mardi 30 octobre 2012

Elle s'appelle Ruby


Cinq ans après la pépite « Little Miss Sunshine », le duo Valérie Faris et Jonathan Dayton remettent le couvert dans la comédie indé US acidulée avec « Elle s'appelle Ruby ». La question qui brûle les lèvres : le tandem a-t-il réitéré son succès ?
 

Synopsis : Calvin, romancier à succès en mal d'inspiration, se voit encouragé par son psychanalyste à écrire sur la fille de ses rêves, jusqu'au jour où se superpose à ses lignes Ruby, une Ruby amoureuse de lui et conforme à ce qu'il avait écrit et rêvé.


Le film, doux amère, probablement inspiré à la fois du mythe de Pygmalion, et dans une moindre mesure de « L'Incroyable destin de Harold Crick » côté narration, est un petit peu trop sage pour transformer aisément l'essai, mais offre néanmoins de savoureux et délictueux moments de cinéma comme on les aime.

 
Et si Paul Dano confirme, s'il en était encore besoin, qu'il a toujours du flair lorsqu'il s'agit de dénicher la perle rare, LE scénario qui dépote (« There Will Be Blood » est là pour vous le rappeler), on sent malheureusement celui ci pas tout à fait dans ses baskets avec son statut de héros, démuni de charisme face à son rôle.


Il jouit, fort heureusement, de la présence à l'écran de sa dulcinée, la fraîche et pétillante Zoe Kazan, qui signe également là le scénario du long, et se révèle absolument divine en créature rouquine tout droit sorti de l'esprit du personnage de Calvin.


Les protagonistes, attachants et pittoresques à la fois, dont les qualités et défauts tendent vers la description de tableaux humains sans concession, soulèvent en toile de fond les questions autour de l'influence de l'Amour dans le cheminement ainsi que la construction de nos vies, mais aussi dans les liens unissant le créateur à sa créature. Attention Mr Calvin, ne perdez pas de vue les limites de la fiction, le mirage de la perfection peut vous décevoir.


À côté des codes classiques et des clichés de la « romcom », Kazan livre une histoire sans tabou, joyeusement absurde et agréablement surprenante sur la fin, où le démiurge du récit s'enlise sur un terrain que l'on n'attendait pas, plutôt dramatique et émouvant, dans lequel il tente vainement de prouver à son œuvre qu'elle est doublement irréelle et fantasmatique.


On regrettera peut être la galerie des autres personnages de l'aventure, un poil frileux et bien trop alambiqués pour une entreprise de séduction. Un Antonio Banderas et une Annette Bening pas vraiment percutants.
 
 
Bilan : une production indépendante qui vient accréditer tout le bien que l'on pensait de la pair DaytonFaris, après le très réussi « Little Miss Sunshine ». Seule ombre au tableau : hétérogénéité de la distribution.

La Bande Annonce de Elle s'appelle Ruby:

8 commentaires:

  1. bonjour, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ta critique, Zoe à bien caché dans l'ecriture du script ce qu'elle voulait faire, deux ou trois visionnages s'imposent pour relever certains détails qui révèleront le message. Zoe Kazan, un grand talent , à suivre...

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  2. Pour l'encourager : https://twitter.com/Zoe_Kazan

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  3. Oh mais il avait l'air bien ce film.. Je note..

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  4. J'ai vu le film la semaine dernière dans l'avion. J'ai adoré, je me souviens un jour j'avais vu la B-A et je me suis dit "Oh, ce film n'a pas l'air trop intéressant" Mais en fait j'ai adoréééé <3 @DreamsSoulful

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