2001 : l’odyssée
de l’espace (1968) | Stanley Kubrick
Synopsis Allociné :
A l'aube de l'Humanité, dans le désert africain, une tribu de
primates subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui
dispute un point d'eau. La découverte d'un monolithe noir inspire au
chef des singes assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant
un os, il passe à l'attaque et massacre ses adversaires. Le premier
instrument est né.
En 2001, quatre
millions d'années plus tard, un vaisseau spatial évolue en orbite
lunaire au rythme langoureux du "Beau Danube Bleu". A son
bord, le Dr. Heywood Floyd enquête secrètement sur la découverte
d'un monolithe noir qui émet d'étranges signaux vers Jupiter.
Dix-huit mois plus
tard, les astronautes David Bowman et Frank Poole font route vers
Jupiter à bord du Discovery. Les deux hommes vaquent sereinement à
leurs tâches quotidiennes sous le contrôle de HAL 9000, un
ordinateur exceptionnel doué d'intelligence et de parole. Cependant,
HAL, sans doute plus humain que ses maîtres, commence à donner des
signes d'inquiétude : à quoi rime cette mission et que risque-t-on
de découvrir sur Jupiter ?
Anticipation est
peut-être le terme qui décrit au mieux le génie de Stanley
Kubrick, dont le professionnalisme fait encore écho de nos jours.
Technologie avancée, pertinence des concepts spatiaux …
quarante-cinq ans après la sortie du film, rien ne semble obsolète.
Suivant à la lettre chacune de ses idées, jusqu’à écarter
Arthur Clarke, co-scénariste, Kubrick se montre couillu en
offrant à son audience un final interrogeant et troublant (des
questions qui demeurent sans réponse précise). Le scénario n’en
est pas moins ingénieux et futé, laissant toujours place au suspens
et à l’évasion.
Ce chef-d’œuvre ne
l’est pas tant pour son mysticisme ou sa démesure, mais surtout
pour sa grande révolution. Stanley Kubrick a, en effet, fait appel
aux meilleurs techniciens de l’image et des effets spéciaux. Aucun
ordinateur ne fut requis. Tout est issu de l’imaginaire foisonnant
du metteur en scène anglais et s’incarne sous forme de maquettes
grandeur nature, de décors exceptionnels. Deux ans de
post-production seront nécessaires. « 2001 :
l’odyssée de l’espace » est à la fois merveille
contemplative et audace esthétique.
Kubrick fait preuve
d’ingéniosité et d’excellence lorsqu'il s’agit de donner vie
à l’espace. Absence de repère, silence absolu, perte d’horizon,
la vie extra-terrestre n’aura jamais été aussi bien retranscrite
au cinéma. Encore une preuve de la maîtrise du réalisateur.
La mise en scène,
parfaite en tout point, repose sur de nombreuses techniques
cinématographiques : travellings, ellipses, fondus … La
première scène, aujourd’hui culte, s’élève comme le symbole
de cette réalisation, celle où un singe lance un os dans les airs,
os qui, par une ellipse, devient vaisseau spatial flottant dans
l’univers. Les mouvements de caméra sont dignes d’un virtuose de
la danse classique, nous emportant dans une valse enivrante, sans
retour, et dont le tempo serait assuré par des travellings & plans séquences. Afin d’appuyer le propos du cycle (de la vie, de
l’évolution), le mouvement circulaire est utilisé avec audace. La
séquence où l’astronaute, dans le vaisseau, tourne sur lui-même
est d’une audace rare.
Comme dans tout film de
Kubrick qui se respecte, la photographie tient une place prédominante.
Couleurs vives (le vaisseau, presque éblouissant) et sombres (le
vide intersidéral) cohabitent l'écran. Le célèbre voyage dans un
« tunnel » à toute vitesse avec ses couleurs psychédéliques
illustre cette quête d’excellence. Tunnel, d'ailleurs embelli par
la musique de Ligeti, devenant une authentique splendeur visuelle,
créée avec des maquettes et un jeu de lumières.
Le son a également une
importance capitale dans le film avec une sélection musicale
magistrale et puissante: le Beau Danube Bleu de Johann
Strauss, Requiem de Ligeti et l’ouverture de Ainsi
Parlait Zathoustra de Richard Strauss. De plus, un élément
essentiel de l’espace est le silence. Kubrick a su se servir de ce
silence, merveille du réalisme spatial, comme arme pour accentuer la
tension et l’ambiance oppressante.
La distribution reste
peut être l’aspect le moins précieux, puisque sur 2h30 de
pellicule, on compte uniquement quarante-cinq minutes de dialogues, les acteurs
s’effaçant rapidement aux profits des effets digitaux et du
scénario. A noter tout de même, l'interprétation convaincante de
Keir Dullea en astronaute, troublant dans la scène du passage sur
Jupiter où ce dernier se tord sur son siège, lançant un cri muet des plus
poignants.
« 2001 :
l'odyssée de l'espace » est divisé en quatre parties :
l’aube de l’humanité, le monolithe sur la Lune, la mission
Jupiter et l’au-delà de l’univers. Kubrick, le visionnaire :
son regard sur le cosmos, mais aussi son point de vue sur la
dangerosité de la vie électronique que nous créons et qui nous
entoure (matérialisée par l’ordinateur HAL 9000, personnage clé).
L’homme était et sera toujours confronté à ses inventions et ses
doutes, à l’image d’Einstein découvrant les méfaits de
l’énergie atomique.
Odyssée sensorielle,
métaphysique et psychédélique, « 2001 : l'odyssée de
l'espace » a influencé de nombreux longs-métrages comme
« Alien, le huitième passager » de Ridley Scott et
« Abyss » de James Cameron, pour ne citer qu'eux.
Après les missions
Apollo, les visions de Kubrick seront confirmées, un grand
soulagement pour le réalisateur qui craignait que son film ne passe
à la postérité.
Article rédigé par Cléa Carré
Avis aux fans sur la région parisienne(comme moi ;-) ):dans le cadre d'un cycle sur Stanley Kubrick , le samedi 30 Novembre 2013 à 22h00,"2001 l' Odyssée de L'espace" est à l'affiche du restaurant Les Bobines et de sa salle de cinéma à l'étage inférieure dans le 10eme. Si vous y dînez, la séance est offerte! Et on y mange très bien!!! ;-).
RépondreSupprimerPlus d'info sur le lien : www.les-bobines.fr
Merci pour l'info +++
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