Un blog critiques ciné comme il se doit. Ici, on parle popcorns, films d'horreur, de guerre, d'amour, d'aventure, de SF, de comédies, de Tim Burton, de blockbusters, tickets, toiles, remakes...
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Synopsis Allociné :
Billy Taggart, un ancien flic reconverti en détective privé, tente
tant bien que mal de faire tourner son affaire. Le jour où l'homme
le plus puissant de New York, le Maire lui confie la mission
d'enquêter sur la supposée infidélité de sa femme, il est loin
d'imaginer qu'il va se retrouver au cœur d'une vaste machination sur
fond de campagne municipale.
Russell Crowe interprète quant à lui le Maire de New York
avec une certaine classe.
Ce n'est donc pas du côté du duo que
« Broken City » pêche (quelques joutes verbales
habilement montées entre les deux), mais plutôt à cause de tout le
reste.
« Broken City » est en
effet un film servi par une intrigue et une réalisation pataudes,
aussi bandante qu'un mauvaise épisode de série électorale us telle
que « Boston Justice » ou « New York, unité spéciale ». Récit avançant à un rythme académique, sans
aucune tension, écriture digne d'un vulgaire spot tv,
rebondissements inintéressants sur fond de magouilles immobilières
et corruption à haut niveau, tout porte à croire qu'Allen est le
vilain petit canard de la fratrie, qui se démarque habituellement
par son formalisme.
Bilan : Il est loin le
temps de « Menace II Society » où les frères Hughes
s'immergeaient avec force dans le quotidien d'une communauté black
pauvre de L.A. Allen, sans son frère Albert, réalise un banal
thriller, sans saveur, qui paraît avoir été réalisé il y a
quinze – vingt ans.
Après un premier épisode plutôt
sympatoche et fructueux (543 millions de dollars amassés sur le
globe), mais surcôté, la saga « Moi, moche et méchant »
s'offre un nouvel opus, sobrement intitulé « Moi, moche et méchant 2 ». Côté réalisation, on ne change pas une équipe
qui gagne : Chris Renaud et Pierre Coffin reprennent du service
et se chargent de donner un frère à leur bébé.
Synopsis Allociné :
Ayant abandonné la super-criminalité et mis de côté ses activités
funestes pour se consacrer à la paternité et élever Margo, Edith,
et Agnès, Gru, et avec lui, le Professeur Néfario et les Minions,
doivent se trouver de nouvelles occupations. Alors qu'il commence à
peine à s'adapter à sa nouvelle vie tranquille de père de famille,
une organisation ultrasecrète, menant une lutte acharnée contre le
Mal à l'échelle planétaire, vient frapper à sa porte. Soudain,
c'est à Gru, et à nouvelle coéquipière Lucy, que revient la
responsabilité de résoudre une série de méfaits spectaculaires.
Après tout, qui mieux que l'ex plus méchant de tous les temps,
pourrait attraper celui qui rivalise pour lui voler la place qu'il
occupait encore récemment.
Rejoignant nos héros, on découvre :
Floyd , le propriétaire du salon Eagle Postiche Club pour hommes et
suspect numéro 1 du crime le plus abject jamais perpétré depuis le
départ de Gru à la retraite ; Silas de Lamolefès, le
super-espion à la tête de l'organisation de l'Agence Vigilance de
Lynx, patron de Lucy, dont le nom de famille est une source
inépuisable d'amusement pour les Minions ; Antonio, le si
mielleux objet de l'affection naissante de Margo, et Eduardo Perez,
le père d'Antonio, propriétaire du restaurant Salsa & Salsa et
l'homme qui se cache peut-être derrière le masque d'El Macho, le
plus impitoyable et, comme son nom l'indique, méchant macho que la
terre ait jamais porté.
