Été 2005. « Serial Noceurs » (Wedding Crashers en VO), petite comédie sentimentale américaine sans prétention réalisée par David Dobkin (« Shanghaï Kid 2 », mais surtout le plutôt réussi « Clay Pigeons »), surgit de nulle part et crée la surprise au box office us avec plus de 209 millions de dollars amassés pour un budget modeste de 40 millions. Duo d'acteurs acolytes, caméo de luxe bien senti, galerie de personnages loufoques sous leurs apparences conventionnelles, révélation Bradley Cooper, et pitch amoral pourvoyeur de plusieurs pépites burlesques seront les ingrédients miracles de « Serial Noceurs ».
Ayant un temps envisagé d'offrir un
petit frère au film estampillé Frat Pack – une brochette
de comédiens complices on et off-screen dont font bien évidemment partie Owen Wilson & Vince Vaughn, héros de
« Serial Noceurs » – Vince Vaughn eut finalement l'idée
d'une nouvelle comédie, après avoir vu un reportage sur Google à
la télévision, servie sur un plateau d'argent pour réunir le
tandem, intitulée « Les Stagiaires ».
Exit Dabid Dobkin, c'est
Shawn Levy
qui se charge cette fois de mettre en boîte les pitreries de la
paire Wilson / Vaughn. Adepte des films légers et potaches « Treize à la douzaine », « La nuit au musée 1 & 2 »,
« Crazy Night », Shawn Levy s'était démarqué de son
style habituel en 2011 avec le long métrage « Real Steel »,
produit par Steven Spielberg, sorte de combinaison étrange entre le
drame et la science-fiction. « Les Stagiaires » se
profile donc comme un retour aux sources pour le réalisateur
américain.
Synopsis Allociné :
Billy et Nick, deux quarantenaires dont les carrières ont été
pulvérisées par Internet, repartent à zéro en obtenant un stage
chez Google, qui peut-être, débouchera sur un job. En compétition
des petits génies de l'informatique tout droit sortis de l'école,
ils vont devoir prouver qu'ils ne sont pas des dinosauress …
Il est bien loin le temps des
« Zoolander », « Dodgeball », « Anchorman »
et autre « Serial Noceurs », l'âge d'or du Frat Pack
n'est désormais plus que l'ombre de lui-même.
Après « The Social Network »
et avant « JOBS », voilà donc « Les Stagiaires »,
troisième long métrage qui s'intéresse à l'univers de la Silicon Valley et de la haute technologie, plus particulièrement Google
et son prestigieux campus de Mountain View.
Promotionnel à outrance, « Les Stagiaires » est un spot propagandiste corporate en
forme de pub immonde pour Google (une multitude de références à
l'univers Google, Google Chrome, Gmail, Hangout, Google drive, la
voiture électrique …), dessiné comme une entreprise
idéale et humaniste, prête à révolutionner le monde. Un infâme
remake de « Serial Noceurs », qui gommerait tous
ses atouts (le casting 4 étoiles, les situations déjantées) pour
ne conserver que les pires artefacts : logorrhée improductive
de Vince Vaughn, gags sur ses crises hyperphagiques, Owen Wilson
charmeur insoupçonné, love story à deux balles avec la monolithique Rose Byrne, scénario très (trop!)
simpliste …
Les personnages sont certes toujours
farfelus, mais vraiment peu attachants, le bad guy
Max Minghella exécrable, les vannes ne font pas mouche. Ainsi
l'entretien d'embauche en visio-conférence, la rencontre fortuite
avec un faux Professeur Xavier, la partie de Quidditch moldu, le
caméo de Will Ferrell (autre membre de la troupe), les répliques
censées faire rire (« Hunger Games mental »), le jeune
nerd amoureux d'une prof de danse, la scène dans le
stripclub… sont autant de cocasseries qui font plouf.
