samedi 20 octobre 2012

Ted


Après son carton au box office outre Atlantique cet été (218 millions de dollars de recettes à ce jour rien que sur le sol yankee, pour 50 de budget), il était de bon ton de vérifier si « Ted » mérite bien son titre de « meilleure comédie de l'année ».



Le synopis : En 1985, John Bennet, un garçon de huit ans au cercle amical pauvre, fait le vœu que son ours en peluche offert à Noël devienne son meilleur ami pour la vie. Son souhait sera exaucé par magie, l'ours Ted s'anime et l'histoire devient célèbre.
 
 

Vingt-sept ans plus tard, en 2012, Ted (voix de Seth McFarlane en version originale pour celle du nouvellement bankable JoeyStarr en version française) et John (Mark Wahlberg) vivent ensemble en collocation, mais la présence de l'ours empiète sur la vie sentimentale de John, en couple depuis 4 ans avec Lori (Mila Kunis). En effet, John et son ours se comportent comme des enfants, passant leur temps à boire des bières, et fumer de la drogue devant des navets, leur préféré étant Flash Gordon. Aussi, Lori va forcer la main de son petit-ami, et le pousser à s'éloigner de son ami d'enfance pour grandir et devenir plus adulte.


Si Ted s'ouvre comme un bon vieux film familial (un événement extraordinaire, en l'occurrence ici l'arrivée d'un ours en peluche qui parle, surprend un personnage ordinaire, un jeune garçon solitaire vivant dans une banlieue américaine typique) dont seul tonton Spielberg a le secret, ce n'est sûrement pas un hasard. Et si Seth McFarlane, créateur de la géniale série télé « Les Griffin » (Family Guy en Version Originale), se retrouve ici aux manettes du long métrage, ce n'est pas non plus un signe de la providence. On devine, en effet, derrière cette singulière scène d'introduction, le désir de son réalisateur d'offrir aux spectateurs un hommage au film qui a probablement bercé toute son enfance, à savoir notre bon E.T à tous. Et ce n'est pas la séquence suivante du générique inaugural, figurant John en train de porter Ted dans un panier à l'avant de son vélo, une couverture sur la tête, qui dira le contraire. 

 

La suite du spectacle va dans ce sens, ponctuée de clins d'oeil hilarants à des films en tout genre (de Indiana Jones et le temple maudit à Superman Returns, en passant par Le Journal de Bridget Jones!), truffée de références à la génération Facebook, et assez audacieuse pour percuter autant Justin Bieber ou Taylor « Twilight » Lautner que Tom Skerritt ou Adam Sandler (tout le monde y passe !) 

 

Narrer une amitié entre un nounours et un humain pouvait s'avérer être un exercice périlleux voire pari risqué, très risqué, mais Seth McFarlane est un bonhomme qui n'a pas froid aux yeux (pour rappel, après l'annulation coup de théâtre des Griffin en 2001, McFarlane révise sa copie, travaille corps et âme pendant quatre longues années et offre un retour en grandes pompes à sa série phare sur le network, en 2005) et propulse son récit en réinventant totalement les codes du buddy movie, dans une fiction empreinte à la fois de tendresse, d'humour et d'émotions.


 
 
Sa première malicieuse, inventive, surprenante et excellente idée aura été de capturer très vite l'inconscient collectif (attraction universelle de l'illustre doudou) au point que le spectateur est embarqué sans préavis dans la féerie de l'histoire.


Au delà d'un humour savamment novateur (morceau de bravoure dans une scène d'anthologie de baston entre Wahlberg et son ami en peluche), Ted explore subtilement les facettes de l'amitié avec un grand A, du passage à l'âge adulte et de façon plus générale, de tout ce que cela implique (engagement professionnel et relationnel). En d'autres termes, on rit ... mais pas seulement.


Si l'on dépense ses zygomatiques devant Ted, c'est aussi, et surtout grâce à l'invitation cordiale d'un nombre incalculable de guest stars, dont les interventions fusent efficacement sur la pellicule (mention spéciale à Ryan Reynolds et à Sam "Flash Gordon" Jones).


Casting dynamique, avec en première ligne une Mila Kunis radieuse, dont le charme ajoute à la beauté de l'ensemble, et vient déloger les codes assujettis à ce type de personnage, habituellement ô combien castratrice.


Des anicroches quand même : Mark Whalberg, que l'on sent mal à l'aise dans le registre comique (excepté quand il chante une comptine pour palier à sa phobie du tonnerre) ainsi que l'évolution du scénario vers une histoire de rapt, peu crédible, à la chute entièrement prévisible ( gloire par contre à la divine séquence de danse de Giovanni Ribisi).


Tout ceci pour dire, Ted réussit l'exploit d'une comédie transgénérationnelle touchante et drôle, sur un pitch simple mais efficace.
 
La Bande Annonce de Ted:
 

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