Commençons par le casting vocal :
Steve Carell reprend le rôle hystérique de Gru avec toujours autant
de ferveur et d'extravagance, Kristen Wiig prête cette fois sa voix
au personnage de Lucy après avoir œuvré sur une autre dame dans la
première mouture, Russell Brand pousse à nouveau la vocalise pour
le Dr Néfario, Miranda Cosgrove est Margo, l'aînée des filles
adoptives de Gru, et Benjamin Bratt incarne le bad guy Eduardo
Perez, alias El Macho, reprenant au pied levé le rôle délaissé
par Al Pacino, parti quelques semaines à peine avant la sortie du
film en salles pour différents artistiques avec la production. Un
casting détonnant, qui prend un plaisir certain à doubler ces
personnages loufoques.
Côté hexagonal, c'est Gad Elmaleh qui
incarne Gru, Audrey Lamy est sa compère féminine et enfin, c'est
l'ancien footballeur marseillais Eric Cantona qui officialise en tant
que méchant Eduardo Perez. Tout aussi branché, mais nettement moins
croustillant à l'arrivée.
Chris Renaud, l'américain, et Pierre Coffin, le frenchy, poursuivent l'aventure colorée « Moi, moche et méchant » et offrent une confrontation Gru / El Macho
plutôt sympa, mignonnette et récréative par moments (merci les
Minions), mais qui demeure à des années lumière des pépites des
géants Pixar / DreamWorks Animation.
Faute tout bonnement à un scénario un
peu simpliste, où Gru délaisse ses activités de super-criminalité
pour se consacrer à la paternité et jouer les apprentis agents
secrets en compagnie d'une coéquipière dont il tombera évidemment
éperdument amoureux. Pour l'originalité, on repassera.
De même,
les personnages des Minions, même s'ils sont plutôt poilants et
joyeusement décalés, sont en fin de compte ni plus ni moins qu'un
mix honteux entre les Oompa Loompas, les Jawa de « Star Wars »,
les martiens de « Toy Story » et les lapins crétins.
On
aura également droit au cours de l'aventure aux premiers émois de
Margo, à quelques séquences musicales consternantes (« WYMC »,
ou Gru qui danse sur du David Guetta).
Influencés par l'univers des Comics,
nos deux réalisateurs se montrent heureusement plus inventifs sur le
plan visuel avec des passages inattendus et d'une beauté
époustouflante : El Macho chevauchant un requin et se jetant
dans un volcan en pleine éruption, le camion de glaces aspirateur à
Minions, la danse salsa d'Eduardo Perez, la séquence dans l'avion très « Being John Malkovich », les Minions en mode pompiers complètement
barjos, la scène avec Gru qui se prend pour Dark Peter Parker de
« Spider-Man 3 », le speed-dating organisé par
Margo, Edith et Agnès …
Bilan : Le carton surprise
2010 « Moi, moche et méchant » se décline en franchise
avec un deuxième opus divertissant et réjouissant, qui fout assez
facilement la banane en sortie de projo mais qui ne restera jamais
dans la légende, à l'instar des produits Pixar.
Synopsis Allociné : A
Paris, Lionel Kasdan, commissaire de la BRI à la retraite, enquête
sur un meurtre étrange : un chef de chœur a été retrouvé
mort dans sa paroisse, les tympans détruits, sans qu'aucun témoin
n'ait apparemment assisté à la scène. De son côté, Frank Salek,
un agent d'Interpol menacé d'être mis à pied par ses supérieurs à
cause de son comportement excessif, traque la piste d'une
organisation secrète, spécialisée dans le kidnapping d'enfants.
Lorsque Salek apprend la mort du chef de chœur, il pense avoir
établi un lien avec sa propre enquête et accepte de faire équipe
avec Kasdan. Mais plus l'enquête avance, plus Salek semble perdre
pied, comme rattrapé par un secret jusque-là enfoui. Dès lors, les
deux hommes vont plonger dans une affaire qui trouve sa source dans
les heures les plus sombres de la Seconde Guerre Mondiale …
Jean-Christophe Grangé, ou l'un des
rares auteurs français dans le domaine du thriller à avoir percé
aux Etats-Unis. Parallèlement à sa carrière de romancier à la
reconnaissance internationale, il faut noter que le bonhomme
collabore régulièrement avec l'industrie du cinéma : outre
l'adaptation des « Rivières pourpres », il a également
écrit le scénario du médiocre « Vidocq », ainsi que
celui de « Switch » de Frédéric Schoendoerffer.
