jeudi 28 février 2013

Boule & Bill

Dans l'ère morose du cinéma français – départ de Depardiou en Russie, tribune assassine de Vincent Maraval sur les salaires trop élevés des acteurs français, cérémonie des César du Cinéma hypnotique et glaciale, enchaînement indénombrable de bouses critiques / bides au box office (« Les Seigneurs », « Stars 80 », « Astérix & Obélix au service de Sa Majesté », « Un plan parfait », « Mais qui a re-tué Pamela Rose », « Max », « Cookie », « De l'autre côté du périph », « Pas très normales activités », « Turf », « Vive la France »), « Boule & Bill », d'après l'œuvre homonyme de Jean Roba, sort en salles et fait office de bon samaritain au sein dans ce climat plus que tendu.


Au générique, deux acteurs de la A-list d'Arthur, l'humoriste Franck Dubosc & la Robin des Bois Marina Foïs, convertie en actrice ciné depuis quelques années (« Polisse » le confirme), dans le rôle des parents de Boule, lui-même incarné par le jeune Charles Crombez, dont c'est le baptême de feu sur grand écran. Pour le casting vocal, place à Manu Payet dans la peau (les poils!) du plus célèbre Cocker spaniel anglais et Sara Giraudeau, fille d'Anny Duperey & Bernard Giraudeau, ventriloque de la tortue Caroline.


S'agissant de la mise en boîte de cette adaptation cinématographique, les producteurs et TF1 Films Production se sont rabattus sur la paire à l'origine du succès ciné 2010 « Imogène McCarthery », le scénariste Alexandre Charlot et son complice Franck Magnier, auteurs par ailleurs de quelques navets franchouillards (« R.T.T », « Astérix aux Jeux Olympiques », « Maléfique », « Lucky Luke »), choix qui ne présage rien de bon, confirmation faite après vision de la bande annonce du long métrage, tout bonnement scandaleuse. Face aux fans, la pression est immense !


Synopsis (source : Allociné) Tout commence à la SPA. Un jeune cocker se morfond dans sa cage. Il ne trouve pas les maîtres de ses rêves. Soudain, apparaît un petit garçon, aussi roux que lui. Qui se ressemble s'assemble : c'est le coup de foudre. Pour Boule et Bill, c'est le début d'une grande amitié. Pour les parents, c'est le début des ennuis...Et c'est parti pour une grande aventure en famille !


Après les succès colossaux des adaptations ciné d'« Astérix », du « Petit Nicolas », de « Lucky Luke », de « L'Elève Ducobu » et de consors, on se demandait bien quand allait débarquer Boule & Bill sur grand écran. C'est désormais chose faite avec cette adaptation qui se présente comme le premier film populaire de ce début d'année, idéal pour une sortie en famille.


Croyez-le ou pas, « Boule & Bill », s'il présente de terrifiants défauts (Franck Dubosc qui fait du Franck Dubosc, la voix-off de Bill, agaçante sur 1h de pellicule, la mise en scène patraque et prétentieuse, l’humour galvaudé et réduit à quelques gags qui font plouf, le rythme très bancal, jonglant sans cesse entre mélodrame et comédie pure) n’est pas nécessairement la daube annoncée.


Articulé autour d'un scénario plutôt mature et d’une photographie alléchante, sans être pour autant superbe (la 2CV rouge, le poil luisant de Bill, les couleurs vintage), faisant la part belle aux problèmes de couple plutôt qu'à l'amitié du petit garçon et de son chien, « Boule & Bill » recèle un certain charme, et demeure relativement fidèle à l'univers de la BD. Enfin, gardons les pieds sur terre, les aficionados de la bédé crieront à l’hérésie!


Malgré tout, quelques jolies scènes, reproductions nostalgiques des aventures des deux compagnons : les jeux mordants entre la tortue et le cocker, la promenade en skateboard, les séquences « Western » avec Boule vêtu en cowboy, le voisin râleur dépressif. Bien sentie également cette mise en abîme vers la fin avec l’incruste de Roba himself en dessinateur des premiers croquis et des premières bulles. 

On s’offusque de deux énormités : Franck Dubosc en papa de Boule, le comique fait ici pâle figure en réalisant une extension grand écran du Dubosc One-man Show, ainsi que de la voix de Manu Payet, tout simplement irritante au bout d’un moment. Marina Foïs est plutôt crédible, quant à elle, dans le rôle de la maman. Quant au jeune Charles Crombez, nouvelle tête-à-claques (rouquine) du cinéma français, son baptême du feu au cinéma est marqué par une interprétation à deux mimiques.


Bilan : « Boule & Bill » ne mérite ni tomates ni lauriers, et évite la débâcle en relevant très légèrement le niveau des précédentes adaptations cinématographiques de célèbres bande-dessinées (« Lucky Luke », les derniers « Astérix », « L’Elève Ducobu »), grâce à un scénario malicieux, ainsi que quelques séquences qui font mouche, empreintes d’une nostalgie partagée pour l’œuvre éponyme de Jean Roba, mais pêche, en revanche, côté casting, mauvais le casting, et sur sa réalisation, hyper calfeutrée au catharsis actuel du cinéma hexagonal. On aurait pu nous épargner également les blagues carambar pour potaches, qui accentuent les réserves sur cette choucroute.

La Bande Annonce de Boule & Bill:


NOTE: 3,5/10
    

4 commentaires:

  1. je trouve que ce film est très réussi, porter par ce couple de comédien très comique, et j'ai adoré.
    mistergoodmovies.net

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  2. La fin est quand même pompée sur celle de Marley et Moi, c'est dire que les scénaristes manquaient d'inspiration au point d'aller chercher un bon film mettant en scène un chien que les français sont peu à avoir vu pour remplir leur scénario...

    Le garçon qui "interprète" Boule est catastrophique.

    Pour me souvenir un peu de la BD que je lisais enfant, ce film n'a rien à voir avec son esprit.

    Bref, ce film est assez mauvais même si pas aussi horrible que prévu comme tu l'expliques. Il reste bien plus mauvais que Vive la France selon moi, au passage.

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    1. Yep, je suis assez d'accord avec toi, sauf peut être pour le rappel à la BD. Enfin pas vraimen "fidèle" au sens strict du terme, mais plutôt nostalgique de la BD.

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