lundi 22 avril 2013

Iron Man 3

Scénariste adoubé par les 90's (« L'Arme fatale », puis surtout « Le Dernier samaritain », premier script vendu plus d'1 million de dollars aux Etats-Unis), Shane Black a hélas connu une période de wash out d'une décennie suite à l'échec en salles de « Last Action Hero » et « Au revoir, à jamais », avant de renaître de ses cendres, tel le phœnix, grâce au mogul Joel Silver.
Le célèbre producteur américain accepta, en effet, de produire le premier film de Shane Black en qualité de metteur en scène à l'aube des années 2000, la comédie policière « Kiss Kiss Bang Bang », devenu depuis culte auprès de nombreux fans.
En réalisant le déjanté « Kiss Kiss Bang Bang », le célèbre screenwriter s'est offert le double luxe de rebooter à la fois le buddy movie en reprenant les codes qui l'ont rendu célèbre et de donner un coup de fouet à la carrière d'une autre star déchue d'Hollywood, Robert Downey Jr.
Ce parcours pour les deux bonhommes, similaire à s'y méprendre avec le scénario du « Dark Knight Rises », permit à l'un d'obtenir le rôle convoité du super héros « Iron Man » avec le succès que l'on connaît, à l'autre de se refaire une santé et retrouver de sa superbe en jouant à nouveau les script doctor sur un paquet de projets, notamment un certain « Iron Man », réalisé par le compère Jon Favreau. Et oui, rappelez-vous, cette fameuse séquence assez originale où Iron Man tire sur un tank et part sans le regarder exploser derrière lui, c'était déjà la Shane Black's touch.  
Pas étonnant donc de retrouver aujourd'hui Shane Black derrière la barre de « Iron Man 3 », après que Favreau ait décidé de quitter le navire.
Synopsis Allociné : Tony Stark, l'industriel flamboyant qui est aussi Iron Man, est confronté cette fois à un ennemi qui va attaquer sur tous les fronts. Lorsque son univers personnel est détruit, Stark se lance dans une quête acharnée pour retrouver les coupables. Plus que jamais, son courage va être mis à l'épreuve, à chaque instant. Dos au mur, il ne peut compter que sur ses inventions, son ingéniosité, et son instinct pour protéger ses proches. Alors qu'il se jette dans la bataille, Stark va enfin découvrir la réponse à la question qui le hante secrètement depuis si longtemps : est-ce l'homme qui fait le costume ou bien le costume qui fait l'homme ?
Une prouesse de passer après le carton phénoménal « The Avengers ». Pourtant, Shane Black réussit haut la main ce difficile pari en offrant un spectacle ni sérieux, ni sombre, mais surprenant, surprenant par son humour débridé pur souche dont lui seul a le secret, et par le parti pris de risques scénaristiques assumés, comme en témoigne l'étonnant traitement infligé au « grand méchant » de ce troisième volet « Iron Man ».
Première œuvre de la phase 2 de Marvel – une succession de films mettant en scène des super héros, des suites pour la plupart, dont l'aboutissement final aura lieu avec la sortie en salles de « The Avengers 2 » – « Iron Man 3 » se démarque de la démarche mercantile et sérieuse de ses prédécesseurs par son aspect « pop & fun » pleinement justifié (après tout, « Iron Man » n'est-il pas un milliardaire excentrique philanthrope immoral et imbu de lui-même), et truffé de répliques d'ores et déjà cultes ("J'ai volé un poncho à un indien en bois").
Évidemment, les puristes crieront au scandale et reprocheront à « Iron Man 3 » un relatif abandon de l'étiquette Marvel – exit le respect irréprochable au Comic, matériel de départ, rappelons-le – ainsi que des punchlines omniprésentes (mais très drôles) pour rafraîchir et détendre le spectateur, mais, on lui pardonne aisément.
Shane Black, l'homme capable de dynamiter le récit avec des séquences hilarantes comme celle des échanges piquants entre l'enfant Harley et Robert Downey Jr, plus cynique que jamais dans le costume d'Iron Man, ou celle du fanboy au tatouage grandiloquent. Le type également prêt à ouvrir son film avec un choix de musique bien poilant.
