Sorti aux US dans l'indifférence
générale face aux poids lourds des Oscars « Happiness Therapy » « Django Unchained » « Zero Dark Thirty » ou encore « Les Misérables », « My Movie Project » (Movie 43 en Version Originale) débarque
seulement maintenant chez nous, timidement face au triomphe assuré
« Man of Steel ».
Ce film à sketches bénéficie
pourtant de l'une des plus prestigieuses distributions d'ensemble jamais
rassemblées au cinéma, avec notamment Richard Gere, Halle Berry,
Gerard Butler, Anna Faris, Hugh Jackman, Justin Long, Kristen Bell,
Elizabeth Banks, Kate Bosworth, Johnny Knoxville, Christopher Mintz-Plasse, Seth MacFarlane, Chris Pratt, Chloë Grace Moretz,
Dennis Quaid, Uma Thurman, Jason Sudeikis, Naomi Watts & Liev Schreiber, Josh Duhamel, Tony Shalhoub, Kieran Culkin, Seann William Scott, Terrence Howard, Emma Stone, Greg Kinnear, Stephen Merchant et
Kate Winslet.
« My Movie Project »,
co-réalisé et produit par Peter Farrelly, fut tourné sur une
période de plusieurs années et connut une production
chaotique. En effet, plusieurs comédiens, sentant venir le naufrage
à des kilomètres, ont vainement tenté de quitter le navire en cours de route, de
Richard Gere à Gerard Butler. Tandis que d'autres ont préféré
abandonner le projet avant même le début du tournage : George Clooney, mais aussi Colin Farrell.
Synopsis Allociné :
Un célèbre acteur d'Hollywood approche un grand studio de cinéma
avec une idée de scénario qui, selon lui, a le potentiel de devenir
le film le plus rentable au monde. Peter et Bobby Farrelly ont décidé
de s'atteler à une comédie dingue et bluffante, réunissant le plus
gros casting jamais rassemblé à ce jour …
Éreinté
par la critique US (4% d'avis favorables sur le très
respectable site « Rotten Tomatoes » et un score de 19/100 sur
Metacritic), le qualifiant de « pire film jamais
produit », « My Movie Project » est effectivement
l'un des plus grands navets de l'histoire du cinéma.
Délaissé sur le tapis rouge par la
plupart de ses acteurs – seule Chloë Moretz est venue défendre
les couleurs du film au moment de la traditionnelle promo – il
faut dire que « My Movie Project » est produit par Ryan Kavanaugh, l'homme derrière quelques bons coups (remember le succès
surprise de « Act of Valor » l'an dernier, ou encore le
récent « Safe Haven »), mais surtout à la tête de
plusieurs bouses immondes comme « Cowboys & envahisseurs »,
« Le Dernier des Templiers », « Skyline »,
« Kung Fu Nanny », « Baby Mama », « My Soul To Take », ou encore le troisième volet de la saga « Mon beau-père et ».
L'ensemble des sketchs est réuni
autour d'un fil conducteur absurde et incompréhensible – trois
adolescents recherchent un film, Movie 43, inventé pour un
Poisson d'Avril et durant leur labeur, ils verront quatorze films
interdits de diffusion dans certains pays – prétexte à des transitions pataudes entre les différents court-métrages.
Dans « The Catch », segment
réalisé par Peter Farrelly, Hugh Jackman se ridiculise en posant
littéralement ses testicules sur le visage et attention les yeux, la
bouche de Kate Winslet. True Story ! Le Jean Valjean des
« Misérables » aurait-il été nommé à l'Oscar du
meilleur acteur si « My Movie Project » était sorti
avant le 31 décembre 2012 ? Mmmhh, permettons-nous légitimement
d'en douter.
« Homeschooled » lui
succède. Mis en boîte par Will Graham (créateur et producteur
d'une série télé us à succès, « The Onion News Network »),
le short film, sans doute le plus drôle de tous, met en scène
le couple – à l'écran comme à la ville – Naomi Watts &
Liev Schreiber dans le rôle de parendolescents strange qui
traumatisent & martyrisent leur progéniture. Pas mal la séance d'auto-dérision !
C'est ensuite au tour de « The
Proposition », de Steve Carr, l'auteur de quelques pitreries à
l'étonnante notoriété outre-Atlantique « École paternelle », « Next friday », « Paul Blart : Super Vigile », ou du déjà
plus connu « Dr. Dolittle 2 ». Ce morceau, incroyablement
mal fagoté, est axé autour d'une demande un peu particulière et
surtout very potache (« Will you poop on me ? »)
d'Anna Faris au séduisant Chris Pratt. Surprenant certes (quoique
aperçu dans le trailer), mais pas drôle. Rajoutez à cela un
t-shirt « Bless this dump », un burritos utilisé
comme laxatif, un festival de pets, un geyser d'excréments au milieu
de la route et vous obtiendrez un big uppercut au sommet de la
vulgarité débilitante.
Le quatrième sketch, « Veronica »,
signé Griffin Dunne, le type à l'origine des « Ensorceleuses »
(le film pas très magique de 1998, oui oui oui), prend pour cadre un
supermarché où le jeune Kieran Culkin déblatère des saloperies à
la pétillante Emma Stone à l'aide d'un micro branché. M'ouais, bof
bof là encore, même si Emma Stone qui jure « Do you still
like fingers in your butt hole? », c'est sexuellement parlant plutôt
poilant.
