mardi 1 octobre 2013

Blue Jasmine

Après un (long) périple européen – dans l’ordre, Londres (« Match Point », « Scoop », « Le Rêve de Cassandre », « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu »), Barcelone (« Vicky Cristina Barcelona »), Paris (« Minuit à Paris »), Rome (« To Rome with love ») – et un petit crochet en 2009 par sa terre natale (« Whatever Works »), voici Woody Allen – le plus new-yorkais des réalisateurs – de retour sur le continent américain, à San Francisco, pour « Blue Jasmine », présenté en avant-première, hors compétition, au 39ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. 
Synopsis Allociné : Alors qu’elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d’affaire fortuné, battre sérieusement de l’aile, Jasmine quitte son New-York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa sœur afin de remettre de l’ordre dans sa vie.
Certains croyaient son talent égaré dans des cartes postales insipides, le binoclard le plus connu de la planète répond aujourd’hui unanimement (si l’on en croit les critiques dithyrambiques) qu’il n’en est rien et qu’il n’a jamais perdu de sa superbe avec « Blue Jasmine ».
Sous ses airs de comédie grinçante lambda, « Blue Jasmine » recèle, en effet, un brillant portrait de femme brisée, dépressive, lâche, et tourmentée (comprenez névrosée), cousine lointaine de Banche Dubois d’ « Un tramway nommé Désir ». En somme, une dramédie cruelle, misanthrope et désespérée, portée par la splendide et extraordinaire Cate Blanchett.
Pour incarner celle dont la vie bascule du jour au lendemain, Cate Blanchett joue en permanence sur la corde – tendue – entre la contenance (la solidité psychique grâce au refuge des mensonges) et la folie (son humanité débordante révélée à la fois par les failles narcissiques de son personnage, victime d’un adultère, et par la culpabilité ressentie face au fils, lui-même rongé par les non-dits familiaux). A ses côtés, Alec Baldwin, Peter Sarsgard, Bobby Cannavale et surtout le couple Sally Hawkins / Louis C.K. ne sont pas en reste. Tous sont superbement employés à leur juste valeur.
De l’autre côté de la caméra, Woody Allen livre, comme à son habitude, une mise en scène épurée, sobre mais efficace, égayée par un fantastique jukebox jazzy et un jeu de flashbacks malin pour rétablir la vérité.
Bilan : Le Woody Allen analyste de l’âme tourmentée des femmes est back in business : « Blue Jasmine », sublime autopsychie d’une quadra torturée (magnifiquement interprétée par Cate Blanchett ‘and the Oscar goes to …’) sur fond de crise, est prenant mais éreintant. Impossible d’en sortir psychiquement indemne.
Anecdote : Bradley Cooper & Michael Emerson furent pressentis pour interpréter des personnages dans « Blue Jasmine ».
 
La Bande Annonce de Blue Jasmine:
 
 
NOTE: 7/10

2 commentaires:

  1. Très beau film, un ton dramatique et pessimiste qu'on avait oublié chez Allen et outre Cate Blanchett j'ai particulièrement apprécié Sally Hawkins... 3/4

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