lundi 22 octobre 2012

Bachelorette


Si ce « Bachelorette », adaptation sur grand écran d’une pièce de théâtre off-Broadway, a tout, en apparence, d’une bonne comédie de filles pour filles réalisée par une fille, et estampillée Judd Apatow, prête à cartonner et surfer sur la vague du succès colossal de « Mes meilleures amies », le film de Leslye Headland n’est malheureusement pas moins qu’un triste émule du précédent long métrage cité, où l’humour se fourvoie, codifié par du mauvais déjà vu.

L’histoire, tiédasse à souhait, retrace celle de trois amies d’enfance (Regan la vénale, Katie la nympho et Gena la raisonnable, interprétées respectivement par la mélancolique Kirsten Dunst, l’hystérique Isla Fisher et la pétillante Lizzy Caplan), invitées en qualité de demoiselles d’honneur au mariage d’une ancienne camarade de lycée, celle ci, obèse, sujet de railleries et surnommée à cette époque « face de truie » (Becky alias Rebel Wilson). Ni mariage ni traditionnelle fête d'enterrement de vie de jeune fille ne vont se dérouler sans encombre.
Déluge de comparaisons en tête face à ce « Bachelorette ».
On pense tout d’abord à « Mes meilleures amies » bien évidemment, comédie Rated ayant imposé le gold standard outre Atlantique, puis rapidement partout dans le monde. Des scènes trash et cultes pour leur goût de démesure dans le but de mieux illustrer le propos, stratégie propre à la Comédie. Le clin d’œil va même plus loin puisque l’actrice Rebel Wilson, déjà présente dans la production de Paul Feig, télescope le lien en resurgissant ici.
Puis, c’est « Very Bad Trip », film jugé lui aussi fédérateur par le public et la critique, qui nous interpelle, devant le jubilatoire concept de l’enterrement de vie de jeunes mariés bien énolique, bien caricatural.
En troisième ligne, c’est « Sex and the City », auquel on emprunte ici les 4 héroïnes, archétypes d’un genre ayant acquis ses lettres de noblesse dans ce conformisme. Concept à l'époque novateur, ringard aujourd'hui.
Enfin, on flaire l’esprit « Saturday Night Live » face au constat suivant : derrière la production de ce long métrage se trouvent les vieux compères Will Ferrell et Adam McKay, duo d'auteurs des hilarants « Anchorman » et « Frangins malgré eux », ou encore « Ricky Bobby : roi du circuit », hélas trop peu connus dans nos contrées.
Le scénario, très paresseux dans ses premières notes (passage obligatoire de l’annonce du mariage aux demoiselles d’honneur par la mariée, rituel filmique de l’éternel blabla autour de la notion d’engagement, présentation de la robe de la promise), aligne davantage de vannes dans une dernière demi heure plus vivante, et enfin cinglante.
C'est au « lâchage » de Kirsten Dunst, bien trop timide en début de course, qu'on doit cet humour décomplexé en seconde partie, malgré son côté un peu potache. Mais contrairement au carton de l’été dernier, Leslye Headland distille malheureusement son « bébé » en séquences aux airs de cheveux sur la soupe et dénuées de sens.
Le film promène un sentiment d’hétérogénéité sur ce versant scénaristique, et également sur le plan casting. Le spectateur apprécie la compagnie de Lizzy Caplan, drôle en héroïnomane fantasmant sur la fellation, et se farcit dans le même temps une Isla Fisher insupportable et décérébrée, dans un rôle semblable à celui qu’elle tenait dans « Serial noceurs ». Quant aux personnages masculins, ils sont lisses et creux, juste bons pour la figuration. Où sont donc passés le talent et le charisme de Chris O'Dowd ?
Pour tout dire, on s'étonne de la débâcle, l’aura Apatow aurait-il égaré sa superbe. Résumé de l'ensemble : film scato, bad porno, en fait pas très jojo !!!
 
 
La Bande Annonce de Bachelorette:
 
 
NOTE: 4/10
 

2 commentaires:

  1. Hihihi ta fin d'article !
    Ouais un flm girly a voir entre nénettes entre deux lamentations sur les hommes !

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