jeudi 4 juillet 2013

A very Englishman

Après s’être plongé dans les années new wave avec « 24 Hour Party People », réalisé le thriller glaçant « The Killer Inside Me », porté sur grand écran les mémoires de Mariane Pearl dans le bouleversant « Un cœur invaincu », mis en boîte le sentimental « Trishna », le sulfureux et rock’n’roll « 9 songs » et le documentaire « La Stratégie du choc », le touche à tout Michael Winterbottom s’intéresse aujourd’hui à Paul Raymond, magnat de l’industrie pornographique, et sorte de transfuge british de Hugh Hefner. La dramédie « A very Englishman » marque ainsi sa 4ème collaboration avec Steve Coogan, comédien déjanté en parfaite ligne avec l’éclectisme de Winterbottom.
Synopsis Allociné : Londres, 1958, Paul Raymond ouvre le « Raymond Revue Bar », théâtre et club privé où apparaissent des femmes dénudées au grand dam de l’Angleterre conservatrice. Producteur de revues dansantes, il devient éditeur de « Men Only », magasine pour adultes qui connaît un succès instantané. Roi de Soho, il acquiert un à un les immeubles du quartier, jusqu’à devenir l’homme le plus riche du Royaume en 1992. S’il mène sa carrière avec brio, sa vie personnelle n’est pas en reste : Paul Raymond est partagé entre Jean, sa femme jalouse, Fiona, sa maîtresse et star de sa revue, et sa fille Debbie qui aimerait suivre les traces de son père.
Michael Winterbottom, Steve Coogan, quatrième. Après « The Trip », voilà que les deux hommes remettent le couvert dans le genre du biopic avec ce « A very Englishman », portrait fracassant du « King of Soho », aka Paul Raymond, élu homme le plus riche du Royaume en 1992. Connue pour ses diverses frasques, sa richesse et son club privé, le « Raymond Revue Bar », le loustic avait tout de la figure renversante propice à un bon biopic comme le septième art en raffole.
« A very Englishman » est effectivement de cette trempe là, avec un salut objectif pour la mise en scène de Winterbottom, efficace et hystérique (le noir & blanc qui vire en couleurs pour témoigner de l’ascension fulgurante de Raymond, chouette initiative !).
Emerveillement également face à l’étourdissant travail de reconstitution du Soho Londonien psychédélique des 60’s, au montage qui a de la gueule – les images hystériques qui défilent à fond la caisse reflètent à merveille la vie excentrique Paul Raymond – et face à Steve Coogan, sacrément bien en jambes pour porter le film à lui seul, interprétation haute gamme.   
Mais à force de s’immiscer au plus profond de la vie privée (chaotique) de Paul Raymond, de délaisser les orgies pour mieux jouer la carte de la tragédie et du puritanisme (Raymond, en lutte avec l’addiction à la cocaïne de sa fille, incarnée par une Imogen Poots lessivée), les compères Winterbottom & Coogan épuisent leur sujet et finissent par oublier le monde hédonique qu’ils s’étaient pourtant efforcés à créer. Dommage !
Bilan : Steve Coogan & Michael Winterbottom refont équipe sur un film historique en demi-mesure, partagé entre les fantasmes d’une vie de débauche et le réel, nettement plus sombre. 
La Bande Annonce de A very Englishman:
 
 
NOTE: 6/10
 

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