Un jour sans fin
(1993) | Harold Ramis
Comédie fantastique et enivrante
des années 1990, Un Jour sans
fin exploite avec élégance et succès un scénario
humble : un homme ordinaire, présentateur météo, se retrouve à
vivre constamment la même journée.
Synopsis Allociné :
Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la
météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de
Punxsutawney où l'on fête le "Groundhog Day" : "Jour
de la marmotte". Dans l'impossibilité de rentrer chez lui
ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de
passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt
le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la
veille et réalise qu'il est condamné à revivre indéfiniment la
même journée, celle du 2 février...
Harold Ramis convie un de
ses vieux amis, Bill Murray, pour incarner un anti-héros qui revit
perpétuellement la même journée, tel un purgatoire. Ces 24h
interminables deviennent vite un terrain d’expérience pour ce
présentateur météo nommé Phil Connors. Comprenant le système, le
spectateur s’amuse de l’euphorie nouvelle qui envahit Phil.
A sa guise, il peut faire et défaire la même journée sans ne
jamais en subir les conséquences. C’est ainsi qu’il passe par le
holp-up, la cuite phénoménale suivie d’insultes à un officier
de police, ou encore un jeu de drague éhonté. On se délecte de ses
péripéties totalement loufoques et tordues. Des situations toutes
plus cocasses les unes que les autres qui amorcent assez rapidement une nouvelle
question : pourquoi revit-il ce jour ? L’euphorie laisse
lentement place à une remise en question sur le sens de la vie de
Phil Connors.
Ce délire temporel -
quelque peu angoissant quand il est poussé dans ses retranchements -
s’avère être une jolie métaphore de la routine quotidienne
qu'est la vie. Absurde et extravagant, ce divertissement pur cache
une profonde réflexion sur la condition humaine. L’humour,
toujours au rendez-vous, facilite et dépasse avec plaisance un sujet
qui aurait pu être dramatique.
Si cet ultimate feel good movie
déborde de bons sentiments hollywoodiens, il n’en demeure pas
moins léger et appréciable.
La morale, certes
prévisible, se savoure telle une farce drôle et cadencée.
Cette comédie US de
référence fait honneur à l’ambiance des années 1990 bien que la
photographie soit un peu déconvenue. Le scénario original reste la
clé de voûte de ce long-métrage : simple, il est traité avec
ingéniosité et rythme. Ainsi, on ne s’ennuie jamais et l’on
arrive à être surpris avec du réchauffé, chose ô combien
difficile au cinéma. La mise en scène y est pour beaucoup.
Inventive, elle est pourtant extrêmement difficile à mettre en
œuvre. En effet, Harold Ramis a dû reproduire chaque scène avec
minutie et justesse afin que l’ensemble reste cohérent. Un challenge assez
essentiel pour ne pas déstabiliser l'audience et lui offrir, somme
toute, un film harmonieux et logique.
Les acteurs sont tout
aussi remarquables que la mise en scène. Bill Murray, à son
aise, incarne à la perfection un personnage cynique et aigri, mais
étonnamment attachant. Hilarant et juste, il est parfaitement taillé
pour l’ampleur des progrès que va connaître Phil Connors dans sa
quête initiatique. Andie MacDowell joue la touche glamour du film et
se révèle excellente dans ce rôle sans chichis.
Un Jour sans fin
ou la démonstration évidente qu'un concept simple, s'il est bien
exploité, peut rapidement procurer un plaisir exquis.
Article rédigé par Cléa Carré
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