Qui a oublié le formidable parcours de
« The Artist », couronné de prestigieuses récompenses
au Festival de Cannes, aux César, et même les Oscars l'année
dernière. Un sacre critique doublé d'un véritable carton public si
l'on compte les 133 millions de dollars amassés par le chanceux
producteur français Thomas Langmann, épaulé par son comparse
américain Harvey Weinstein.
Devant cette moisson de billets verts,
il paraissait évident que le cinéma muet allait spéculer des
petits. Et c'est du côté de l'Espagne que le premier émule sort
dans les salles, intitulé « Blancanieves », ou une
relecture du célèbre conte « Blanche-Neige » des frères Grimm.
Synopsis (source :
Allociné) Sud de l'Espagne, dans les années 20. Carmen est une
belle jeune fille dont l'enfance a été hantée par une belle-mère
acariâtre. Fuyant un passé dont elle n'a plus mémoire, Carmen va
faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains
toreros qui va l'adopter et lui donner le surnom de « Blancanieves ».
C'est le début d'une aventure qui va conduire Carmen / Blancanieves
vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul
autre semblable...
Réduire « Blancanieves » à
une pâle copie de « The Artist » serait désavouer
l'époustouflant travail de dépoussiérage du conte effectué par
Pablo Berger, ainsi que l'excellent twist pris par ce dernier, en
mêlant corrida / récit légendaire de la princesse
« Blanche-Neige », pour offrir in finale un spectacle
propice à tatouer les mémoires. On a beau connaître l'histoire sur
le bout des doigts, le suspense et l'émotion demeurent intactes
comme au premier jour.
Bohème et poétique, tendre et mélancolique,
gothique et flamenco, « Blancanieves » transpose le célèbre conte dans l'univers de la tauromachie. Les 7
nains et la célèbre princesse forment dès lors une troupe
attendrissante de toreros, dont on veut absolument connaître les
aventures et auxquels on s'attache sans retenue.
Ceci étant, le film de Berger recèle
d'autres merveilles et étrangetés, puisqu'il est aussi question, à
travers la thématique de l'enfant-esclave ou l'abord final du baiser
échangé entre la dame et son prince, d'un hommage déguisé à
certains des autres contes populaires de la fratrie Grimm que sont
« Cendrillon », ou « La Belle au bois dormant ».
Avec son « Blancanieves »,
Pablo Berger, à l'instar de son collègue Européen Michel Hazanavicius, reboot le cinéma muet en proposant une œuvre
méticuleuse et ambitieuse. Il balaye un panel gigantesque
d'émotions, depuis la délicatesse à la sublime interaction opérant
entre les nains et la princesse, tout cela regorgeant d'affects.
Agrémenté d'un travail musical
superposable à celui de Ludovic Bource sur « The Artist »,
signé ici Alfonso Vilallonga, et d'un montage sonore ébouriffant,
la version andalouse et muette de « Blanche-Neige »
charme et émeut à chaque plan.
Côté casting, si l'égérie des nains
est incarnée avec justesse par Macarena Garcia, véritable garçon
manqué, c'est surtout Maribel Verdù qui tire son épingle du jeu en
interprétant avec brio la sadique belle-mère.
Bilan : « Il était
une fois...Un conte splendide au charme vénéneux » peut-on
lire sur l'affiche de « Blancanieves », vérifiable et
vérifié. Une ode aux grands cinéastes des années 20. Un opéra
muet noir & blanc. Un réel chef d'œuvre !
La Bande Annonce de Blancanieves:
NOTE: 8/10
Pas du tout d'accord... Un bon film mais plusieurs points ne vont pas. Le second mariage arrive vite si on compare à l'enfant qui est toujours bébé dans les couloirs de la maternité. Lors du trépas de la grand-mère le surjeu de l'actrice est assez grotesque. Mais le plus gênant reste la musique souvent inadéquate notamment et, surtout, lors des passages les plus dramatiques. A part ça c'est un beau film mais dans une moyenne raisonnable... 2/4
RépondreSupprimerah non, pas d'accord pour la musique :(
Supprimerj'ai vraiment aimé.
Ok sur le reste