Des milliards de dollars glanés à travers la planète, un trio de vedettes désormais mondialement incontournable (Kristen Stewart, Robert Pattinson, Taylor Lautner), un scandale médiatique l'an dernier…il était évident que le phénomène « Twilight » allait créer des émules.
Et c'est la major Warner Bros.Pictures qui, l'appât du gain en proue, se frotte les mains, surfe sur la vague « Twilight », saga mormone écrite par Stephenie Meyer, et propose aujourd'hui la transposition ciné de « 16 lunes » (Beautiful Creatures en version originale), roman du genre Southern Gothic commis par les auteurs américaines Kami Garcia et Margaret Stohl, et premier tome d'une saga littéraire fantastique.
Considéré, à tort ou à raison, comme le « nouveau Harry Potter », le livre orienté fantastique a connu un très grand succès chez les adolescents lors de sa sortie, via ses ressemblances avec le roman de J.K. Rowling.
Rebaptisé « Sublimes Créatures » pour son passage sur grand écran, le film est réalisé par Richard LaGravenese, scénariste reconnu de « L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux », metteur en scène des romcoms « Ecrire pour exister » & « P.S. I Love You », et auteur du prochain Soderbergh (« Behind the Candelabra »), ainsi que du second long métrage d' Angelina Jolie en qualité de réalisatrice (« Unbroken »).
Notons que le casting de « Sublimes Créatures » comporte aussi bien des acteurs confirmés – Jeremy Irons, Emma Thompson, Viola Davis et Emmy Rossum en ligne de mire – que des comédiens quasi inconnus, Alden Ehrenreich (aperçu dans « Twixt » de Coppola) et Alice Englert (fille de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion), élus pour interpréter le couple phare.
Synopsis (source : Allociné) Ethan Wate, un jeune lycée, mène une existence ennuyeuse dans une petite ville du sud des Etats-Unis. Mais des phénomènes inexplicables se produisent, coïncidant avec l'arrivée d'une nouvelle élève : Léna Duchannes. Malgré la suspicion et l'antipathie du reste de la ville envers Léna, Ethan est intrigué par cette mystérieuse jeune fille et se rapproche d'elle. Il découvre que Léna est une enchanteresse, un être doué de pouvoirs surnaturels et dont la famille cache un terrible secret. Malgré l'attirance qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, ils vont devoir faire face à une grande épreuve : comme tous ceux de sa famille, Léna saura à ses seize ans si elle est vouée aux forces bénéfiques de la lumière, ou à la puissance maléfique des ténèbres...
Quasi calqué sur l'ouverture du premier volet de la franchise « Twilight », inversion des rôles en exergue (ici c'est Léna l'être surnaturel, et non le garçon), « Sublimes Créatures » démarre très cucul la praline en introduisant des personnages mièvres, aux airs d'adolescents à peine pubères, néanmoins légèrement plus matures que leurs aînés de la saga vampirique, avec une mention pour la présentation cliché des teenagers BGBG hyper cathos. Tout juste de quoi faire fantasmer les midinettes en manque de love story fantastique, en somme. Un constat amer: l'impression d'être face à un pilote de série TV façon The Secret Circle.
Puis vient cette histoire de sorcellerie, nettement plus bandante on doit l'avouer, dans un cadre plutôt gothique et attrayant (le film a été tourné dans les décors naturels de Louisiane, en Nouvelle-Orléans, CQFD) sur fond de Guerre de Sécession et de métaphore du rituel de passage à l'âge adulte, le tout enrobé d'un second degré aussi improbable qu’onctueux. Ici personne ne se prend au sérieux, ou presque.
Hélas, le faiseur Richard LaGravenese, pourtant passionné du sujet, s'y prend maladroitement en prenant trop de libertés par rapport au support original, et éclipse totalement son intrigue principale, l'enchantement, trop occupé à filmer de manière simpliste les tribulations mielleuses d'un couple peu crédible. Reconnaissons lui néanmoins la qualité de glamouriser juste la dose ces deux teenagers promis à un amour interdit.
Porté par un scénario convenu truffé de répliques neuneu dignes d'un mauvais soap (« l'Amour est un risque pour tout le monde », « Et comment je vais survivre si tu passes ta vie à me surprendre »), nos protagonistes apparaissent, en effet, lisses, malgré un enthousiasme certain, et sont incarnés par des comédiens fadasses dénués de charme : nul ne succombe au sourire béat débilou d'Alden Ehrenreich, clone raté de Leonardo Di Caprio. Le duo manque cruellement d’alchimie pour être convaincant. À ce petit jeu là, préférence aux amours contrariés de William Shakespeare !
La force du casting se base plutôt sur les autres têtes d'affiche, entre Jeremy Irons et Emma Thompson, certes cabotins, mais qui semblent prendre incroyablement leur pied en sorciers hystériques, ou bien le jeune Thomas Mann en acolyte poilant (échappé de « Projet X »). Enfin, la magnifique Emmy Rossum se révèle foireuse en peste maléfique.
Doté d'un budget conséquent (65 millions de $), « Sublimes Créatures » paraît au final étonnamment pauvre dans ses effets digitaux, et pour couronner le tout, pourvu d’une séquence immonde et calamiteuse de lévitation de table autour d'un dîner de famille. Décors & costumes kitsch, photo inesthétique, signée pourtant Philippe Rousselot, directeur de la photographie français auteur de plusieurs Burton, « Sublimes Créatures » ne relève pas le niveau sur le plan technique.
Bilan : Ersatz cheap et involontairement drôle de « Twilight », « Sublimes Créatures » est un produit calibré pour les ados, avec l'espoir avoué de tirer profit du succès colossal de la saga vampirique. Raté, nous ne sommes ni naïfs ni dupes !
La Bande Annonce de Sublimes Créatures:
NOTE: 3/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire