mercredi 16 janvier 2013

De l'autre côté du périph

David Charhon, réalisateur du pathétique « Cyprien », adaptation cinématographique des sketchs d'Elie Sémoun en rôle-titre, sorti dans l'indifférence en 2008, tente de rattraper le coup et met en scène le « buddy movie » « De l'autre côté du périph », ersatz de « L'arme fatale » à la sauce frenchy, avec au générique deux acteurs nouvellement hyper bankables, l'intouchable Omar Sy et le prometteur Laurent Lafitte, de la Comédie Française.
Synopsis (source : Allociné) Un matin à l'aube dans une cité de Bobigny, près d'un vieux tripot clandestin, est retrouvé le corps sans vie de Eponine Chaligny, femme du très influent Jean-Eric Chaligny, premier patron de France, au centre d'un climat social extrême qui secoue le France depuis quelques semaines. Ce matin-là, deux mondes radicalement opposés vont alors se croiser : Ousmane Diakité, policier de la section financière de Bobigny et François Monge, capitaine de la fameuse police criminelle de Paris. Leur enquête va les emmener d'un côté à Paris et son syndicat patronal, de l'autre en banlieue de Bobigny et ses affaires clandestines. Tour à tour, de l'autre côté du périph.
Mathieu Kassovitz regrettait l'année dernière, à peu près à la même période, la « partouze artistico-commerciale », dont est actuellement l'objet le cinéma français, expression qui voudrait que la conception d'un long métrage repose désormais uniquement sur la présence de « stars ultra bankables » au casting. « De l'autre côté du périph » est l'archétype même de ce type de film, à l'existence justifiée seulement sur la présence de têtes d'affiche à l'écran.
 
Soyons honnêtes : le buddy movie de David Charhon a raté la catégorie « film de l'année », et n'est pas THE comédie poilante prête à renouveler le genre. Jouant la carte de l'opposition des classes sociales entre les deux protagonistes principaux, « De l'autre côté du périph » est très (trop!) caricatural, et n'égale sûrement pas les modèles américains cités, de « L'arme fatale », à « 48 heures », en passant par « Le Flic de Beverly Hills », et même « Le professionnel » avec notre Bebel national.
Partant d'un matériel de départ faiblard – scénario « prétexte » à un gag movie plus qu'autre chose – Charhon multiplie maladroitement les clichés sur la banlieue, et tout autant sur les nantis parisiens (les patrons = tous des salauds, bin voyons !).
En dépit des nombreux défauts sus-cités, il faut tout de même reconnaître que certaines scènes font mouche (le passage « à poil » dans le club clandestin) et que la complicité entre Omar Sy et Laurent Lafitte est réelle pour le plaisir du spectateur.
Les acteurs, parlons-en. Fidèles à leur réputation, nos deux flics alignent punchlines sur punchlines, et dégagent, il est vrai, une certaine fraîcheur dans leur jeu. Le rire d'Omar est toujours aussi communicatif lorsque la bonne humeur combinée au self-control de Laurent Lafitte permet de relever le niveau.
Bilan : Une comédie mollassonne maladroitement inspirée par les buddy movies us. Charhon réalise un film au scénario pantouflard et dénué d'âme. Bravo quand même pour la prestation du duo Sy / Lafitte, dont l'union fait la force ici.
La Bande Annonce De l'autre côté du périph :

NOTE: 2,5/10
 

2 commentaires:

  1. 100% d'accord, heureusement que le duo est en pleine osmose, ça permet au film de surnager... 2/4

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    1. yep. Juste une question, pourquoi des notes sur une échelle allant de 0 à 4 ? c'est original en tout cas

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