samedi 20 octobre 2012

Paperboy


Un casting 4 étoiles (Nicole Kidman, Matthew McConaughey, John Cusack et le jeune premier de la classe issu Disney, Zac Efron), un pitch captivant, aux allures de thriller, un décor naturel de rêve (la Floride, ses bayous et ses marécages), un metteur en scène au précédent long métrage prometteur (Lee Daniels, Precious), et pourtant rien n'y fait, « Paperboy », le scandale du Festival de Cannes 2012, est un film raté.
 
 
 

L'histoire relate celle d'un reporter au Miami Times, Ward (McConaughey) et de son fidèle scribe, Yardley Acheman, qui, dans la Floride moite de 1969, s'emploient à faire libérer un type, Hillary Van Wetter (interprété par Cusack), chasseur d'alligators, qu'ils pensent, emprisonné à tort pour le meurtre d'un shérif local. Persuadés de débusquer l'article qui reboostera leur carrière respective, ils sillonnent la région, pilotés par Jack Jansen (Efron), le jeune frère de Ward, livreur du journal local à ses heures perdues, et épaulés par la femme torride du condamné, Charlotte (Kidman), une nymphomane quinquagénaire qui entretient des correspondances épistolaires avec les pensionnaires du couloir de la mort.
 



Si des thèmes forts sont bien présents (peine de mort, homosexualité, racisme), Daniels se contente malheureusement de les survoler via une mise en scène maladroite, obscène, prétentieuse et vulgaire. Maladroite et prétentieuse, notamment quand l'icône « poupée Barbie » Charlotte apparaît dans plusieurs rêves fantasmatiques du jeune « Paperboy ». Ces images, mal cadrées et dignes d'un navet érotique (utilisation abracadabrante des ralentis, pellicule poussiéreuse, réalisation agaçante, esthétique bâclée) déroutent le spectateur. Vulgaire, quand Daniels accumule des scènes de plus en plus crues, incohérentes et non justifiées.
 

Que vient donc faire en milieu de parcours cette stupéfiante scène de Nicole Kidman urinant sur le visage de Zac Efron afin de le soulager d'une piqûre de méduse, si ce n'est une volonté malsaine du réalisateur de choquer pour choquer ?





De même, la fameuse séquence du parloir, où l'ex Mme Tom Cruise mime une fellation lors d'une visite en prison pour amener Cusack à l'orgasme, se trouve discréditée par l'abus de trivialités (champs / contre champs, gros plan de la semence sur le pantalon de Cusack).

 
Ces nombreuses scènes entachent l'intrigue principale, qui se mord rapidement la queue (sans faire de jeu de mots !) à la défaveur d'un festival freak & chic patinant dans la choucroute, où chacun y joue de sa petite folie.
 
 
 
Et si le film pâtit de longueurs étouffantes, il est paradoxalement marqué par une résolution expéditive et bâclée de la trame policière de fond, à la fois rocambolesque et ridicule où John Cusack s'extasie comme un farfadet.

 
Seule Nicole Kidman tire son épingle du jeu, et semble jubiler en écornant son image de star, petite farce entamée depuis maintenant deux ans avec Rabbit Hole et Effraction.
 
 


La Bande Annonce de Paperboy:
 
 
NOTE: 3/10
 
 

2 commentaires:

  1. Raté de bout en bout. Mais Nicole Kidman sort son épingle du jeu. Bon même si moi j'ai aimé le massacre de la fin ahahahahah

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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