Fausse publicité ensuite avec
« iBabe », Richard Gere & Kate Bosworth au générique
et Steven Brill (« Little Nicky », « Drillbit Taylor : garde du corps ») au poste de réalisateur. Un
advertisement court tout d'abord, mais déjanté, pastichant la
marque Apple, puis dans un second temps le film en lui-même,
présentation d'une poupée gonflable iRéelle pourrait-on dire.
Désopilant et grossier une fois de plus.
Ça enchaîne fissa fissa sur « Super
Hero Speed Dating », James Duffy aux commandes, Justin Long
(« Robin »), Katrina Bowden (« une femme »),
Kristen Bell (« Supergirl »), Uma Thurman (« Lois
Lane ») , Bobby Cannavale (« Superman »),
Leslie Bibb (« Wonder Woman »), John Hodgman (« Le
pingouin »), Will Carlough (« Riddler ») et Jason Sudeikis (« Batman ») face caméra. Une idée
suffisamment loufoque pour se démarquer, mais résultat pas folichon
en dehors des onomatopées, la faute aux répliques écrites à
l'arrache sur un coin de nappe et à la chute balourde.
Next One is « Machine
Kids », écrit et réalisé par Jonathan Van Tulleken, naze et
qui n'a sérieusement rien à foutre en plein milieu.
Elizabeth Banks propose ensuite son
premier essai en tant que réalisatrice, « Middleschool Date »,
faisant intervenir Redmist Christopher Mintz-Plasse, Hit-Girl Chloë Grace Moretz et le jeune Jimmy Bennett (« Otage ») au
cours d'un « incident menstruel ». Toujours aussi gras et
minable, malgré les têtes d'affiche.
Le fragment suivant, « Happy
Birthday », réunit à l'écran le « Jackass »
Johnny Knoxville et Steve Stifler alias Seann William Scott (+ Gerard Butler en guest dans le rôle improbable d'un Leprechaun), avec Brett Ratner derrière le magnéto, ça annonce
d'ores et déjà la couleur. Du sang, des
frères lutins qui castagnent et deux comédiens à paralysie faciale
ne sauvent guère l'entreprise. La réplique « I suck cocks for
gold coins » de la fée incarnée par le mannequin israélien
Esti Ginzburg face aux acteurs ensanglantés rattrape fort
heureusement le bloc.
Halle Berry et Stephen Merchant (CV
bien garni puisqu'il n'est autre que le co-créateur de « The Office ») interprètent Emily & Donald dans le tronçon
« Truth or Dare », piloté par Peter Farrelly. Pétrifié
par des dialogues et situations minimalistes, ainsi que par des
prothèses ridicules, « Truth or Dare », non seulement ne
décolle jamais, mais tombe in finale dans le fichtrement pathétique.
L'antépénultième séquence,
« Victory's Glory » est l'œuvre de Rusty Cundieff, un
inconnu. Elle met en scène un coach de basket-ball incarné par
Terrence Howard, en train de motiver ses joueurs avant un match
crucial en leur balançant leurs mensurations péniennes.
Consternant !
Enfin, « Beezel » clôture la marche
sous forme de scène post-générique, occupée par Elizabeth Banks
et Josh Duhamel et dont le cerveau se nomme
James Gunn, soit le réalisateur des « Gardiens de la Galaxie » à venir. Elle intronise un personnage cartoonesque numérique –
mal incrusté dans le décor – le chat Beezel, source de conflits
conjugaux au sein d'un couple en apparence sain. Séquence barjo,
mais assez gore, tordante et probablement la plus aboutie & réussie.
Bilan : Ce devait être THE
comédie 2013. Hélas plombé par le studio et les acteurs
themselves, « My Movie Project » est un summum
d'obscénités en tout genre,
un festival de mauvais goût, malgré les quelques idées
originales de départ, maladroitement monté et dynamité par
des boutades inexpressives et rebutantes. On peine à croire que ce
sont les auteurs des fabuleux « Kingpin » et « Deux en un » derrière cette immondice sans queue ni tête, où un
adolescent se masturbe en pensant involontairement à sa mère. Quand
on pense que cette farce, affreusement embarrassante dans un CV, a coûté 6 millions de
dollars, on rit jaune.
La Bande Annonce de My Movie Project:
NOTE: 0,5/10
Tu sais quoi? ça m'a donné envie de le voir, pour constater l'ampleur du désastre.
RépondreSupprimerAlors ?
SupprimerBen moi j'ai ri. C'est du South Park en live !
RépondreSupprimerDerrière la grossièreté de South Park, il y a très généralement un propos / un sujet grave traité. Pas dans Movie 43 qui est entièrement "gratuit".
SupprimerDu Monty Pythons version 2013 (d'ailleurs ils se reforment)
RépondreSupprimerContrairement à la critique c'est excellent
J'ai vu la news hier oui, formidable nouvelle.
SupprimerPar contre, je ne vois pas le lien entre Movie 43 et Les Monty Pythons, pouvez-vous développer svp ?
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