comme s’il n’avait pas eu le temps de respecter la deadline fixée par le studio pour rendre sa copie (ceci est d’ailleurs peut-être vrai, Branagh ayant remplacé Jack Bender au pied levé au poste de réalisateur, NDLR). Ainsi, « The Ryan Initiative » n’est pas foutu d’introniser correctement ses personnages (caractérisation maladroite du trainer incarné par Kevin Costner, rencontre sentimentale traitée en deux minutes chrono), expédie ses enjeux (le dessein exact du bad guy, le secret de l’identité de l’espion caché à sa fiancée, puis révélé en milieu de course), et bâcle son dernier acte, condamné à une course-poursuite brouillonne et un épilogue miséreux.
Dommage car le metteur en scène nord-irlandais aligne pourtant quelques moments d’espionnage tendus et bien rythmés dans les rues de Moscou, quoique mal maîtrisés sur un plan opératoire (cadrage maladroit, montage rapide infâme). D’ailleurs, la mise en scène de Branagh s’avère ultra fonctionnelle tout du long, totalement impersonnelle et dénuée d’inspiration.
Quant à l’intrigue qui se veut « moderne » (en gros, un homme d’affaires russe qui effectue un krach boursier à distance via un cheval de Troie pour s’enrichir), elle lorgne plus du côté d’un mauvais Die Hard (le 4ème opus pour le récit impacté dans l’aire du temps, le 5 pour la localisation géographique) que de l’ambiance conspirée post-Guerre Froide désirée, et demeure extrêmement basique, avec de plus quelques raccourcis scénaristiques (la révélation de plusieurs twists dans le camion de la CIA) dignes d’une pitoyable production DTV.
De l’autre côté de la caméra, Kenneth Branagh interprète un méchant de pacotille, caricature du russe à l’accent prononcé (que fait Branagh à part rouler les « r » ?). Chris Pine & Kevin Costner s’en tirent pas trop mal, mais le premier ressemble plus au minet qu’il incarnait dans « Target » qu’au Jack Ryan des romans, et le second joue le mentor déjà vu cent fois. Quant à Keira Knightley, qui avait pourtant juré avoir tourné la page des blockbusters après la trilogie « Pirates des Caraïbes », l’actrice fait office de faire-valoir féminin, tendance atout charme. Trop d’impôts à payer Keira ?
Bilan : Un techno-film d’espionnage banal, qui se rêve alternative à James Bond, Jason Bourne et consorts. Sauf que Jack Ryan n’est en rien James Bond, Jason Bourne et consorts Kenneth ! En espérant un reboot de meilleure qualité d’ici quelques années …
Anecdote : C’est le premier film de la licence qui ne s’appuie pas directement sur l’un des livres de l’auteur. Kenneth Branagh et ses scénaristes Adam Cozad et David Koepp ont refusé de s’enfermer dans l’adaptation de l’un des romans écrits par Clancy. Quant on voit le résultat, on se dit qu’il aurait peut-être mieux valu se baser sur un matériel de départ plus solide.


La Bande Annonce de The Ryan Initiative :


NOTE : 3,5/10

mardi 21 janvier 2014

Beaucoup de bruit pour rien (2014)