Une patte identifiable via les multiples stigmates constitutifs de son cinéma utilisés ici: la narration en voix-off façon Kiss Kiss Bang Bang, l'action se déroulant pendant la période de Noël (Au revoir, à jamais), les tirades cultes à la Rick Hawkins (personnage interprété par Shane Black himself dans le Predator de McTiernan), la destruction d'une maison à flanc de colline (L'Arme fatale 2), les rapports cyniques entre un enfant mature et un adulte idolâtré (Last Action Hero), le héros capturé et torturé dans une villa par un bad guy entouré d'hommes de main à queue-de-cheval (Au revoir, à jamais), le buddy movie final associant un black (James Rhodes / Murtaugh) et un blanc (Tony Stark / Martin Riggs), non sans rappeler une certaine Arme fatale ...
Parallèlement, Shane Black se montre inspiré et comme un poisson dans l'eau dans l'enchaînement de scènes sensationnelles, avec en tête notamment la séquence du crash aérien filmé en chute en libre sous une réelle fluidité de caméra ainsi qu'une 3D inventive, et celle, un peu moins réussie mais néanmoins inimaginable, de l'assaut final dans les docks.
Sur le plan du scénar, les choses tiennent un peu moins la route avec une sacrée lenteur au démarrage, des personnages féminins utilitaires (Rebecca Hall, 3 lignes de texte), ainsi qu'un fil rouge assez flou (quel est le but du grand vilain ?) et quelques incohérences (Comment Stark dégote-t-il l'emplacement exact de la maison du Mandarin à Miami?). Bravoure, en revanche, pour les rebondissements, complètement improbables et fous, même si les aficionados de la BD s'en trouveront certainement lésés comme précisé plus haut. Lucide sur la nécessité de s'octroyer quelques libertés par rapport à son support de départ pour ne pas sombrer dans une facilité qu'on aurait difficilement pardonnée, Shane Black éclipse, en effet, le côté badass du Mandarin pour aligner un tempo humoristique virevoltant et des quotes insolites.
Quelques propos sur le casting : Robert Downey Jr maîtrise le personnage d'Iron Man de A à Z. Un super héros de débauche qu'il incarne avec toujours autant de brio et de percussion. La Dream Cream de « Kiss Kiss Bang Bang » au pays d'Iron Man, une recette qui fait mouche, avec un Tony Stark particulièrement hilarant dans cet épisode, même s'il demeure vulnérable dans son amour pour Pepper. Gwyneth Paltrow, chiante au début, se lâche au fur et à mesure de la course pour nous amuser en fin de bobine. Guy Pearce cabotine à mort mais semble se régaler pour notre plus grand plaisir. Don Cheadle, enfin, reprend son rôle du colonel Rhodes pour assurer l'optique (géniale) du buddy movie.  
Bilan : Vision pop & fun de la chose, « Iron Man 3 » est un film de super héros super divertissant, bercé à l'humour des 90's dans ceux qu'elles offraient de meilleur, c'est-à-dire Shane Black himself, avec en bonus une scène post-générique totalement à l'image du film.
Vivement que le tandem Shane Black / Downey Jr rempile pour un quatrième opus !
 
La Bande Annonce de Iron Man 3:
 
 
NOTE: 7,5/10
 

5 commentaires:

  1. Fan inconditionnel de Shane Black et des monuments cinématographiques qu'il a crée dans les années 80/90 (aaaaah l'Arme Fatale), je suis ravi qu'il ait réussi à injecter ce ton dans un blockbuster ultra codifié tel qu'Iron Man. Hâte d'aller voir ce que ça donne en salle !!

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  2. Je l'ai vue en Chine ou il y a 4 minutes de film supplémentaire spécialement faites pour le publique Chinois, ce qui gâche la fin du film.
    Autrement c'est un très bon blockbuster.

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    1. Ils ont rajouté quoi ? ça m'intrigue

      Merci Grégoire pour ton comm'

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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