Et ce n'est pas lorsque le film prend
une tournure davantage mature, où les interrogations se portent sur
les préoccupations réelles des travailleurs d'aujourd'hui, la Crise
économique mondiale, ses conséquences sur la jeunesse en quête
d'emploi, que l'ensemble se rattrape, puisque Vaughn ne fait que
survoler son sujet, manifestement gribouillé sur un coin de nappe,
tout
du moins googlé sur Internet via les mots – recherches
suivants : « 3 act structure », « buddy
movie », « underdog
story » et « computer nerds ».
De même, « Les Stagiaires »
se vautre complet avec le déroulement des défis entre les équipes,
pas fun pour un sou et archi pompés sur certaines séquences de
« Serial Noceurs » : l'affrontement sportif, la
création d'une appli pour Smartphones, le méchant qui exécute
quelques recherches sur nos héros – protagonistes afin de les
balancer.
Enfin, les nombreux clichés véhiculés
(le boss solitaire atteint du syndrome d'Asperger, les nerds
forcément puceaux, la femme objet) contribuent à alourdir
considérablement la facture, même si les deux compères tentent
vainement de livrer un maximum de références old school pour
contrebalancer les clins d'œil technologiques en tout genre, en vue
de présenter THE comédie branchée.
Owen Wilson & Vince Vaughn livrent
des prestations fades, sur une palette de jeu sans variation ni
surprise – une bromance triomphante et
réalisation du rêve américain. Rose Byrne remplace Rachel McAdams dans le rôle de la
bien-aimée très sérieuse, le charme en moins. Max Minghella
reprend à peu de choses près les traits de personnalité de Bradley Cooper dans « Serial Noceurs », sauf que le jeune
comédien n'a ni le talent, ni le charisme de son aîné.
Seul point positif : la
perspective de Shawn Levy, qui filme l'entreprise Google de façon
assez similaire au musée de « La nuit au musée » :
un huit-clos transformant l'Amérique en vitrine fascinante à entertainment. Une
transposition réussie de la firme à l'écran avec des décors et un
style donnant une impression de pragmatisme fantasmé.
Et si
Shawn Levy, yes man
malicieux, portait plus de talent qu'on ne le pense ?
Bilan : Le Frat Pack, célèbre gang dont Ben Stiller & Jack Black sont les frontmen, enfante aujourd'hui les désastreux « Stagiaires », apologie tout en couleurs à la gloire du géant américain des moteurs de recherche Google. Tantôt homme des créatures animées (« La nuit au musée »), tantôt démiurge des robots (« Real Steel »), Shawn Levy est aujourd'hui l'auteur de cette comédie au ras des pâquerettes, compilation des maladresses et idioties de « Serial Noceurs ».
La Bande Annonce du film Les Stagiaires:
NOTE: 4/10
Je te trouve un peu dur quand même! Certes le film n'est pas révolutionnaire, mais il offre tout de même un moment agréable. Après, justement, je trouve que si le film fonctionne c'est uniquement grâce à Owen Wilson et Vince Vaughn, qui m'ont toujours été sympathique, et qui sauvent le film. Si ça avait été deux inconnus, là le film aurait vraiment été vraiment très moyen. Et j'ai trouvé le scénario assez intelligent au niveau de l'écriture, les monologues étaient franchement pas bêtes dans leurs propos et dans l'impact qu'ils cherchent à produire. Un bon moment
RépondreSupprimererf, j'ai vraiment eu du mal avec celui là justement parce que j'adore Owen Wilson & Vince Vaughn dans Serial Noceurs, ce qui a aiguisé mon sens critique.
SupprimerPour le fond, je suis d'accord, c'est assez "intelligent", mais finalement quand on s'y penche de plus près, ça vole pas haut quoi ...
Cela dit, je suis d'accord avec toi, j'ai peut être été "bourrin" dans ma note finale, un peu sévère. Le film m'a détendu, c'est déjà bien.
J'ai lu & adoré ta critique au passage :)
J'avais zappé de te répondre tiens, désolé ^^
SupprimerJe comprend que tu aies pu être déçu si tu avais des attentes particulières.
De mon côté j'y suis allé vraiment comme ça, j'avais pas vu de bandes-annonces, ni même lu le synopsis. Ca a surement joué dans le fait que j'ai été plus indulgent :)
Ahah merci c'est très gentil :)
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