Entre deux blockbusters super-héroïques,  Joss Whedon, le créateur de « Buffy » et « Angel », se repose. Enfin, pas exactement puisque le papa des « Avengers » s’est attelé durant ce laps de temps à l’adaptation de la pièce « Beaucoup de bruit pour rien », de William Shakespeare, déjà portée sur grand écran en 1993 par Kenneth ‘Thor’ Brannagh. Dans ce nouveau film, Joss Whedon dirige des habitués de son univers : Amy Acker (« Angel », « Dollhouse », « La Cabane dans les bois »), Clark Gregg (« Avengers », « Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D »), Nathan Fillion (« Buffy », « Firefly », « Serenity », « Dr Horrible’s Sing-Along Blog »), Alexis Denisof (« Buffy », « Angel », « Dollhouse », « Avengers »), Tom Lenk (« Buffy », « Angel », « La Cabane dans les bois ») pour les plus connus, mais aussi Fran Kantz (« Dollhouse », « La Cabane dans les bois »), Sean Maher (« Firefly », « Serenity »), Ashley Johnson (« Dollhouse », « Avengers »), Riki Lindhome (« Buffy »), Reed Diamond (« Dollhouse »), Jillian Morgese ( figurante dans « Avengers ») et Maurissa Tancharoen (« Dr Horrible’s Sing-Along Blog »). Sortie en salles prévue le 29 janvier 2014.
Synopsis Allociné : De retour de la guerre, Don Pédro et ses fidèles compagnons d’armes, Bénédict et Claudio, rendent visite au seigneur Léonato, gouverneur de Messine. Dans sa demeure, les hommes vont se livrer à une autre guerre. Celle de l’amour. Et notamment celle qui fait rage entre Béatrice et Bénédict, que leur entourage tente de réconcilier tout en essayant de déjouer les agissements malfaisants de Don Juan. 
S’il peut paraître surprenant de voir le réalisateur Joss Whedon adapter la pièce de William Shakespeare « Beaucoup de bruit pour rien », Joss étant d’habitude plutôt à l’œuvre dans le fantastique, la SF (« Serenity ») ou le tent-pole super-héroïque (« Avengers »), il n’en est rien puisqu’il est en fait un passionné de l’auteur british, à l’instar de son homologue « bourrin » Roland Emmerich (« Anonymous »). C’est donc en toute légitimité que le réalisateur s’est chargé de cette nouvelle livraison ciné, tournée à l’amiable en 12 jours dans sa propre villa, en noir & blanc et presque à l’improviste. Crédité ici à la fois producteur, monteur, compositeur, scénariste et réalisateur, Joss Whedon s’est également entouré de ses proches, puisque sa femme Kai Cole est productrice, et que son frère, Jed, est l’un des compositeurs. En somme, un film intime, en forme de réunion de famille, où le spectateur ne semble bizarrement jamais invité.  
Joss Whedon livre un long-métrage plat et ennuyeux, dont le scénario reprend directement les lignes originales écrites par Shakespeare, le metteur en scène se contentant uniquement de les transposer dans un cadre moderne. Et si l’on peut déplorer un film « fainéant », longuet et inutilement bavard dans sa première heure (William Shakespeare a beau être un auteur inspiré, certaines de ses pièces recèlent d’un ennui profond), qui repose sur une histoire très classique (une romance banale), on peut également lancer quelques pics aux comédiens qui forcent initialement le jeu et semblent considérablement peu investis (Alexis Denisof & Clark Gregg récitent leur texte tels des écoliers, Amy Acker minaude).
Ecriture paresseuse … mais également une réalisation faiblarde, qui n’évite pas l’écueil du théâtre filmé (la règle des trois unités, le sur-éclairage) et dont le seul intérêt réside au départ dans l’adjonction d’une teinture noire & blanche somptueuse, quoique fonctionnelle, appuyant le côté « privé » du projet.
Heureusement, la dernière demi-heure jouit d’une mise en scène davantage accrocheuse (la sublime séquence de la veillée avec les bougies, quelques compositions musicales adéquates), le surjeu des acteurs disparaît à force que l’intrigue se dénoue, et l’on prend plaisir à suivre le cheminement des personnages.

Bilan : Entre deux « Avengers », Joss Whedon prend des « vacances » et met en boîte une nouvelle adaptation de la pièce de Shakespeare « Beaucoup de bruit pour rien ». Sur le papier, c’est audacieux, mais en pratique, le réalisateur, qui opte pour la conservation de la prose de l'auteur anglais à la virgule près, se fend d’un film mou du genou et barbant. Et ce n’est hélas pas la pléiade d’acteurs de la « troupe Whedon » qui parvient à insuffler un quelconque intérêt à l’entreprise.     
Anecdote (source : Allocine.fr) : Le tournage aurait pu s’arrêter en plein milieu à cause des voisins de Joss Whedon qui ont alerté la police lors du shooting des plans de la fête. Les officiers ont demandé à l’équipe d’arrêter le tournage car ils n’avaient reçu aucune autorisation délivrée par la mairie. Après quelques recherches très rapides – et le départ des policiers – Whedon s’est rendu compte qu’il était dans son droit de tourner dans sa propriété privée – ce même avec une équipe professionnelle – et a donc continué.

La Bande Annonce de Beaucoup de bruit pour rien:


NOTE: 4/10