Michaël Youn au cinéma ? Une
formule souvent synonyme de pain béni pour les Gérard du Cinéma et autres
cérémonies récompensant les films les plus ratés de l'année.
« La Beuze », « Le Carton », « Les 11commandements », « Iznogoud », « Incontrôlable »,
« Fatal », « Comme un chef » … autant de
bouses insignifiantes de la filmographie du trublion Youn qui, s'il
est nécessaire de le rappeler, avait pourtant bien démarré en
réveillant la France dans le « Morning Live », entouré
de ses complices Vincent Desagnat et Benjamin Morgaine.
Précisons-le, le cinéma hexagonal, et
plus particulièrement les comédies françaises, vit en ce moment
ses heures les plus sombres. Un marasme causé en partie par les
médias, des médias agités par le départ controversé de Gérard Depardieu en Russie, puis la parution d'une tribune assassine de
Vincent Maraval (l'un des fondateurs de la société de distribution Wild Bunch) dans
le journal « Le Monde » condamnant les salaires des
acteurs français, jugés trop élevés, avec pour cibles
prioritaires les comédiens issus du stand-up (l'ensemble
du casting des « Seigneurs » ou du dernier Astérix en
ligne de mire).
C'est donc dans ce contexte de crise
cinématographique que débarque sur les écrans « Vive la France », second long métrage joué / réalisé par
Michaël Youn, épaulé par son ami José Garcia, venu prêté main
forte.
Synopsis (source :
Allociné) Muzafar et Feruz sont deux gentils bergers du
Taboulistan...tout petit pays d'Asie centrale dont personne ne
soupçonne l'existence. Afin de faire connaître son pays sur la
scène internationale, le fils du président tabouli décide de se
lancer dans le terrorisme « publicitaire » et de confier
à nos deux bergers, plus naïfs que méchants, la mission de leur
vie : détruire la Tour Eiffel ! Pour atteindre leur
objectif, ils devront traverser le milieu le plus hostile qui soit :
la France ! Une France, bien loin de l'Occident qu'on leur avait
décrit : entre les nationalistes corses, les policiers zélés,
les taxis malhonnêtes, les supporters violents, les employés
râleurs, les serveurs pas-aimables, les administrations kafkaïennes
et les erreurs médicales...rien ne leur sera épargné. Ils
rencontreront heureusement Marianne, jeune et jolie journaliste qui,
pensant qu'ils sont deux sans-papiers, les aidera à traverser ces
épreuves et leur fera découvrir un autre visage de la
France...Celui d'une terre d'accueil, magnifique et généreuse, où
il fait si bon vivre. Vive la France !
Michaël Youn, la quarantaine cette
année, semble s'être assagi avec le temps, et offre un véritable
OVNI, certes vulgaire et beauf, mais en forme de déclaration
d'amour, aussi incontestable qu'insoupçonnée, à son pays, la
France.
Introduction fortement inspirée par
son cousin « Borat », l'effet reportage en moins, Youn,
atteint de chauvinisme et/ou de patriotisme, s'éloigne par la suite
de l'esprit Sacha Baron Cohen avec pour objectif premier de
réhabiliter un pays en crise.
Malhabile dans son exposé des clichés
et scrupuleux dans l'énumération de toutes les traditions possibles
et inimaginables, qu'elles soient culinaires (cassoulet, escargots,
paupiettes, raisins, fromages & vins, pastis), musicales (Johnny Hallyday « Allumez le feu », la comptine « Douce
France » signée Charles Trenet), sportives (Marseille et son
Olympique, Toulouse et le rugby), ou culturelles (célébration de
notre fête nationale en hommage à la prise de la Bastille, drapeaux
fièrement dressés, prénom du personnage féminin Marianne), bon
d'accord, chapeau pour le zèle, mais « Vive la France »
pêche du côté de sa mise en scène, batarde et désarticulée, son
scénario maladroit et bâclé, à peine crédible (l'arrivée dans
le groupe de Marianne, en forme de cheveu sur la soupe!), et pour
finir, son interprétation brouillon (le grotesque des accents).
Reconnaissons à Youn quand même
quelques scènes poilantes, la course poursuite improbable entre un
flic (incarné par un Jérôme Commandeur barjo) et nos deux héros
déguisés en costumes ridicules, ainsi que le caméo de Franck Gastambide, survolté en « kaïra » armé jusqu'aux
dents.
La fin, très politiquement correcte,
voire consensuelle, vient hélas en rajouter encore dans le pire sur
un bilan déjà consternant.
Résultat : On ne rit pas
vraiment, on sourit quelquefois. « Vive la France » verse
vers le navet.
La Bande Annonce de Vive la France:
NOTE: 2,5/10
Fatal m'avait fait marrer, mais là, on touche le degré zéro de l'intelligence avec ce recours abusif aux clichés. Un nanar qui fera quand même ses entrées...
RépondreSupprimerPas sûr qu'il fasse ses entrées. Les gens en ont marre.
SupprimerC'est certes pas du grand cinéma et pas d'un haut niveau mais ça fait sourir après une journée de boulot avec des dépréssifs!!!!! ça a au moins le mérite d'être divertissant!Et la musique reste sympa!
RépondreSupprimerJ'ai eu du mal quand même
SupprimerC'est Eva Miniboo ?
Je te trouve un peu dur mais je suis d'accord avec tes arguments. Pour moi c'est surtout une comédie qui veut brosser le grand public dans le bon sens du poil. Ca manque cruellement de poil à gratter... 1/4
RépondreSupprimer^^ j'aime bien ton commentaire, je me suis permis de le mettre dans une autre critique.
SupprimerMerci en tout cas pour tes commentaires réguliers.