Sylvain White, fils d'un basketteur
professionnel américain et d'une hôtesse de l'air française, a
réalisé « Souviens-toi … l'été dernier 3 » et
« Steppin' ». Un CV pas brillant brillant, en somme !
Aujourd'hui, il essaye de singer les thrillers us les plus vertueux,
« Se7en » en pôle position et son duo de flics
palpitant, ou encore « Millenium » avec l'idée des
atrocités perpétuées par les nazis, voire même du « Da Vinci Code » avec ses énigmes religieuses, mais se plante
totalement en plagiant littéralement « Les Rivières pourpres ».
Le vieux sage, légende de la crim',
qui fait équipe avec un jeune flic incontrôlable, un chien fou pas
franchement à l'aise avec les règlements, pour enquêter sur toute
une série de meurtres mystérieux, ça ne vous rappelle rien ?
À la place de Jean Reno & Vincent Cassel, on a cette fois-ci
JoeyStarr, l'agité de service, en tandem avec notre Gégé national
(enfin plus vraiment, s'il on en croit ses multiples passeports à la
Jason Bourne). Une paire plutôt mal assortie sur le papier, mais qui
s'en sort finalement assez convenablement, portant le film à lui
seul, même si les deux n'apparaissent parfois pas très impliqués
(surtout JoeyStarr en fait). Gérard Depardieu incarne le commissaire
à la retraite Lionel Kasdan tout en sobriété, jamais dans l'excès,
et JoeyStarr trouve un rôle taillé sur mesure.
Nous pouvons également remercier le
compositeur Max Richter qui effectue comme à son habitude un très
bon boulot, notamment grâce à son style post-minimaliste
reconnaissable entre tous (« Shutter Island », « Valse avec Bachir », « Perfect Sense », « Syngué Sabour – Pierre de patience »), ainsi que le directeur de la
photographie Denis Rouden, fier d'un travail soigné sur l'image,
assez sombre, qui rend divinement grâce à l'ambiance noire du
matériel de départ.
Pour le reste, pas grand chose à se
mettre sous la dent. Des comédiens mal dirigés (Héléna Noguerra,
Marthe Keller, Jimmy Jean-Louis), une réalisation clipesque mal
venue (caméra tremblante), une intrigue balourde, des
rebondissements grotesques (le cri d'un enfant qui tue des gens en
perçant leur tympan?), un suspense quasi-inexistant, des dialogues
bercés de second degré inadapté (« C'est une légende ce
Kasdan. C'est surtout un casse-couilles ») …
Bilan : Une énième
adaptation ciné semi-ratée d'un roman de Jean-Christophe Grangé,
qui a décidément la guigne sur grand écran. En espérant voir un
jour émergé un bagage salles obscures plus conséquent pour « Le Passager », œuvre de Grangé considérée comme la plus distinguée
par ses fans.
Précédé d'un bad buzz
incroyable similaire à celui de « Men In Black III » l'an
dernier, « Word War Z », adaptation du roman éponyme de
Max Brooks, n'aura quasiment jamais terminé d'accumuler les déboires
avant sa sortie en salles.
