Le cru Bourne 2012 aurait-il moins de
saveur que les précédents opus ?
C'est du moins ce que le pitch du
premier blockbuster de cette rentrée laisse présager.
En effet, après l'annonce du forfait
de Paul Greengrass (et de Matt Damon dans la foulée), on pouvait penser que
cela suffirait à New Line Cinema pour couper court à la saga.
C'était manifestement sans (re)compter
les quelques 950 millions de dollars amassés par la franchise, avec
en prime la volonté du studio de ne pas laisser filer leur poule
aux œufs d'or.
Que reste-t-il réellement de l'espion
mutique aujourd'hui, si ce n'est Tony Gilroy, scénariste des
précédentes aventures cinématographiques de Bourne (adaptées des
romans de feu Robert Ludlum) et engagé aujoud'hui par la major pour
diriger un nouveau film Bourne sans Bourne. Un défi!
Si ce Jason Bourne: l'héritage n'est pas le
cataclysme que l'on pouvait craindre, il n'est pas pour autant la pépite
que l'on pouvait espérer.
L'histoire se déroule chronologiquement au même
moment que celle du troisième film.
Synopsis: Le programme Treadstone
dont Jason Bourne était le cobaye, n’était qu'une partie d’une
vaste conspiration, pilotée par plusieurs branches du gouvernement,
plusieurs agences de renseignement, programmes militaires et
laboratoires secrets. De Treadstone
est né ensuite Outcome,
dont Aaron Cross (Jeremy Renner) est l'un des neufs agents. Plus
que des tueurs, ce programme forme ses hommes à assumer des missions
à haut risque, en solo. Mais en dévoilant une partie de
l'organisation, Jason Bourne laisse derrière lui un héritage
explosif. Désormais tous compromis, les agents d'Outcome
doivent dès lors être supprimés, afin que le directeur du
programme, le Colonel Byer (Edward Norton), continue ses activités.
Après avoir fait ses preuves en 2nde
ligne dans plusieurs blockbusters cette année (Mission Impossible en
décembre, Avengers au début de l'été), Renner continue son
bonhomme de chemin à Hollywood, et nous démontre à travers son
interprétation de Cross qu'il est sans nul doute capable de porter
un film sur ses (seules) épaules, de quoi confirmer tout le bien
qu'on pensait de lui.
Ce n'est donc pas dans ce registre que ça coince,
mais plutôt côté scénario, un scénario bancal à souhait, au
rythme maladroit, probablement malade du fondement même du projet,
pas vraiment sequel, et pas réellement reboot pour autant.
Sur le plan directif, on retrouve des séquences
relativement bien pensées (la poursuite aux Philippines notamment)
mais, n'est malheureusement pas Paul Greengrass qui veut : force
est de constater que Tony Gilroy peine à insuffler le dynamisme si
cher à la saga. Là où Greengrass filmait caméra au poing, Gilroy
balance une mise en scène frileuse, sans conviction ni risque,
assujettie au code établi.
Que dire d'autre part ? Edward Norton semble
cachetonner, quand la jolie Rachel Weisz se contente de reprendre les
rênes laissées par Franka Potente dans le rôle du personnage
féminin side-kick du héros taciturne.
Mention passable pour cette nouvelle mouture
Bournesque, en attendant le prochain épisode qu'on espère plus
inventif.
La Bande Annonce de Jason Bourne L'Héritage
NOTE: 6/10
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