Synopsis
Allociné : Employé par Wyatt
Telecom, Adam Cassidy commet une erreur très coûteuse pour sa
société. En échange de son indulgence, le PDG lui demande
d'infiltrer son principal concurrent, dont le patron n’est autre
que l'ancien mentor de ce dernier...
Ce
long-métrage qui devait lancer la carrière du frangin Hemsworth
(Liam) s’est difficilement fait remarquer outre-Atlantique. Et pour
cause, un scénario grossier – où les grands de l’industrie
télécom mènent une guerre à coups d’écrans tactiles et de
réseaux sans fil – une réalisation et un montage indécemment
fagotés et l’absence de tension pourtant si caractéristique et
nécessaire dans les thrillers. Étrange vision du monde moderne que
nous sert Luketic. Brooklyn apparaît encore comme le « quartier
pauvre » de NYC, les entreprises de technologies,
habituellement situées dans la Silicon Valley, trouvent leur place
dans le Lower Manhattan. Un univers dans le lequel évolue Adam
Cassidy, beau-gosse se promenant souvent torse-nu, talentueux, mais
dont la vie n’a pas toujours été facile : une mère décédée,
un père malade (Richard Dreyfruss). Adam commet une erreur
professionnelle, on lui propose alors de se racheter illégalement
grâce à l’espionnage industriel. Il fera équipe dans la société
concurrente avec Emma (Amber Heard), une working-girl
qui souhaite faire son trou et, accessoirement, ex-coup d’un soir
dudit jeune homme. Bref, un scénario cousu de fil blanc, sans grand
intérêt en dépit d'un retournement de situation en conclusion.
Pourtant
adapté du célèbre best-seller
éponyme de Joseph Finder – illustre romancier du thriller
d’entreprise – le film parvient tout de même à glisser entre
les doigts du réalisateur australien. Jouant sur des codes déjà
éculés cent fois au cinéma – le fameux espionnage du portable de
la copine qui est encore sous la douche – le suspense et la tension
s’essoufflent en quelques secondes laissant très vite le
spectateur dans l’ennui. De même, les plans de New-York (dont
certains ont été ouvertement tournés à Philadelphie) ne font
qu’enrichir les clichés de cartes postales du touriste lambda.
« Paranoïa »
ne possède par ailleurs aucune vision novatrice. Flairant sûrement
les longueurs narratives et les tentations dépourvues d’ambiance
pesante, Luketic a tout de même essayé de ressaisir son film par
d'invraisemblables twists, la plupart faisant plouf car artificiels
et maladroits. Le spectateur finit ainsi las de ces nombreux
rebondissements jusqu’à s’y perdre. Le film en pâtit
considérablement, demeurant incroyablement lent, lisse et
superficiel.
Côté
distribution, Hemsworth et Heard formeraient un magnifique couple
pour une pub de la nouvelle collection casual
d’H&M. Leurs personnalités semblent se tenir devant tant de
beauté stéréotypée. De surcroît, Amber Heard rejoue sans
vraiment y croire son rôle dans Syrup
où, pour le coup, la pertinence était de mise.
A l’appel
des anciens combattants surqualifiés, l'ex-duo d’ « Air
Force One » fonctionne
mal. Harrison Fort est usé, tandis
qu'Oldman incarne un personnage dont la noirceur et la profondeur
sont seulement effleurées, ne lui assurant certainement pas un rôle
à hauteur de son talent. Les techniques de mise en scène demeurent
convenables et professionnelles, bien que Luketic semble avoir un
goût prononcé pour les time-lapse/slow-motion
jusqu'à l'overdose, ainsi que pour les images saccadées. Des choix
artistiques qui n’ont guère de sens malgré leur esthétique.
Bilan :
Luketic signe un thriller lambda pour teenagers,
fade et gauche, à mille lieux de l'enquête à tension et à
rebondissements souhaitée. Dommage, le best-seller,
mieux adapté, aurait pu donner lieu à un grand film.
Anecdote Allociné
: On aurait pu voir Kevin Spacey dans « Paranoïa ».
Il s'était vu proposer le rôle de Nicholas Wyatt, le PDG de
l'entreprise Wyatt Telecom, qu'il a refusé. C'est finalement le
britannique Gary Oldman qui incarne ce personnage.
La Bande Annonce de Paranoïa:
NOTE: 4/10
Article rédigé par Cléa Carré
Je suis on ne peut plus d'accord avec ta critique (qui est très bien écrite), étant donné que je viens de voir le film. Cependant l'image saccadée est plus en vogue dans Las Vegas 21 qu'ici, où on dirait justement qu'il pose sa caméra et laisse filmer (même si l'intérêt est toujours moindre). Liam Hemsworth avec sa carrure de sportif est tellement drôle quand il court que les courses-poursuites sont devenus les séquences les plus hilarantes du film. Et que dire de ses dialogues absurdes!? Bref, un grand moment de déception.
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