Un
authentique development hell, marqué par une
pré-production chaotique, un producteur exécutif viré quelques
mois à peine avant les prises de vues, des rumeurs de clash
sur le tournage entre le réalisateur Marc Forster et l'acteur
principal Brad Pitt, également crédité comme producteur du film
via sa société Plan B Entertainment, un directeur de la
photographie (Robert Richardson) pas dans ses baskets sur ce type de
blockbuster, un dernier acte entièrement remanié par
Paramount grâce à l'intervention du scénariste « sauveteur »
Damon Lindelof (« Lost », « Prometheus »,
« Star Trek Into Darkness ») et celle de son collaborateur
Drew Goddard (scénariste de plusieurs épisodes de « Buffy contre les vampires » et réalisateur de « La Cabane dans les bois ») qui peaufine avec l'aide de Christopher McQuarrie
(homme de l'ombre puisque non crédité au générique) la dernière
version du script, ayant pour corollaire 7 semaines de reshoots
interminables, une date de sortie repoussée de plus de six mois, et
un budget final exorbitant, avoisinant les 200 millions de dollars.
De quoi faire rager les créanciers !
Les choses n'ont inlassablement pas
fini de se gâter lors de la parution en ligne de la bande-annonce,
jugée ultra-décevante aux yeux des fans du bouquin, puis la
promesse de l'équipe d'assurer une promotion marathon pour limiter
la casse en salles (concert géant de Muse lors de l'avant-première
mondiale du film à Londres, un Brad Pitt endiablé venu défendre le
long métrage corps et âme lors des habituels interviews télés) …
Et pourtant … « World War Z »
a connu une improbable success-story ce week-end aux USA en
dépassant toutes les espérances au box office national, avec plus
de 66 millions de dollars récoltés en 3 jours seulement, et cela
bien sûr face à des concurrents mastodontes (le lancement de
« Monstres Academy » + les moissons « Man of Steel », « Fast & Furious 6 » et
« Insaisissables »). Alors qu'en est-il réellement ?
Synopsis Allociné : Un
jour comme les autres, Gerry Lane et sa famille se retrouvent coincés
dans un embouteillage monstre sur leur trajet quotidien. Ancien
enquêteur des Nations Unies, Lane comprend immédiatement que la
situation est inhabituelle. Tandis que les hélicoptères de la
police sillonnent le ciel et que les motards quadrillent les rues, la
ville bascule dans le chaos …
Les gens s'en prennent violemment
les uns aux autres et un virus mortel semble se propager. Les êtres
les plus pacifiques deviennent de redoutables ennemis. Or, les
origines du fléau demeurent inconnues et le nombre de personnes
infectées s'accroît tous les jours de manière exponentielle :
on parle désormais de pandémie. Lorsque des hordes d'humains
contaminés écrasent les armées de la planète et renversent les
gouvernements les uns après les autres, Lane n'a d'autre choix que
de reprendre du service pour protéger sa famille : il s'engage
alors dans une quête effrénée à travers le monde pour identifier
l'origine de cette menace et trouver un moyen d'enrayer sa
propagation …
Initialement prévu pour paraître dans
les salles le 21 décembre 2012, « World War Z » a été
repoussé suite à ses aléas de production, laissant redouter le
pire : « Marc Forster was not ze man for ze job ».
Et cette crainte devint hélas réalité dès la sortie de projo tant
on a l'amer impression d'un film mis en boîte par un homme fragile,
étriqué par une machinerie qui le dépasse, et paralysé par son
studio omnipotent et peu scrupuleux.
Marc Forster, réalisateur nettement
plus à l'aise lorsqu'il s'agit de configurer des drama
mielleux teintés d'émotions (« Neverland »,
« L'Incroyable destin de Harold Crick », « Les Cerfs-volants de Kaboul »), s'était pourtant essayé aux joies
et aux difficultés du film de commande sur « Stay », puis
avait mis le pied à l'étrier sur un blockbuster de grande
ampleur en réalisant les 22ème aventures cinématographiques de
l'espion britannique James Bond « Quantum Of Solace »
avec le résultat très inégal que l'on connaît : de bonnes
idées sur le papier machinalement anéanties par un cruel manque de
savoir-faire dans le management de l'action et le maniement de
caméras mouvantes. L'exemple le plus probant : la classique
séquence d'introduction James Bondienne de « Quantum Of Solace », bien écrite, mais abominable dans son
rendu on-screen.
