mardi 28 janvier 2014

L’Amour est un crime parfait

« L’Amour est un crime parfait » est le cinquième essai ciné des frères Larrieu (Jean-Marie & Arnaud), après « Un homme, un vrai », « Peindre ou faire l’amour », « Le Voyage aux Pyrénées » et « Les Derniers jours du monde ». Adapté librement du roman « Incidences » de Philippe Djian, ce polar alpin, doté d’un casting prestigieux (Mathieu Amalric, Sara Forestier, Maïwenn, Karin Viard, Denis Podalydès), sort en salles le mercredi 15 janvier.
Synopsis Allociné : professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle-fille disparue…
Sélection officielle du Festival International du Film de Toronto, sélection « Las Perlas » à celui de San Sébastien 2013 … ben dis donc, ça rigole pas avec le nouveau long des frères Larrieu. Pourtant, « L’Amour est un crime parfait » est un film terriblement plan-plan qui peine réellement à décoller et nous émouvoir, ce dès les premiers instants. La montagne, la nature, un professeur atypique, des meurtres, des questionnements sur le sexe et l’inceste … une odeur Chabrolienne exquise parfume évidemment ce polar, mais pas de quoi s’extasier en fin de compte. Jean-Marie & Arnaud Larrieu nous entraînent en effet dans une intrigue inutilement hermétique, ponctué de dialogues très scolaires ancrés dans le réel – écrits en langage soutenu – pesants à force de vouloir sans cesse contrecarrer l’absurdité ambiante.
Et si la mise en scène, précise et raffinée (la musique élégante, composée par Caravaggio, participe brillamment à la beauté formelle), nous emballe, le récit judicieusement tortueux et sulfureux des premières minutes est hélas plombé par de grosses ficelles scénaristiques, notamment un dénouement explicatif à la mords-moi-le-nœud qui annihile complètement le propos chaotique suggéré au départ. 
Prenons comme exemple le personnage central du professeur de littérature pervers & attirant, intéressant au premier abord, mais n’est pas Hitchcock qui veut : ses actes, son comportement, son fonctionnement psychique nous indiffèrent au bout d’une demi-heure, la démarche devient vaine.
Quant à la partition théâtrale des comédiens (Mathieu Amalric en tête, avec une diction très prononcée), on a bien du mal à discerner un quelconque intérêt à cette entreprise si ce n’est qu’elle accentue profondément la présentation en faux self des personnages. Maigres lots de consolation : une ambiance agréablement malsaine, parfois sensuelle, et un humour noir surréaliste assez salvateur, qui offrent au spectateur un plaisir non dissimulé.
Bilan : « L’Amour est un crime parfait » est un thriller bas-de-gamme, superficiel et beaucoup plus linéaire qu’il n’y paraît. Passez votre chemin !
Anecdote : Mathieu Amalric & Karin Viard se sont déjà donnés la réplique devant la caméra des frères Larrieu dans leur précédent film, « Les Derniers jours du monde ». De même, Karin Viard s’était déjà retrouvée au générique de mêmes long-métrages avec Maïwenn, en l’occurrence « Le Bal des actrices » & « Polisse », tous deux mis en scène par cette dernière. Sara Forestier & Maïwenn s’étaient quant à elles croisées sur le plateau de « Télé Gaucho » en 2012. Et enfin, notons que Sara Forestier joue également dans « Les Herbes folles », un film franco-italien dans lequel figure Mathieu Amalric. Sacré famille le cinéma français !

La Bande Annonce de L'Amour est un crime parfait:


NOTE: 4/10 

1 commentaire:

  1. Moi j'ai aimé, je regrette juste que le relation frère-soeur n'ait pas été plus approfondie. Sinon atmosphère prenante, Amalric superbe... 7/10

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