lundi 18 novembre 2013

Hunger Games – L'embrasement

Le phénomène surprise éclatant « Hunger Games » au printemps 2012 a rivé les regards ambitieux d’Hollywood vers la nouvelle saga du teen-movie à succès. Harry Potter et Bella Swan sur le bord de la route (pour combien de temps ?), Katniss Everdeen peut enflammer le box-office mondial (691 millions de dollars récoltés pour une mise d'à peine 78 millions). Un sacré pactole qui place donc le deuxième volet sur une estrade, entre attentes fournies par un public exigeant et prévisions chiffrées. Retour à Panem, pour « Hunger Games – L'embrasement » (« Catching Fire » en version originale).
Synopsis Allociné : Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74è édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark. Puisqu'ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le Président Snow prépare la 75è édition des Hunger Games, les Jeux de l'Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais …
Premier constat : après avoir signé le premier volet, Gary Ross a bel et bien cédé le fauteuil de réalisateur à Francis Lawrence. Exit les nausées saisissantes provoquées par une caméra à l’épaule osée mais maladroite. « L'embrasement » se montre au contraire d’une grande fluidité et bénéficie même de plusieurs plans somptueux, témoins d’un savoir-faire méconnu de la part du metteur en scène de « Constantine » et « Je suis une légende ». On toucherait presque à l’espièglerie tant la violence ici n’est quasiment plus édulcorée, et surtout dépourvue des artifices grossiers et illisibles qu’« Hunger Games » laissait redouter. La mise en scène s’en trouve plus immersive et ne perd pourtant jamais en recul.

Dans son entier, le film est bien servi par les prestations irréprochables d’un casting pointu. Jennifer Lawrence brille en son centre, sans pour autant faire de l’ombre à ses partenaires. Quand les têtes connues persistent dans l’excellence, les nouveaux venus trouvent naturellement leurs places. Les jeunes comédiens Josh Hutcherson & Liam Hemsworth continuent d’étonner dans leur rôle respectif. Woody Harrelson & Elizabeth Banks sont fréquemment plus dénudés dans leurs émotions. Les triomphants Donald Sutherland & Stanley Tucci ne cessent de fasciner, de terrifier ou d’éblouir dans toute la richesse de leur jeu. Mais c’est avec les newcomers Sam Claflin & Jena Malone, qui l’un comme l’autre crèvent l’écran, qu’on sera le plus surpris… Finalement plus qu’avec un Philip Seymour Hoffman rutilant, quoique quelque part sous-employé.
Autre fulgurance du film : sa direction artistique. La saga accorde un rare soin à ses environnements, et ce second épisode rehausse la crédibilité de Panem ; les décors reprennent les partis pris du premier métrage en apportant de remarquables trouvailles. Des districts aux bâtiments monumentaux du Capitole, on devine l'univers d’« Hunger Games » en perpétuelle réinvention sous la palette ambitieuse de ses concepteurs. Même soucis du détail pour les costumes, d’une finesse visible et bien moins en contraste avec le ton du film que ne l’étaient ceux des premiers jeux de la faim. La bande-originale est, quant à elle, bien sentie, parfois tire-larmes mais jamais clinquante.

« L'embrasement » ne divise en définitive que dans sa structure à deux versants. Dans sa première partie, l’intrigue entretient une proximité qui captive. On suit les problématiques de médiatisation et de subversion avec intérêt, ce sont d'ailleurs ces thématiques qui différencient la saga des teens-movies romantiques du même acabit. La photographie et les libertés prises avec le matériau d’origine – très légères, le degré de fidélité étant ici exceptionnellement élevé – conduisent aussi le film dans ce sens.
C'est finalement quand les hostilités se font plus tangibles – difficile de trop en dévoiler – que « L’embrasement » est capricieux de vouloir presser le pas. À tort : il en abandonne le tissage méticuleux des relations et la montée en pression des enjeux pour ne faire que les survoler in finale, cochant les morts comme autant de cases insipides et allant au superficiel comme si c’était l’essentiel. L’émotion paraît mécanique, fugace et donc inexistante. Regrettable, et amoindrissant forcément un cliffhanger haletant …. jusqu’à « La Révolte » et sa vision en deux chapitres pour le cinéma, à paraître dès l’an prochain.
En deux mots : Artistiquement puissant et éloquent dans le respect de l’œuvre dont il est l’adaptation, « L’embrasement » délivre de solides sensations pour un teen movie juste et divertissant. Perdre en intensité dans les pics de tension en devient d’autant plus frustrant, mais voir de jeunes acteurs soutenir un film au caractère aussi marqué (certainement davantage que le précédent) est un plaisir qu’on aurait du mal à bouder.
Anecdote : Artiste inconnue à l'époque du premier opus, Jennifer Lawrence n'avait perçu (que) 500.000 dollars pour sa performance. Un Oscar de la meilleure actrice et une ultra-médiatisation plus tard, l'actrice a touché 10 millions de dollars pour ce second épisode, soit 20 fois plus. La rançon de la gloire.

Article rédigé par Douglas Antonio
 
La Bande Annonce d'Hunger Games - L'embrasement:
 
 
NOTE: 7,5/10
 

2 commentaires:

  1. Début trop long, games bâclés et finalement on cherche toujours l'embrasement qui sera au final pour le prochain... 1/4

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  2. L'embrasement était bel et bien présent dans ce 2ème opus, la révolte par contre sera pour le 3ème ! :)

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