jeudi 25 juillet 2013

Les Salauds

Claire Denis est une réalisatrice française à la renommé nationale, fondée notamment sur une filmographie solide et linéaire au fil du temps : « Nénette et Boni », « Vendredi soir », « L’intrus », « White Material » …
 
« Les Salauds », son nouveau long métrage, débarque en salles le 7 août prochain, après avoir été présenté au printemps au Festival de Cannes, dans le cadre de la section « Un Certain Regard ».
 
Ce projet, produit et distribué par Vincent Maraval – producteur et patron de la société Wild Bunch », marque un tournant dans la carrière de Claire Denis, puisqu’il fut mis en œuvre en à peine six mois, tranchant avec ses méthodes de travail et son habituelle lenteur.
 
Synopsis Allociné : Commandant, à bord d’un supertanker, Marco Silvestri doit rentrer d’urgence à Paris, abandonner le navire. Sa sœur Sandra est aux abois … son mari suicidé, une entreprise en faillite et sa fille unique à la dérive. Sandra désigne le coupable : l’homme d’affaires Edouard Laporte. Marco loue un appartement dans l’immeuble où Laporte a installé sa maîtresse et leur fils. Mais Marco n’avait pas prévu les secrets de Sandra, qui brouillent la donne …
La cinéaste ne s’en cache pas, elle s’est directement inspirée des « Salauds dorment en paix » du japonais Akira Kurosawa pour écrire et réaliser son film. C’est pour cette raison certainement que le docker Marco Silvestri, incarné par Vincent Lindon, fait autant écho au personnage qu’interprète Toshiro Mifune dans le film de Kurosawa, protagoniste à la fois héros et victime, jouet de forces qu’il ne maîtrise pas, qu’il ne comprend pas.
 
« Les Salauds » puise également ses influences dans la littérature avec le roman « Sanctuaire » de l’auteur William Faulkner, notamment lorsqu’il est question de viol et de proxénétisme.
 
Dans « Les Salauds », Vincent Lindon, le héros de « Vendredi soir », précédent long métrage de la réalisatrice, porte le costume d’un capitaine de porte-conteneurs embarqué dans une spirale de vengeance et de manipulation. Banal polar ou prouesse cinématographique ?
 
Un peu les deux en fait. « Les Salauds » est un film âpre, rude, dérangeant, shooté sans concession, soulevant des interrogations flamboyantes sur l’inacceptable, et porté un couple de comédiens au sommet de leur art. Les scènes entre Vincent Lindon & Chiara Mastroianni font en effet le sel du film, cadrées au plus près, en gros-plans, pour saisir l’émotion, ainsi que les sensations partagées de désir, de suavité et de brutalité. L’écriture assez approximative, le climat austère, le découpage des plans et la complexité narrative (les allers-retours dans le temps délétères) sont en revanche moins recevables.
 
Inclinons nous par ailleurs devant la prestation bouleversante de la jeune Lola Creton, repérée par Claire Denis herself dans « Après Mai » d’Olivier Assayas, qui campe ici une jeune prostituée aux comportements mystérieux, en proie aux angoisses d’abandon.
 
Enfin, notons une bande-originale électrique, dissonante et envoûtante, composée par Stuart Staples, leader du groupe musical les « Tindersticks » qui travaille régulièrement avec Claire Denis (déjà 6 collaborations !).
Bilan : Des thèmes forts (pardonner l’impardonnable), un Vincent Lindon impérial et une musique captivante permettent de passer outre les nombreux défauts des « Salauds », nouveau film de la réalisatrice française Claire Denis.
Secret de tournage : « Les Salauds » a été tourné en numérique à l’aide d’une caméra EPIC, nouveau modèle de la haut de gamme de la marque RED. Equipée du capteur MYSTERIUM-X, la RED EPIC permet de délivrer une image d’une résolution maximale de 5K, et cela jusqu’en 120 fps. Modulable à souhait et adaptée aux utilisations mobiles, cette caméra numérique peut se tenir à l’aide d’une seule main et peut être contrôlée à distance via Wi-fi. Inutile de préciser qu’elle a déjà conquis le cœur d’illustres réalisateurs tels que Peter Jackson et Steven Spielberg.
 
La Bande Annonce du film Les Salauds:
 
NOTE: 6/10
 
 

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