dimanche 6 janvier 2013

L'homme aux poings de fer

On connaissait la passion de RZA pour le cinéma de genre, notamment celui de la Shaw Brothers, ainsi que celui de son maître, Quentin Tarantino. C'est donc en toute logique que l'on retrouve ce dernier, accompagné de son jeune protégé Eli Roth, à la production et au scénario du premier long métrage du rappeur américain, « L'homme aux poings de fer ».
Synopsis (source : Allociné)  A son arrivée dans un village de la Chine féodale, un forgeron est contraint à se battre pour lui-même et pour les villageois, qu'il est amené à défendre contre de redoutables guerriers...
RZA, membre éminemment actif du Wu-Tang Clan ayant déjà collaboré avec Quentin Tarantino sur le B.O de « Kill Bill », en gangsta forgeron portant une capuche façon « Assassin's Creed », m'ouais. Pour la crédibilité, il faudra repasser !

Un film aux codes très « asiatiques » - personnages volants façon « Tigre et dragon », pute du héros défoncée sauvagement par les méchants, jeune disciple du valeureux soldat abandonné au même sort, horde de guerriers assoiffés de pouvoir, longs sourcils blancs sur le visage du bad guy - réalisé par un rappeur black, m'ouais. Là encore, on reste dubitatif !
Une histoire complètement abracadabrantesque dépourvue d’étoffe d'un jeune métallurgiste (incarné par un RZA prétentieux, CQFD) prêt à défendre son « Jungle Village » contre de robustes combattants sur fond de love story, on a du mal à y croire également.
De même, l'étiquette Tarantino avec la présence de plusieurs figures fétiches du réalisateur : Lucy Liu, Gordon Liu, Pam Grier, la musique hip hop du Wu-Tang Clan, les séquences hommages à la Shaw Brothers, le style parfois grindhouse, devient vite agaçante et maladroitement plagiée.
Enfin, les scènes de combat souvent cadrées trop serrés et mal maîtrisées par RZA, novice en la matière, nuisent fortement à cet « homme aux poings de fer ».
Pourtant, il faut avouer qu'un certain charme opère malgré tout. Notamment grâce à cette originalité du mélange des genres et des époques : Chine féodale sur fond sonore hip hop, hétérogénéité des arts martiaux et du cast', composé essentiellement de comédiens asiatiques, mais aussi de Russell Crowe, à contre emploi total et parfaitement outrancier en serviteur de l'Empereur. Pour la suite du casting, on trouve Lucy Liu dans un rôle proche de celui d'O-Ren Ishii de « Kill Bill », sublime tueuse talentueuse dont il faut indéniablement se méfier à chaque instant, et la jolie Jamie Chung, décidément très présente sur les écrans en ce moment après « Sucker punch » et « Very Bad Trip 2 » l'année dernière, incarnant ici les « utilités féminines » plus qu'autre chose. 
Quelques brillantes idées à saluer également : mise en scène marquée par un découpage de l'écran façon Soderbergh pour donner un style « manga », ultra violence stylisée, touche surnaturelle, inventions démentes (le couteau pistolet), décors somptueux (le temple des prostituées), répliques instantanément cultes « je vais te pilonner comme j'ai pilonné ta pute » « ils ont une mitrailleuse Gatling qui a autant de balles que de grains de riz en Chine » !
En deux mots : RZA réalise un premier long métrage pétaradant et prometteur malgré ses défauts, en forme d'hommage aux films de son réalisateur chouchou, Quentin Tarantino, qui officie ici à la production. C'est avec plaisir que nous découvrirons son second opus pour vérifier s'il transforme ou non l'essai.

La Bande Annonce de L'homme aux poings de fer:


NOTE: 6,5/10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire