samedi 6 avril 2013

[Rétrospective #1] Manhattan | Woody Allen


Manhattan (1979) | Woody Allen


Après un tour en Europe remarqué – Match Point, Vicky Cristina Barcelona, Minuit à Paris entre autres – Woody Allen a annoncé, il y a quelques mois, un retour dans son pays natal avec Blue Jasmine. Pays tant aimé, ville adorée et quartier magnifié dans son 8ème long métrage connu de nimporte quel cinéphile averti : Manhattan.

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Isaac Davis est un auteur de sketches comiques new-yorkais de 42 ans que son épouse Jil vient de quitter. Celle-ci vit maintenant avec une autre femme, Connie, et écrit un livre sur son ancienne vie conjugale. Isaac, quant à lui, entretient avec une collégienne de 17 ans, Tracy, une liaison dont il lui rappelle le caractère éphémère. Il l'abandonne bientôt pour se mettre en ménage avec Mary Wilke, la maîtresse de Yale Pollack, son meilleur ami.

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Woody Allen aime New-York, chaque rue, chaque salle de concert, chaque galerie de peinture, c'est bien connu. Manhattan est incontestablement une histoire d’amour qui commence par un vibrant hommage à la « Big Apple » : les nombreux plans introductifs sur la vie new-yorkaise en témoignent. Aucun décor n’a été nécessaire pour le film, le quartier de Manhattan étant un personnage à part entière, personnage sublimé par la magnifique photographie en noir et blanc de Gordon Willis. Le moindre plan, judicieusement cadré et monté, est une véritable déclaration d’amour à la ville, sur une musique de George Gershwin très « jazzy » ajoutant sensualité et esthétisme.

 
Naviguant à travers les rues, Woody Allen nous fait également voguer dans le microcosme intellectuel new-yorkais. Manhattan réunit les thèmes si chers au réalisateur : les femmes, l’art, l’amitié, l’amour, la cinéphilie, les méandres de la psychologie humaine.

Les personnages sont tous des figures charismatiques, à commencer par Isaac Davis interprété par Woody Allen lui-même. Anti-héros, auteur de sketches, le physique ingrat et deux fois divorcé ; il sort avec la jeune Tracy de 17 ans et est attirée par la maîtresse de son meilleur ami. Son ex-femme (Meryl Streep) est désormais en couple avec une autre femme et souhaite mettre sur papier leur mariage calamiteux. Des situations amoureuses rocambolesques où personne n’est avec la bonne personne, donnant lieu aux fameux quiproquos et décalages alleniens.


Malgré certaines longueurs, Woody Allen élève au rang d’art les dialogues burlesques et les attitudes décalées. L’intrigue entre ces histoires d’adultes est parsemée de rebondissements et de gentilles moqueries subjectives où chacun – ayant un peu vécu – peut s’y reconnaître.

C’est ainsi que Woody Allen reste simple et efficace dans ses scénarii, en filmant les tribulations d’un homme lambda dont le commun des mortels pourrait aspirer. Des mortels, c’est justement cela qui hante Allen, le fait que nous soyons seulement de passage. Ainsi toute sa « psychologie » est exposée à travers ses personnages.

Woody Allen nous sert durant une heure trente une histoire tragico-romantique qui fait autant rire – grâce aux répliques parfaites et aux quiproquos – qu’émouvoir – par la somptuosité des plans de New-York et la psychologie cachée de l’auteur. Le réalisateur a, grâce à Manhattan, confirmé les bases de son style si connu et apprécié de nos jours.

Article rédigé par Cléa Carré

4 commentaires:

  1. Petite correction : "Blue Jasmine" serait plus approprié, vu que le film s'appelle ainsi ;) Bonne critique sinon.

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    1. C'est corrigé ! Merci pour le signalement de cette errata.

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  2. On dit erratum (au singulier), et non errata (pluriel).

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