Ici, le support de départ est aussi un
roman. Un petit bijou littéraire signé Max Brooks (fils du
réalisateur Mel Brooks), du genre horreur post-apocalyptique, publié
en 2006 et encensé par la critique. Recensement d'une collection de
points de vue individuels sous la forme d'interviews entre l'auteur
et les personnages, « World War Z » avait également
cette réputation de contemplation du chaos, vision plus que
terrifiante et pessimiste du futur de notre planète.
Pas facile donc de traduire ça en
langage cinématographique universel. C'est tout d'abord Joseph Michael Straczinski qui signe la première version du script, avec
quelques ajouts de Matthew Michael Carnahan. Devant l'insatisfaction
générale, c'est ensuite Damon Lindelof qui est appelé à la
rescousse par Brad Pitt et la production. Épaulé par son compère
Drew Goddard, ils écrivent ensemble un "nouveau" dernier acte et
finissent par réintroduire quelques éléments du scénario initial
de Carnahan. Un joyeux bordel qui transparaît bien évidemment à
l'écran, avec cette sensation de chaos général où chacun y met de
sa personne pour sauver le navire – le découpage en plusieurs
actes en témoigne – sans réelle conviction, voire pire, parfois
accompagné de confusion (les explications probablement limpides dans
le livre sur la fameuse « théorie du dixième homme » en
charge de contredire et révoquer les neufs autres, mais
incompréhensibles dans le film).
Marc Forster reproduit à l'exactitude
les défauts luminescents de « Quantum Of Solace » :
de réelles illuminations sur le papier (les troupeaux de zombies qui
se rassemblent, les hordes d'humains contaminés qui s'empilent
telles des colonnes de fourmis pour escalader les murs et franchir
les parades des survivants, visibles dans le trailer) pour un
résultat brouillon, offrant son lot de facepalms (les CGI
immondes des zombies et le design pourri du labo),
voire bâclé (l'épilogue monté à la hache, Matthew Fox & David Morse quasi coupés au montage final, les répliques
agaçantes de certains personnages qui commentent faits & gestes
de Brad Pitt là où un silence aurait été plus judicieux). Autre défaut assez préjudiciable :
la classification PG-13 du long métrage outre-Atlantique qui
l'empêche de « présenter » convenablement ses
créatures, ou leurs faits d'armes (aucune goutte de sang à l'écran,
découpages de membres seulement hors champs).
Enfin, gageons un thème musical de
Muse (la chanson instrumentale « Isolated System » tirée
de leur dernier album studio) trop récurrent et envahissant, même
s'il est en parfaite adéquation avec les images.
Attention, « World War Z »
jouit heureusement de quelques atouts incontestables : une
ambiance frénétique marquée par cet élan anarchique balancé dès
les 5 premières minutes de bobine, un rythme haletant qui maintient
le spectateur en haleine durant les deux premiers tiers, le
pari semi-tenu d'un « zombie movie tout public »
aux allures de film – catastrophe truffé de rebondissements assez
originaux (le « traitement » versus la zombification), un
Brad Pitt qui fait le job, une dimension géopolitique attendue mais
nécessaire, caractérisée par la dénonciation de l'inaptitude des
gouvernements à gérer l'état de crise, ainsi que quelques
séquences qui font mouche comme l'ouverture,
vraiment prenante, le passage à Jérusalem, très lisible avec ses
nombreux panoramiques, ou encore, celle du crash aérien, vraiment réussie.
Bilan : Mélange des genres
pour cette adaptation (« inspiration » si on voulait être
pointilleux) cinématographique du roman culte de Max Brooks « World War Z » entremêlant film militaire – zombie movie –
disaster movie – survival – au bilan bancal, somme
de quelques éléments inspirés (la réelle inventivité concernant
les effets de masse des zombies), soustraits à des abominations
irréparables (l'énorme fuck de Paramount à
Forster dans l'épilogue).
