mercredi 9 janvier 2013

Lincoln

Pour son 27ème film, Steven Spielberg a choisi de revisiter l'Histoire et de mettre en scène l'un de ses chapitres qui lui tient le plus à cœur, le projet de longue date « Lincoln », soit la narration des derniers mois d'Abraham Lincoln, et notamment la fin de la Guerre de Sécession avec le fameux 13ème amendement, celui qui a aboli l'esclavage aux Etats-Unis. Et c'est le prodigieux Daniel Day-Lewis qui a été élu par le maître Spielberg pour incarner la grande figure emblématique. Un portrait en roche taillée sur le mont Rushmore, un mémorial et une sculpture géante, aucun doute possible sur la popularité du bonhomme aux Etat-Unis. Mais qui était l'homme derrière la légende ?
Synopsis (source : Allociné) Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des Etats-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.
Fidèle à sa réputation de conteur d'histoires et féru d'Histoire (cf « La liste de Schindler », et le plus récent « Munich »), Spielberg réalise un long long métrage académique, ennuyeux et grandiloquent, un authentique nid à oscars very patriotique, mais néanmoins riche en émotions et servi par un casting 4 étoiles magistral.
Derrière la leçon d'Histoire, la grande fresque politico-historique dont seul tonton Spielberg a le secret, se cache un long métrage objectif et dense sur le charismatique président, mais le côté poussiéreux serait à dénoncer. « Lincoln », réalisé à la John Ford, est un film certes touchant et ambitieux, mais qui pâtit d'épouvantables longueurs hypnotiques et préjudiciables à une sérieuse concentration.
Admettant que nous sommes émus parfois, notamment lors des scènes entre les fils de Lincoln et ce dernier, celles ci démasquant sa vulnérabilité et corollairement son humanité, le long métrage du réalisateur d'« E.T » est un biopic quand même plutôt destiné au public américain, mieux informé sur le sujet et par conséquent plus réceptif, un peu comme l'était « Le Stratège » l'année dernière.
Autour du gigantesque et démesuré Day-Lewis, qui livre ici une performance à la fois sobre et intense, gravitent des comédiens confirmés (Tommy Lee Jones, Sally Field, Bruce McGill, Jared Harris, David Strathairn), ainsi que des acteurs qui montent (Joseph Gordon-Levitt, très étonnant en fils de Lincoln, Lee Pace, Dane DeHaan, Jackie Earlie Haley) pour le plus grand bonheur du spectateur, témoin d'un véritable défilé d'artistes talentueux.
Côté crew, on notera particulièrement la sublime photographie signée Janusz Kaminski, un des plus fidèles collaborateurs de Spielberg très à l'aise s'agissant de films d'époque (remember son oscar pour « Il faut sauver le soldat Ryan »), et sublimant ici le célèbre président des Etats-Unis avec des plans somptueux, l'ensemble dans des décors fantastiques. La B.O de John Williams résonne, quant à elle, idéalement sur les images.
Bilan : Spielberg orchestre un biopic autour de la période « Tuniques Bleues », avec toutes les chances de cibler juste la sensibilité américaine. En revanche, l'export de la figure Américaine Lincoln reste discutable. Un film d'Histoire livre de l'Histoire, avis aux amateurs d'Histoire !
La Bande Annonce de Lincoln:

NOTE: 6/10

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