Après l’enjolivant et rafraîchissant (mais très
sombre à la fois) « Le monde de Charlie » en début d’année, c’est un
autre teen-movie qui fait
actuellement jaser sur la toile, la dramédie « Struck », porté par
Chris Colfer, irrésistible Kurt Hummel de la série « Glee », et mise
en scène par le réalisateur prometteur Brian Dannelly.
Sorti en 2012 aux Etats-Unis, « Struck »
est le premier long métrage de Chris Colfer en qualité de scénariste et acteur
principal. Carton dès sa sortie sur iTunes, ce film indé donna ensuite lieu à
une œuvre littéraire intitulée « The Carson Phillips Journal »,
rédigée par les bons soins de Colfer himself, qui fit un véritable tabac au
point de mériter le titre de best-seller
permettant ainsi au film de traverser l’Atlantique et de débarquer enfin dans l’hexagone,
notamment à l’occasion de l’ouverture du Champs Elysées Film Festival 2013.
Synopsis
Allociné :
Carson, lycéen geek, malin et sarcastique, rêve de devenir un talentueux
journaliste. Mais il lui faut un dossier bêton pour intégrer une prestigieuse
université et quand on vient de Clover High School, ce n’est pas facile !
La conseillère pédagogique de son lycée lui suggère de créer un club littéraire
pour sortir du lot. Mais comment motiver des lycéens plus intéressés par le
foot, la drague, les bimbos et la fête ? C’est alors que sa seule amie,
Malerie, lui propose une méthode imbattable pour convertir les irréductibles
glandeurs à la littérature.
Qui l’eut cru ? Après « Le monde de Charlie », « Struck » fait office de second teen-movie 2013 nihiliste et désarmant, emprunt d’une noirceur
aussi foudroyante qu’inattendue (c’est le cas de le dire !). Il faut dire
que Chris Colfer, malgré son jeune âge (23 ans, CQFD), est loin d’être un
novice, l’acteur – chanteur – écrivain (auteur de 2 romans, rien que ça !)
ayant en effet bénéficié en 2011 d’un incroyable statut d’une des personnes les
plus influentes dans le monde selon le « Time 100 ».
Si « Struck » s’avère plutôt basique dans
sa construction narrative – les tribulations d’un jeune ado en quête de
carrière journalistique – le film se démarque des commodités habituelles grâce à
son écriture brillante, sa galerie de personnages décalés (Rebel Wilson,
impeccable comme à l’accoutumée), les sarcasmes affichés du jeune Carson, qui
se joue avec dérision de tous les clichés sur les groupes sociaux des lycées
us. Au départ irritable et ô combien narquois, Carson / Colfer devient par la
suite terriblement attachant.
Brian Dannelly & Chris Colfer balayent avec une sincérité
singulière et une mélancolie bouleversante des thèmes aussi variés et subjectifs
que la séparation parentale, les familles recomposées, la mise en échec d’un
idéal professionnel, le non-sens de l’existence, le spleen adolescent compartimenté par les angoisses de mort.
Ils n’en délaissent pas pour autant le côté léger
acidulé indispensable aux bonnes comédies indies, avec quelques situations
cocasses judicieusement balancées, notamment lorsque Carson & Malerie font
chanter leurs camarades afin de les faire composer.
Brian Dannelly relève, quant à lui, le défi d’assurer
une mise en scène à la fois sobre et esthétique (le plan final somptueux de
Chris Colfer assis sur le capot de sa voiture, soleil couchant), soignée,
efficace, composée de choix musicaux astucieux (Patrick Watson, Ok go, Arcade
Fire).
Bilan : « Struck », porté par Chris Colfer,
starisé grâce à Glee, est la grosse surprise ciné de ce mois de juin. La candeur et l’originalité de traitement
parviennent à hisser « Struck » à hauteur d’une comédie dramatique
intelligente, recélant un charme et un pessimisme
insoupçonnés.